TOUR-AUTO-HISTORIQUE-2017 : HOMMAGE A LA MECANIQUE PANHARD
Fidèle à sa tradition, l’édition 2017 du Tour Auto Optic 2000 a fait ses premières gammes dans Paris donnant aux rues de la capitale, une touche Vintage qui n’est pas passé inaperçue..
L’élégance automobile a son épreuve et les joyaux qui étaient en course à partir du mardi 25 avril, leur écrin.
Difficile d’imaginer plus beau décors que la verrière du Grand Palais autrefois berceau du Salon de l’Automobile.
Nous qui aimons la beauté et l’excellence sur 4 roues : on était servi !
Chaque année, un grand constructeur est mis à l’honneur ou un type de voitures qui a participé à écrire l’histoire du Tour de France Automobile.
Cette 26ème édition a vu ainsi nos DB, Monopole et autres CD à mécanique Panhard en première ligne des hommages qui ont été rendus.
Pour faire honneur à ce privilège, 7 équipages étaient présents et avaient mis leur vie normale entre parenthèse :
En régularité :
Michel et Karine BLANCHARD sur HBR de 1954
François COINTREAU et Patrick COUSSEAU sur Panhard Monopole de 1956
Yves DEMANGE et Patrick MORIN sur DB-HBR de 1956
Hubert GODDEFROY et Pierre DUPRAT sur DB-HBR de 1958
FOUQUET-HATEVILAIN et POUGET sur DB Camionnette
En Compétition :
Jean-Marc DESPOINTES et l’américain Patrick BROOKS sur DB-HBR de 1957
Antoine MOREAU et Antoine LAUREAU sur DB-HBR5 de 1960.
DEPART DE LA CAPITALE
Le lendemain (mardi 25 avril) les concurrents ont quitté la capitale dès les premières heures de la matinée pour se lancer sur les routes de France et se mesurer lors d’épreuves chronométrées (Compétition ou Régularité) sur 4 circuits (Le Mans, Val de Vienne, Albi, Pau-Arnos) et 11 épreuves spéciales sur routes fermées.
Le parcours du Tour Auto Optic 2000, chaque année renouvelé, fait pour la première fois de l‘histoire étape en Bretagne à Saint-Malo.
Il passe ensuite par Nantes, Limoges, Toulouse puis Biarritz où les concurrents seront attendus samedi après-midi.
Après quelques heures de répit, tous les équipages reprendront le volant pour un parcours nocturne ponctué par deux épreuves spéciales et une arrivée célébrée à Biarritz dans la nuit de samedi à dimanche.
Etape St MALO / PORT-LOUIS / NANTES
Le jour se lève à peine sur St-Malo lorsque la caravane du 26ème Tour Auto s’élance vers l’étape du jour sous un ciel menaçant.
Ceux qui participent en découvrable n’en perdent pourtant pas leur motivation.
Parmi eux l’équipage Blanchard, père et fille, sur la barquette DB 1954, voyant le monde tel qu’il est vraiment à 360°.
3 épreuves spéciales à travers la Bretagne du nord au sud, constituent le programme de ce mercredi.
Les deux premières disputées dans la matinée dans des conditions météo pour le moins délicates : vent, neige et même la grêle étaient au rendez-vous !
Heureusement, à la pause de la mi-journée aux portes des fortifications de Port-Louis, la matinée se raconte déjà comme un bon souvenir.
C’est à cette étape-déjeuner, située à une portée de fusil de mon domicile, que j’étais venu encourager et saluer les équipages en Panhard.
Un vent de Sibérie soufflait sur Port-Louis (comme sur toute la Bretagne) en ce mercredi 26 avril.
Dès 8h30, j’étais venu exposer le Monomill sur l’espace réservée au CPLF où d’autres m’avaient rejoint : barquette DB du Mans 1955 (Ravary), un DB-Gignoux (Weagemacker), un CD et un coach DB de l’ami Jean Le Foulgoc.
Situé à côté du Barnum de l’ACO-Bretagne, nous avons eu le plaisir d’avoir la visite de Patrck Peter, le célèbre organisateur du Tdf, Monte-Carlo et LM-Classic (pour les plus réputées), en toute simplicité et de manière la plus amicale, pour un long moment d’entretient autour des 3 modèles clés : Monomill, la barquette et le DB-Gignoux…
Bien entendu, la Bretagne avait bien fait les choses et pour marquer leur appartenance à une région forte, les binious et les bigoudènes portaient haut les étendards noirs et blancs.
