C’est en Mai 2016 qu’une chaine de télévision locale du 77 (Seine et Marne) a eu la bonne idée de vouloir rendre enfin un hommage télévisuel à Robert Sobeau de son vivant.

Le nom de cette télévision local ? Canal Coquelicot 77 qui est une chaîne de télévision locale créée en 1998. Elle est conventionnée depuis sa création par le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) et respecte donc toutes les obligations, notamment éditoriales édictées par cette autorité.

Elle couvre les 13 communes de Seine-et-Marne. Bussy Saint-Georges, Communauté d’Agglomération de Marne-la-Vallée / Val Maubuée (Champs sur Marne, Lognes, Emerainville, Noisiel, Torcy, Croissy Beaubourg), Chelles, Collégien, Lagny sur Marne, Pontault-Combault, Roissy en Brie, Saint-Thibault-des-Vignes.

L’objectif de cette chaîne est de traiter l'actualité du nord du département dans un journal quotidien (le 7'actu) et huit magazines.

C’est donc tout naturellement que pour rendre hommage à un de ses plus brillants riverains, elle se soit tourné vers Robert Sobeau.

Rendez-vous fut alors pris avec Robert dans son pavillon de Pontault-Combault pour monter et boucler cette tranche d’actualité régionale.

Agé de 86 ans, Robert ne pouvait pas se déplacer, handicapé par ces années qui se sont accumulées sur ses pauvres articulations. Camera et micro au poing, l’équipe des reporters de la chaîne se déplaça alors chez lui.

C’est au milieu d’une collection de passionné qu’ils ont trouvé Robert assis au milieu de pièces et matériaux automobile, sculptures en bois, maquettes d’étude, et quantité de photographies, documents d’entreprises, plans, archives des années 50 et j’en passe.

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Ils découvrent ainsi qu’il a été le premier en France à utiliser un nouveau matériau de carrosserie, le « stratifié verre polyester », dont la densité est environ 5 fois plus faible que les matériaux habituellement utilisés.

Un peu comme aujourd’hui, on découvre l’utilisation grandissante de la fibre de carbone pour les automobiles.

Robert Sobeau n’est pas forcément très connu du grand public, il a cependant révolutionné l’état de l’art, et couvert un champ d’applications multiples et dont on n’a toujours pas aujourd’hui, au 21ème siècle, fait le tour des applications possibles.

Les reporters stupéfaits ont passé tout un après-midi avec Robert dans son antre et ont découvert un monde de connaissances, d’expériences industrielles, d’innovation, une histoire vécue de l’origine des « 30 glorieuse », des débuts de la production et consommation de masse jusqu’à l’arrivée des nouvelles technologies, qui ont bien évidemment complètement changé la façon de concevoir les nouveaux produits.

A tel point que cette jeune génération, basée sur l’image et la communication, se surprend à regretter les expérimentations, essais et décisions audacieuses de cet inventeur de génie !

Ils vont ainsi balayer la totalité de la carrière de Robert Sobeau racontée de façon truculente par cet intarissable conteur dont la tête est toujours bien en place sur de larges épaules.

Ils auront droit à ses débuts à la S.I.O.P. le 7 mars 1951, jusqu’à ses réalisations les plus récentes : bateaux, carrosserie de voitures électriques, équipements pour cars, camions et véhicules spécialisés.

Je ferai l’impasse sur les 10 années consacrées à sa collaboration avec René Bonnet, que nous, panhardistes, connaissons par cœur et que vous pouvez relire dans ma rubriques « LES HOMMES » , les vrais, pas les blablateurs ou les faiseurs d’histoire…

Ces reporters abasourdis feuilletteront minutieusement ces reliques sous forme de photographies que l’on aperçoit dans leur reportage final, où l’on voit Robert dans son atelier avec ses compagnons, lors des salons, dans les inaugurations et expositions, sur les pistes de compétition ainsi que des plans, factures, bons de livraison, de commande et autres documents administratifs de l’époque : du vrai, de l’authentique, basé sur du concret, pas d’enfumage chez Robert.

On peut toucher, voir, sentir jusqu’aux coupures de presse, lettres de pilotes qui ont accepté de lui témoigner leurs plus importants souvenirs : des victoires, mais aussi des accidents dramatiques.

Mais aucun échec n’a pu affaiblir, chez tous ces pionniers, un enthousiasme jamais démenti.

C’est donc les yeux pleins de découvertes que cette télévisons locale a pu découvrir et mettre en lumière ce « philosophe » de la création industrielle, un expert de la conception automobile.

C’était le temps des pionniers, loin des bureaux d’étude aseptisés et informatisés d’aujourd’hui, qui se sont fait eux-mêmes avec des compagnons dévoués et passionnés jusqu’au bout de la nuit : une autre façon de vivre.

Enfin, le reportage se termine sur un élan sociétal dans lequel Robert insiste sur le nombre d’emplois qu’il avait réussi à créer pour que le passage sur terre de ces hommes, aux mains de fée, marquent de leur empreinte un certain progrès industriel et témoigner d’une mentalité à toute épreuve.

Voici le reportage de Canal-Coquelicot tel qu’il a été présenté au journal régional du 25 Mai 2016.

Charly RAMPAL