Entrée en 1950 chez Panhard, c’est en 1955 qu’Etienne De Valance devient Directeur du Service Compétition.
A ce titre, il sera la cheville ouvrière de l’épopée sportive de notre marque.
Avec Le Mans 1962, le 30ème rallye de Monte-Carlo avec les 3 premières places au Général avec la PL 17, sera la palme d’or de sa carte de visite.

Il nous raconte cette glorieuse page de sa brillante carrière.

316 VOITURES AU DEPART DONT 11 PL17, SOIT 3,54 %

« Pour nous l’histoire du 30ème Monte-Carlo débute en Novembre 1960 après la publication du règlement.

Calcul, moyenne à réaliser, choix des démultiplications de boite de vitesses, essais, assistance, etc… pas mal de travail pour répondre aux demandes des sportifs de la marque.

Engagement de la totalité du budget « sport » de 1961 !

De son côté BP, fournisseur et préconisateur d’huile pour Panhard, nous indique qu’il faudrait préparer une voiture pour M. Walter – champion d’Allemagne et coureur sous contrat BP.

Au mois de décembre, j’ai fait une reconnaissance du parcours pour choisir les points d’assistance.

Parallèlement, pour les clients qui en avaient fait la demande, préparation à l’usine des moteurs et boites de vitesses pour Monte-Carlo.

Au début janvier, le Réseau a été informé des heures de passage du Rallye à proximité de chaque concession et de l’assistance qu’il fallait prévoir, de l’information à retransmettre et des problèmes particuliers qui pourraient surgir..

La petite équipe d’assistance de l’Usine était composée de l’ami Gilbert Pichard (responsable du service super contrôle) et de trois mécaniciens.

UNE EQUIPE TRES LIMITEE !

Nous disposions de deux PL17 et d’une fourgonnette !

Nous avions prévu d’être au départ commun : Charbonnières – Monaco – par St Auban, Roquesteron et le célèbre Turini.

Nous avons assisté au départ de Paris, puis au contrôle de passage de Blois et, dans la nuit, rejoint Charbonnières pour être présents avant l’arrivée du premier concurrent d’Athènes et ne partir qu’après le dernier concurrent de la marque.

Descente rapide sur Monte-Carlo pour l’arrivée de ce parcours commun.

Il restait 120 participants (40% du départ) dont 9 Panhard soit 7,5% des concurrents contre 3,5% au départ, soit plus du double.

Immédiatement en route pour reconnaître la dernière boucle avec, à bord et en plus de Gilbert Pichard (pour contrôle des points d’assistance) un journaliste de « L’Equipe » : André Bozon, dont vous pouvez lire ci-après, le compte rendu. .

Enfin, grande victoire : les 3 premières places du Général !

9 PL17 classées sur 11 au départ (81% des engagés de la marque).

Monsieur Panhard et son fils jean sont venus pour la remise des prix par le Prince de Monaco.

Magnifique succès Panhard ce qui permet à la marque de faire sa meilleure années commerciale ».

RECIT D’ANDRE BOZON (L’EQUIPE)

« Après avoir bouclé l’itinéraire de liaison, les rescapés du Rallye de Monte-Carlo se sont retrouvés à Charbonnières d’où ils sont partis à l’assaut du parcours commun, un trajet naturellement difficile, pimenté de surcroit par cinq épreuves à moyenne chronométrée, hantise des équipages, non seulement par l’obstacle qu’elles représentent, mais encore plus par l’application des indices objets de discussions passionnés.

En avance de quelques heures sur les concurrents, nous avons effectué à bord d’une PL17 pilotée par Etienne De Valance, Chef du Service de Presse de Panhard, les 110 derniers kilomètres de l’étape St Aubin – Monaco , émaillée de trois tronçons chronométrés.

C’est à la hauteur du pont Charles-Albert, après l’épreuve St Aubin – Roquesteron, que nous avons emprunté la route que suivent ce matin les voitures.

Après avoir longé Le Var, nous avons navigué le long des gorges de la Vésubie, alimenté par les neiges des hauts massifs alpins, à travers sa vallée.

Sur le gravillon réparti sans parcimonie, nous avons effectué une sorte de valse lente allant de courbe en virage, passant entre autre, sous un tunnel qui, ce matin, pourrait bien être devenu une dangereuse patinoire.

