Fidèle auditeur des émission Whealer Dealers Angleterre, animée par le célèbre duo Mike Brewer et son acolyte mécano Edd China : ils s’étaient mis en tête de restaurer et de vendre une Syrena dégotée directement à la source, en Pologne.

Je ne connaissais pas l’histoire de cette marque, aussi j’entrepris des recherches en tout genre.

Et quelle ne fut pas ma surprise de trouver dans la longue liste de leur production, un prototype sportif équipé d’un ensemble mécanique Panhard : La FSO Syréna Sport !

FSO ? Fabryka Samochodów Osobowych, un nom tout simple qui veut dire en français : fabrique d’automobiles particulières).

Marque créée en 1951 pour produire la première automobile polonaise, la Warsawa.

Dès le début des années 50, il est prévu de produire un véhicule plus petit que la Warsawa (en fait une GAZ Pobieda sous licence), plus accessible pour le peuple.

Mais cette fois-ci, ce sera une voiture entièrement polonaise (enfin presque).

Les premières propositions roulantes sont présentées à la direction en 1953. En 1955, ce sont 5 prototypes qui sont construits, et les fondamentaux sont posés : utiliser un maximum de pièces provenant de la Warsawa, et moteur 2 temps bicylindres de 27ch et 744 cm3 issu d’un moteur de pompe à eau de pompier et adapté à un usage automobile : à l’Est, on se débrouille comme on peut !

Je ne vais pas vous faire la liste de la production Syréna qui n’a aucun rapport avec Panhard, maos dont la production continua jusqu’aux années 2000.

LA FSO SYRENA SPORT

FSO Syrena Sport était un coupé 2 portes avec un corps en fibre de verre sur un châssis en acier avec un panneau de plancher renforcé. Le moteur était un nouveau modèle 4-temps 2-cylindre refroidi à l’air moteur boxeur avec bloc en aluminium. Les cylindres en fonte, les culasses et les pistons provenaient du moteur S-03 de la moto polonaise Junak

À l’origine, la voiture n’était pas destinée à la production – c’était une plate-forme de test pour un certain nombre de solutions et de technologies de production destinées à la modification de la berline Syrena, produite en série depuis 1955.

Contrairement à une opinion répandue, le moteur ne partageait pas les composants internes avec Panhard Dyna – seuls les accessoires de moteur Panhard, comme le carburateur et l’allumage ont été utilisés pour simplifier les essais du prototype.

La puissance assignée prévue était d’environ 50 ch,

La carrosserie était en plastique. Une technologie nouvelle que les ingénieurs du bureau d’étude durent apprendre à maîtriser.

C’est une idée que certains d’entre eux avaient réussi à imposer. Une pure fantaisie d’ingénieurs imposée à une entreprise d’Etat (socialiste) de la fin des années 50.

Une maquette en plâtre fut réalisé pour étudier un prototype sportif.

C’était un projet « semi-officiel » et une poignée d’ingénieurs y travaillerons en dehors de nos heures de travail.

Commencé en 1957 le prototype ne fut prêt qu’au début de l’année 1960.

Déjà à cette époque, ce petit bureau d’étude savait que cette Syrena Sport ne serait jamais produite en série.

Le seul objectif  était d’acquérir de l’expérience et d’accroître leurs connaissances sur les carrosseries en plastique.

C’est la première fois que l’on travaillait cette matière en Pologne. Ils étaient jeunes et ils pouvaient se livrer à quelques fantaisies.

Inspirés des coques de bateaux, les nattes de fibre de verre étaient renforcées par de la résine epoxy.

Une des particularités résidait dans le renforcement des parties qui allaient recevoir les attaches de suspension avant et du moteur.

Une plaque métallique était donc noyée entre deux couches de fibre de verre selon la méthode dite du « sandwich ».

Le moteur placé longitudinalement était relié à la boîte de vitesse en trois points.

La suspension arrière était très différente de celle de la Syrena de série.

Elle était constituée d’une barre de torsion transversale constituée de quatre lames de ressort enfermées dans un tube métallique attaché au plancher.

Un dispositif qui imposait la présence d’amortisseurs pratiquement horizontaux.

DIMENSIONS

Lorsque la voiture a enfin pu se tenir sur ses propres roues, les derniers détails ont été résolus en récupérant des pièces ça et là dans l’usine.

Le tableau de bord était entièrement nouveau. L’instrumentation était installée au dessus du volant sous une petite casquette dans le même plastique que la carrosserie.

A gauche on trouvait un compteur avec totaliseur kilométrique de Syrena et à droite une pendule

Entre ces deux compteurs, on trouvait trois témoins lumineux (charge de la batterie, pression d’huile et réserve de carburant).

Le démarreur se trouvait sur le côté gauche sous la planche de bord.

Comme sur les dernières Syrena , le levier de frein à main était installé au milieu également sous le tableau de bord.

En revanche la commande de changement de vitesses était totalement spécifique et il s’avère que la Syrena Sport est la première FSO équipée d’un levier de vitesses au plancher.

La Syrena Sport n’avait pas de pare-choc à l’avant :

Celui à l’arrière avait été dessiné spécialement pour elle. En métal chromé il avait une forme très travaillée. Les feux arrière étaient également spécifiques et fabriqués à la main.

Une fois terminé, le prototype fut peint en rouge, une teinte de circonstances pour une voiture de sport et le toit recouvert d’un noir brillant.

Mais il ne faut pas rêver. A défaut d’être une voiture de sport, cette Syrena Sport était une voiture ressemblant à une voiture de sport.

On objectera peut-être que la Syrena Sport, qui était sans doute la plus belle voiture de sport de toute l’Europe de l’Est (si on la compare avec la Skoda Felicia ou la Wartburg coupé) aurait pu rouler encore plus vite avec le moteur Panhard.

La seule chose regrettable c’est que la Syrena Sport ait été détruite, ne donnant aucune chance aux générations futures de l’admirer et de s’en inspirer.

Alors le modèle que je vous présente était-ce une réplique, vu la préparation du moteur ? En tout cas, je n’en sais pas plus : peut-être le saura-t-on bientôt avec cette diffusion sur la toile ?

LA FSO SYRENA SPORT PANHARD : PRESENTATION EN PHOTOS

Les plans dessinés par Zbigniew Grochowski, qui ont été publiés dans le magazine Mały Modelarz en 1961.

Charly  RAMPAL  (D’après mes recherches documentaire sur internet et dans les magazines : Année Automobile Suisse 1960-1961, le quotidien italien «Il Giorno», Automobilista )