LA 24 CT - V.H.C.

C'est le 14 avril 1990 que j’entrais pour la première fois en compétition V.H.C. au volant d'une 24 CT.

Que souhaitais de mieux pour un marseillais que le Grand Prix Historique de Provence au Castelet et au volant d'une voiture que j'ai tant aimé : la 24 CT ?
MA PREMIERE COURSE AU CASTELET : Je tenais les Alfa !

Depuis les années 80, un retour vers le passé, me fit acheter une 24CT dernière série.
Mais le virus de la compétition s'agitait de nouveau en moi. Parisien par la force des choses, je hantais toutes les courses se déroulant à Monthléry : modernes et anciennes. C'est ainsi qu'à l'occasion des Coupes de l'age d'or, je fréquentais les concurrents qui couraient en Panhard. A cette époque ils étaient assez nombreux avec les Loiseau, les Guénet, les Krenzer, mais les plus "dans le coup" étaient les Philippe, Georges et Denise.
Au fil de nos rencontres, la passion pour la compétition en Panhard souda une amitié avec les pensionnaire de Belley dans l'Ain. J'avais beau me gratter et avaler des pilules, le démon de la course était le plus fort. Georges me proposa de me préparer une 24CT pour courir en catégorie "Tourisme". Dans sa caverne d'Ali Baba, il exhuma une 24 dans un triste état ! Ses dons de magicien allaient faire que quelques mois plus tard, une 24CT rouge à bandes blanches se présenta à mes yeux ébahis sous le ciel bleu de la Provence !
Plus rien à voir avec le tas de rouille que j'avais validé ! Équipée du siège baquet de mon CD Rallye, de son arceau de sécurité, de son vitrage full macrolon, de ses attaches capots, de ses crochets de remorquage, de ses extincteurs homologués, enfin, toute la panoplie qui fait d'une brave routière, une bête de course.
La mécanique n'était pas en reste, puisque Georges avait équipé le brave 850 de ma pipe CD double corps, d'un taux de compression plus élevé et d'une boite refaite à neuf.
La turbine avait perdu quelques ailettes, mais tout le reste sera de série : homologation oblige ! Pas de volant moteur allégé, pas de double allumage, etc... Georges étant à cheval sur le règlement, il me rajouta même le siège passager et remplaça le revêtement intérieur par de la tôle d'aluminium.
Le train avant était équipé d'un barre stabilisatrice de 403 et la suspension bien aidée par des Koni réglables à l'avant comme à l'arrière.
Les premiers tours de roue sur ce circuit mythique du Grand prix de France furent fabuleux. Tout de suite, à l'aise, je me régalais de dérives, compensant dans les virages et enchaînement, mon manque de puissance et de vitesse de pointe.

Il faut dire que j'étais la plus petite cylindrée du plateau, principalement composé de Morris Cooper, BMW 1800, Jaguar, Alfa GTA, Gulietta, 1600 TI, Mustang, Volvo, Cortina Lotus, enfin tout ce que le Tourisme de haut niveau comportait à l'époque. Seule une Hilmann IMP et la Dyna X de JP Evrard m'accompagnaient en fin de grille.
Je terminais cette première course 22ème sur 27 classés, remportant ma catégorie et ma première coupe !
Ce même week-end avait lieu une course d'endurance de 4h comptant pour le championnat d'Europe de Tourisme. Partageant le volant de la 24CT avec Georges, nous avons terminé 7ème, grâce à la fiabilité de notre voiture !
J'étais l'homme le plus heureux du monde.
Jusqu'en 1995, ma 24CT (que je louais à Georges) me régala sur tous les grands circuits nationaux et même en course de côte, comme celle de Savigny les Beaunes !
Au total 17 victoires de catégories et autant de Coupes que j'ai données aujourd'hui à mon ami Gégé, victime du manque de place.
Cette voiture était un régal à piloter ! Chaussée des Michelin XAS, elle était survireuse à la limite, ce qui est un régal pour un amoureux du contre-braquage !
Sa fiabilité était remarquable : en 5 années de pratique je ne du déplorer qu'un siège de soupape et d'un boite de vitesses.

Il faut dire que Georges Philippe était un expert. Merci mon Ami...
Les courses se succéderont pendant 5 ans de 93 à 98 sur différents circuits et même en course de côte comme à Savigny les Beaunes par exemple :

Mais c'est sur les circuits rapides que je m'exprimais le mieux à son volant dans le plateau des "Tourismes" dit le plateau des "Furieux" :

De tous mes bons souvenirs à son volant, Monthléry restera pour moi le plus beau des circuits avec sa fameuse parabolique. Ce circuit mythique sera le plus impressionnant de ma carrière. Dans ses courbes artificiellement relevée, j'avais l'impression d'être dans les airs comme dans un avion ! Plonger dans les 3 chicanes qui nous ralentissaient, j'avais l'impression d'être dans un avion de chasse en piquet !
Les spectateurs étaient tout petit et je fonçais droit vers eux pour me relever au dernier moment. Qui n'a pas couru à Monthléry ne peut pas comprendre cette sensation étrange qui vous prend aux tripes. C'était le rendez-vous des pilotes au gros coeur, car tout incident sur cette parabolique pouvait entraîner de graves conséquences : combien sont passés par dessus bord. Pour ma part, j'y ai fait un tête à queue, mais ce n'est qu'après qu'on prend conscience du danger.

J'ai abandonné ma 24CT un jour pour passer à un niveau supérieur : celui de la monoplace. Ce que je fis en achetant une MEP X2 : mais ceci est une autre histoire !

D'autres 24CT ont pris la suite en V.H.C. et Maxi 1000.
Il y eut tout d'abord la magnifique 24 de Christophe GUERRIER, hyper préparé côté suspensions : élargie et surbaissée, mais surtout côté mécanique dans laquelle Alain Gawski lui avait donné des ailes !

Enfin celle de Delcrot moins efficace :

Enfin, les deux 24CT des Philippe ont goûté au Maxi 1000, mais les résultats ne furent pas très bon au regard de la qualité et du niveau du plateau.

Charly RAMPAL