C’est sur l’immense parking de la Citadelle en bordure de mer, qui devait rassembler les concurrents du Tour Auto Historique 2017, pour un déjeuner bien mérité.
La matinée, ne fut pas de trop pour la mise en place des diverses voitures de collection venues meubler cet espace un instant dédié, amis aussi et surtout les véhicules d’assistance des divers engagés.
Il a fallu attendre 12h15 pour voir arriver les premiers concurrents dans la catégorie « Compétition » , autorisés à se tirer la bourre dans les spéciales malgré de la grêle et de la neige.
Quelques concurrents furent victimes des conditions météo particulièrement difficiles et pas équipés pour cela, lors de la deuxième spéciale baptisée « les Roches du diable » (on comprend mieux pourquoi !) furent victimes de sorties de route !
Dans ce plateau, deux DB étaient engagés dont celui d’Antoine Laureau et Antoine Moreau, puis celui de 1957 de Brooks / Huygues-Despointes, encore chauds des joutes sans merci qu’ils venaient de se livrer dans la dernière spéciale : 4 secondes les séparaient…
Puis, de nouveau attendre 15h30 pour voir enfin, les concurrents des catégories « Régularités » se pointer et fendre la foule nombreuse, pour eux-aussi gouter à un break déjeuner.
Déjeuner rapidement englouti pour Hubert / Duprat et la famille Blanchard (père et fille) sur la Barquette DB de 54.
En effet Hubert devait nettoyer son filtre à essence et vérifier sa pression, juste avant qu’un orage de grêle ne s’abatte sur eux.
De son côté Pierre Duprat restait serein, faisant confiance aux qualités de mécano de son coéquipier-pilote.
Plus grave, la rotule du tirant AVG de la baquette avait cassé son logement.
Son équipe de mécanos alla cherche chez un garagiste le plus proche, de quoi réparer.
Toutes les Panhard engagées se retrouvèrent au départ pour la prochaine étape : Nantes.
Le coach DB de Demange / Morin
La Monopole de Cointreau / Cousseau
Une nouvelle spéciale dans l’après-midi disputée sous des cieux plus cléments, amène les équipages dans la région de Nantes, dans la cours et du château de Goulaine, édifice de la fin du Moyen-âge, accueille le parc fermé au terme de cette deuxième étape.
3ème ETAPE : NANTES / LIMOGES
Après une boucle dans l’Ouest, direction le sud de la France ce Jeudi.
Les concurrents partaient de Haute-Goulaine, près de Nantes pour rejoindre Limoges.
Il est presque midi quand les meilleurs concurrents du classement « Compétition» viennent de partir dans la spéciale.
En leader, la Ligier JS2 emmène dans son sillage une Ford GT40 et une de Tomaso qui forment avec elle le podium du moment.
Plus loin dans l’ordre des départs, les concurrents de la catégorie « Régularité » qui doivent tous s’inscrire dans une moyenne imposée.
Au passage, deux spéciales et une épreuve sur le circuit du Val de Vienne.
Spéciale très courte mais suffisante pour faire des écarts.
Halte à la mi-journée dans la superbe Abbaye de Celles sur Belle, une pause au milieu d’une journée bien remplie.
Nos Panhard tiennent le coup.
Un gros soucis pour le DB blanc 193 équipé comme à l’origine de roues en 400 et dont on connait la fragilité des tambours : les avants ne manquèrent pas de se fendiller.
Leurs remplacements étaient obligatoires pour continuer sans danger.
Par chance, Laureau connaissait un copain dans les alentours de Limoges qui solutionna le problème au prix de 5 mn de pénalité !
Demain direction Toulouse, avec encore un panaché de circuits et de spéciales de rallies dans la plus pure tradition de l’épreuve.
4ème ETAPE : LIMOGES / TOULOUSE
Petit matin froid (-3°) dans les sous-bois, et après le départ de Limoges ce matin, le Tour auto passe par Arnac Pompadour en Corrèze au pied du château donné par Louis XV à sa célèbre favorite.
A partir de ce matin, ce sont les équipages « Régularité » qui ouvrent la route.
Une spécialité qui fait à la fois la part belle aux voitures d’exception et à celles qu’on appelle « les populaires ».
Deux épreuves spéciales en Corrèze et un passage au Circuit d'Albi étaient au programme de la journée.
La bataille est rude pour les 15 premiers de « Régularité » qui se tiennent dans le même minute !
Au Général c’est la Ford GT40 d’Andrew Smith qui tient assez confortablement la tête du Général depuis hier soir.
