C‘est sur un châssis nu de Dyna X 4cv n° 466.118 acheté par Charles Plantivaux de Niort en 1951 que cette voiture a été habillée à sa demande en coupé sportif par le carrossier Guichard de Fontenay-le-Comte.

Ce sera le premier modèle que produira Guichard sur cette base de X.

La caisse en alu, légère et bien profilée sera terminée le 2 décembre 1952.

Le pare-brise est en deux parties et les phares sont en bout des ailes. Un phare de longue portée est ajoutés sur le coté droit de la calandre, optique supplémentaire nécessaire à la nuit des 24 Heures.

L’objectif de Plantivaux était de participer aux 24 Heures du Mans en 1952 associé à Robert Chancel

Pour cela, il sera équipé d’un moteur 850 pour participer à la célèbre épreuve mancelle.

LA PREPARATION POUR LES 24 HEURES DU MANS

Ce coupé a été exécuté de façon parfaite pour la compétition ou le rapport poids/puissance est à la base des performances.

Réalisé en alliage léger il a été renforcé par des éléments en acier largement calculés qui viennent alourdir l’ensemble à plus de 600 kg, soit sensiblement le même poids que les Dyna.

Bien que la largeur intérieure du coupé dépasse de 40cm environ celle des berlines de série, son maitre couple est de 1,580 m2, soit 10 cm2 de moins grâce à l’abaissement de la caisse.

Le moteur de 851 cm3 développe 41 ch à 4.900 t/mn avec un taux de compression de 7,7

Toutes ces pièces proviennent de la prochaine série du futur 5 cv de Panhard, y compris les soupapes, les pistons et l’arbre à cames.

Les chevaux ont été trouvés par un réglage minutieux du carburateur double corps Solex et non par des artifices mécaniques.

En effet, Panhard, au Mans se proposait de faire une démonstration et non une performance sportive à la limite de sécurité.

La boite est aussi de série (renforcée pour le 850) mais les rapports étaient plus longs afin de profiter de la finesse aérodynamique de la voiture.

C’est ainsi qu’une vitesse de 155 km/h est atteinte pour environ 5.200 tours.

La démultiplication était de 30 km/h pour 1.000 tours en 4ème.

Un réservoir de 100 litres donnant une autonomie de 6 heures de marche, fut monté.

Au Mans, suivant le désir des pilotes, les ravitaillements et les relais se firent toutes les 4 heures.

Parallèlement au réservoir, une pompe à essence électrique vint remplacer la pompe normale dont le circuit demeurera cependant en secours.

Enfin, les jantes furent garnies de pneus Dunlop-Racing 500 x 15.

Le montage du moteur, de la boite et des divers accessoires fut terminé à l’usine Panhard le 9 juin.

La voiture équipée pour les 24 Heures, roula pour la première fois le lundi 9 juin pour se rendre au pesage du Mans.

Aucune autre modification ne fut nécessaire et la 52 termina la ronde aux mains de Plantivaux/ Robert Chancel avec une régularité parfaite, en seconde position de sa catégorie derrière une Porsche 1100.

Elle termina aussi à la 12ème place du général à une moyenne de 121, 456 km/h de moyenne et parcourue 2.914,95 km. Son record du tour s’établi  en 6’05’’50.

Les mécaniciens n’eurent à intervenir que pour lui donner  de l’essence et de l’huile.

Belle démonstration de la fiabilité du moteur Panhard, même si on déplore le côté mesquin de la marque qui osa facturer à Plantivaux la pose de deux feux rouge et vert de signalisation !

LES AUTRES COMPETITIONS

Après Le Mans, le coupé Guichard est engagé au mois d’aout au rallye Liège-Rome-Liège avec comme équipage Meignen-Alziary de Roquefort où il termine à une belle 14ème place.

Enfin, en octobre 1952, ce coupé Guichard de Plantivaux est revendu à Yves de Chahaignes  qui va l’utiliser dans quelques compétitions dont le rallye Sablé-Solesmes en mai 1953 où il terminera à la 12ème place.

Ici au départ

Et au démarrage à la poussette !

L’AUTRE MODELE

En 1953, ce même carrossier Guichard réalise une seconde carrosserie pour M. Mabroul : un coupé sur châssis de X86 n° 481.775 assez proche du coupé Brossard.

Les phares son profilés par des bulles en verre et deux antibrouillards encadrent la calandre au-dessus de la quelle deux petits clignotants sont positionnés à bonne portée de vue.

Le capot tout entier se soulève englobant les phares à la manière de ce que seront les Dyna Z. Il est tenu à sa base par des sangles comme ça se faisait en compétition à cette époque.

La voiture de profil :

Je n’en sais pas plus sur cette voiture… et de ce qu’elle est devenue.

Charly  RAMPAL  (doc d’époque et archives perso)