LA ROMBALDI
On connaissait les Monomill, les MEP, les Hampes, les Racers, les Monopoles, les JEFA, à un degré moindre la Nardi, la Pagan, l’AGS, etc… dont le dénominateur commun était d’être animé par notre bon moteur Panhard, mais la ROMBALDI ?
Je ne connaissais pas jusqu’au jour des années 90 où Jean-Pierre Evrard du Beausset dans le Var et avec qui je courrai en VHC, me présenta les photos de sa nouvelle acquisition.
Une monoplace atypique réalisée par un amateur Suisse. Il est vrai que dans les années 50 / 60, ce genre d’initiative ne manquait pas grâce à la mécanique Panhard dont le rendement rapporté à un poids mini attirait bon nombre de sportifs en mal de réalisation personnelle.
Construite en Suisse et plus précisément à Sion dans le canton du Valais par Albert Rombaldi et Pierre Praz en 1964 / 1965, elle avait été pensée pour courir en courses de côte et en slalom.
De ce fait pour la rendre maniable et légère, elle avait un empattement des plus courts pour la rendre hyper maniable ajouté à des voies assez larges qui rendent la voiture presque carrée !
Le moteur Panhard trouve tout naturellement sa place derrière le pilote pour recentrer au mieux ce fameux centre de gravité qu’il faut positionner judicieusement pour obtenir maniabilité, tenue de route et passage de la puissance au sol.
Ce moteur est largement refroidi par de multiples entrées d’air de part et d’autre de la caisse et dirigées directement sur les deux cylindres à plat : donc pas de turbine. Le pilote est lui aussi largement refroidi par un museau ouvert sur ses jambes !
Les suspensions et les trains roulants sont issus de chez Fiat.
Le châssis est un treillis de tubes et la carrosserie est en aluminium.
Très bien restaurée par Jean-Pierre, il l’a remis en piste en 1995, année où il participa à quelques sorties sur piste organisées par le Club Racer 500 de notre ami Henri Julien.
C’est de trois quart arrière que cette monoplace est la plus esthétiquement réussie. Elle ressemble aux De Sanctis Junior de ma jeunesse.
Son museau avant est très court, à la manière d’un kart, augmentant encore sa maniabilité entre les bottes de paille dessinant un parcourt de slalom.
Aux dires de son pilote, le circuit n’est pas son jardin préféré. Il faut sans cesse corriger en ligne droite : la tenue de cap à vitesse élevé n’est pas son fort, contrepartie de son très faible empattement.
Mais elle devient terriblement efficace en course de côte aux virages serrés et en slalom.
Preuve en est la palmarès dont un extrait des « nouvelles du Rhône » du 06/09/65, souligne la performance lors de la course de côte du Chable-Bruson où Albert Rombaldi sur sa monoplace qui porte son nom remporta sa catégorie en 5’08’’4. Ceci est en mettre en rapport comparatif avec les 5’08’’1 d’une OSAC 2 litres, aux 5’02’’ d’une Porsche RSK et beaucoup mieux que les 5’31’’2 d’une d’une Alfa Zagato ou les 5’27’’6 d’une BMW TISA et naturellement d’une Mustang avec ses 5’35’’5 !
Les freins sont efficaces et le moteur, préparé dans les règles de l’art et gavé par deux carburateurs double corps, ne demande qu’à s’exprimer.
Bien que le confort n’ait pas droit au chapitre dans nos rubriques sportives, on est assis assez haut et pratiquement à angle droit (comme dans un Monomill), conséquence une nouvelle fois de son empattement court. Ce qui, en contrepartie, augmente nettement la visibilité (contrairement à une MEP) donnant au premier coup d’œil l’emplacement idéal où positionner ses roues dans le tourniquet d’un slalom par exemple balisé le plus souvent par des bottes de paille ou des piles de pneus.
Cette voiture fut ensuite vendue à Pierre Michel Fournier qui ne s’en est pratiquement pas servi.
Dans les années 2000, elle évoluait aux mains de Hansruedi Kuedfer lors de courses de côte VHC, comme celle de La Broque dont le meilleur temps réalisé fut : 1’58’’883 ou Trurkheim – 3 épis en 2009.
Voici une courte vidéo la mise en route du moteur. Merci au Kanal von tinbarbus pour cet extrait.
Autres documents d'époque, comme ici au circuit de Monthoux entre Roger Ray sur APAL et Jacques Deladoey sur Stanguelini d'Yonne sur Aigle.
Charly RAMPAL