Quoi qu’il en soit, le 56 de moyenne a été facilement atteint par l’ardente PL17 qui s’est jouée des sinuosités des nationales 202 et 565 et a rallié sans embûche St Jean La Rivière et la petite station estivale de La Boilène.

Nous sommes arrivés au départ de l’étape chronométrée : La Boilène – Luceram, environ 35 km.

TURINI ENNEIGE ET VERGLACE

Au cours des premiers kilomètres, nous avons eu la joie d’admirer le splendide vallée de la Vésubie et un cadre de montagnes aux cimes enneigées, mais à quelques 7 km du sommet, le panneau « chaînes obligatoires » n’était pas une plaisanterie. Nous avons du mettre deux pneus à clous à l’avant, car nous roulions sur un tapis extrêmement glissant.

MC-1961-ROUTE-NEIGE

Hier, il faisait -2°, nous confiait un cantonnier. Le froid et des chutes de neige nous attendent.

Nous sommes prévenus et, depuis St Jean de Royan au moins nos voitures seront équipées, nous informe Etienne De Valance.

L’ascension s’est poursuivie entre les murs de neige de plus en plus hauts, à mesure que nous prenions de l’altitude et nous n’avons guère eu le loisir de contempler la forêt peuplée de sapins et d’altiers épicéas.

Le chrono va va en prendre un sérieux coup et les écarts seront serrés au cours de la montée, commentait Etienne De Valance !

Alors ce fut la descente, relativement rapide, en bas des enfants s’amusaient tranquillement sur des luges au milieu de la route. Aujourd’hui espérons-le, gosses et chiens seront à la maison…

Au fur et à mesure de notre voyage, la neige diminuait. Sous les rayons ardents du soleil, elle avait même bientôt disparu. Avec le froid de la nuit, il y aura ce matin de dangereuses plaques de glace et les pilotes devront affirmer leur virtuosité pour ne pas quitter la route.

Enfin, Lucaram et ses maisons apparurent.

Pas de discussion : tel qu’il était hier, ce parcours chronométré sera délicat et dangereux, et l’application des indices donnera de nets écarts.

COTE DE PEILLE : SECHE, MAIS SINUEUSE ET EN MAUVAIS ETAT

Nous avons ensuite légèrement soufflé en traversant le col de Nice, Chateauvieux, St Thécie et La Grave.

Ce bref répit nous a permis de récupérer avant d’attaquer les 6 km de la côte de Peille, charmant village dominant le ravin du Faquin.

Le sol était absolument sec, mais la route étroite et dans un fort mauvais état, sera difficile à monter, d’autant plus qu’elle est terriblement sinueuse, avec des épingles très serrées.

La dernière étape chronométrée du parcours commun passée, les concurrents n’auront plus à redouter d’embûches jusqu’à l’arrivée au port de Monaco.

D’après notre reconnaissance, les concurrents devraient pouvoir réaliser les 56 de moyenne, en fait, une moyenne supérieure car il y aura les arrêts de pointage sur l’étape totale de St Auban – Monaco, mais au cours du tronçon chronométré La Boilène – Luceram, la neige et le verglas entraineront de gros écarts, sans oublier les éventuels bris de pare-brise, dus aux gravillons abondamment répandus sur la route.

Pour la côte de Peille, les pneus à clous auront pu, depuis Luceram, être avantageusement remplacés par des bandages ordinaires, mais là encore les différences de chrono seront sensibles.

Aux embûches de la route, la fatigue du long voyage aura ajouté un handicap supplémentaire et c’est un repos largement mérité que les rescapés du Rallye de Monte-Carlo prendront en Principauté avant de se mesurer sur le circuit de Monaco. »

Mais rien de plus réconfortant que cette victoire aussi prestigieuse et lors de la remise des prix, la fatigue est vite oubliée et le smoking à tôt fait de remplacer la tenue de course…

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Dès le lendemain, la Presse internationale s’empare de l’évènement aux titres dithyrambiques parfois :

MC-1961-PRESSE

Puis ce sera une longue tournée des concessions nationales où il faudra se soustraire aux nombreuses réceptions qui vont avec :

MC 1961-RECEPTION-CONCESSION

Enfin, sacre suprême, une mise en vitrine de la voiture victorieuse sur la plus belle avenue du monde : les Champs Elysées…

MC-1961-EXPO-ELYSEES

Charly RAMPAL sur un récit d’Etienne De Valance et André Bozon

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