Le déjeuner dans l'Abbaye de Loc-Dieu dans le Rouergue a été particulièrement apprécié, laissant le temps aux visiteurs d’admirer sur les pelouses, les belles carrosseries pour un concours d’élégance improvisé.
L’Après-midi sera consacré à des épreuves en peloton sur le circuit d’Albi, l’occasion d’une belle montée d’adrénaline pour les pilotes avant de rejoindre Toulouse pour un repos bien mérité.
Sportivement, la course a été marquée par l'abandon du vainqueur des deux dernières éditions Jean-Pierre Lajournade sur Jaguar Type E (casse moteur).
5ème ETAPE : TOULOUSE / BIARRITZ
Dernière épreuve de ce Tour Auto.
Près de 600 km entre Toulouse et Biarritz avec un passage à la mi-journée à Bannières de Luchon, l’occasion de mesurer l’engouement du public autour de cette épreuve à nulle autre pareille.
Ces derniers jours, les concurrents ont pu déjeuner dans des sites historiques prestigieux et majestueux. Mais aujourd’hui, c’est pique-nique !
Récupération des paniers dans le centre ville, puis direction les contreforts des Pyrénées pour une halte féerique avec en toile de fond, les montagnes enneigées.
Une épreuve spéciale était disputée dans la matinée et elle n’a pas provoqué de révolution dans les classements : la GT40 mène toujours le « Général », malgré une petite sortie de route dans l’APM.
Nos deux DB continuaient leur marche en avant alignant des chronos qui les maintenaient dans les 10 premiers à l’indice, objectif dicté par la faible cylindrée de nos Panhard.
Le moteur du DB d’Antoine Laureau commençait à consommer de d’huile ce qui s’ajoutait à la pression du chronomètre : il fallait tenir.
Dans la catégorie « Régularité » la victoire se jouera entre une dizaine d’équipages.
L’après-midi, direction le circuit de Pau-Arnos qui va accueillir les 220 concurrents toujours en course avec le dénominateur commun de s’amuser au volant de ces belles d’un autre âge mais toujours très séduisante et performantes, mais aussi de profiter pleinement de cette dernière confrontation sur piste.
Au terme de cette journée, les concurrents seront regroupés sur la côte basque pour mieux en repartir, car dans la soirée, deux épreuves chronométrées seront disputées dans l’arrière pays et elles seront sans aucun doute décisives pour l’attribution des victoires.
Les concurrents reviendront ensuite à Biarritz pour l’arrivée finale.
Les résultats sont au-delà de toute espérance puisque les 7 voitures à mécanique Panhard sont à l’arrivée.
Les deux coachs en compétition terminent 2ème à l’indice pour le 192 de Laureau et 5ème pour le 193 de Despointes.
Quand on sait les soucis mécaniques que ce dernier a eu avant le départ (par deux fois les pistons avaient percé à cause d’un « Y » d’échappement mal construit !), atteindre l’arrivée à cette belle place est un réel exploit !
Conclusion :
Sur les 241 voitures au départ, 123 étaient engagés dans la catégorie "Compétition - VHC" et 118 en "Régularité".
Les 5 mécaniques Panhard participantes dans cette catégorie "Régularité" ont toutes terminées en se plaçant aux 45, 55, 66, 70 et 73ème places du Classement Général Officiel Définitif.
Les 2 autres engagées en "Compétition – VHC" : la DB HBR5 de 1960 d'Antoine Laureau (petit fils de Gérard Laureau) et la DB HBR5 de 1957 (dans sa configuration d'origine) de Jean-Marc Huyghues Despointes ont terminées respectivement aux 35 et 40ème places du Classement Général Officiel Définitif, mais surtout, 2ème et 5ème au Classement Indice de Performance !!!
Au bout de cette semaine, la cervelle à demi liquéfiée par des heures de bruits et de vibrations, ils se sont laissés glisser vers les congratulations et les récompenses dans un état second.
Fatigués, ils ont piloté souvent par réflexe mou comme niché au creux d’un édredon de fatigue, amortisseur de sensation, mais finalement douillé et rassurant.
Ce soir là, organisateurs et concurrents allaient mettre du bleu dans leurs conversations…
Charly RAMPAL
Voir le détail des résultats, étape par étapes sur le site de Peter’s :
https://peterauto.peter.fr/fr/evenement/retour/id/172/nom/Tour+Auto+Optic+2000
DEUX VIDEOS QUE JE VOUS AI COMPILEES, RESUMENT CETTE BELLE EPREUVE DANS SES GRANDES LIGNES :
PANHARD ONLY :
PANHARD DANS LA COURSE :