Dans la horde des carrossiers qui ont habillé la coqueluche du début des années cinquante, il y avait beaucoup d’italiens, berceau de la haute couture automobile. Mais partout en Europe, cette base exceptionnelle Panhard allait tenter aussi des carrossiers allemands dont le très peu connu : Wendler.

Son atelier est basé à Reutlingen en Allemagne donc. Ses origines remontent à 1840 mais il n’exprime vraiment ses talents de carrossier que depuis 1923 .

Depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, il fabrique des carrosseries spéciales à l’unité ou en petite série. Mais également des prototypes pour les grands constructeurs. C’est ainsi qu’il a travaillé pour Adler, BMW, Mercédès, Bugatti, Fiat, Porsche, Bentley, Cadillac… soit un total estimé à 35 marques différentes.

Ce n’est donc pas un débutant quand la firme Völkle, agent Panhard à Bâle, lui demande de réaliser un petit cabriolet destiné à être produit en petite série, sur une base de Dyna X.

En mal d’inspiration, il réalise un cocktail de ce qu’il sait faire : un avant de Porsche, mais avec une large ouverture pour refroidir le moteur placé à l’avant

et un arrière de Simca 9 sport.

Malgré cette compilation, l’ensemble ne manque pas d’élégance.

La carcasse de cette « Dyna spéciale » est faite d’un assemblage de bois et de tubes d’acier, le tout reposant sur le châssis de la Dyna X.

Les relations entre ce carrossier et Panhard débutent officiellement le 20 juin 1952 par une lettre adressée à M. Paul Panhard, le PDG à cette époque, lettre faisant suite à une visite de M. Bousset aux ateliers Wendler.

Le but était de réaliser un cabriolet deux places à partir d’une large base Panhard Dyna X. La carrosserie est réalisée tôle d’acier sur une structure mixte : bois et tubes d’acier.

Panhard ne semble avoir été sollicité que pour donner son accord de principe à ce projet, ainsi que la fourniture de châssis nus.

D’après les archives Panhard, il semble que 27 châssis de Dyna X87 break aient été expédiés chez Wendler pour le montage.

Les voitures assemblées étaient ensuite envoyées en Suisse pour être distribuées par Wölkle.

Ce cabriolet Panhard-Wendler a été présenté au Salon de Genève en 1953 sur le stand Panhard sous l’appellation « Dyna-Spéciale ». Seuls les écussons Wendler figurent sur les flans de la voiture.

Ce prototype est très bien construit avec un aménagement intérieur en imitation cuir.

I

La production totale avoisine les 26 exemplaires dont deux ont survécue : un en France et l’autre aux Pays-Bas.

A cette époque, la mécanique était le 750 cm3 (4cv) et disposant de deux places.

Celle qui est rentrée en France en 1975, a été exposée au Musée Auto-Retro de Colmar.

Il semble qu’elle ait perdu sa carte grise d’origine, puisqu’on la retrouve avec celle d’une Dyna 5cv et 4 places !

Elle changera de main en 1983, mais elle est restée en France du côté d’Auvers sur Oise.

Son propriétaire l’a complètement restauré en 1994 dans les règles de l’art : tout a été démonté et refait. Elle sera terminée en 1997.

Au cours de cette restauration et pour compléter le paragraphe « cocktail » , on constate que les poignées de porte, les optiques, les bananes de pare-chocs proviennent de chez Volkswagen (Coccinelle). L’éclairage de la plaque arrière et les baguettes d’enjoliveurs des pare-chocs sont de chez Porsche. La capote double, avec plafonnier est identique à celle des Volkswagen.

L’habillage du dessus du marche pied est en aluminium. Les bas de caisse sont en bois, ainsi que les montants avant et arrière des portes et le support de fixation de la capote.

Charly RAMPAL Remerciement au propriétaire actuel (Photos restauration)