Aux portes de l’année 2000, le plateau MEP-Monomill avait atteint son apogée sous la direction d’Alain Gawski, toujours aux avant-postes de la motivation de notre petite famille sportive.

Comme chaque année à la fin juin, le Grand Prix de l’Age d’Or a rassemblé des centaines d’automobiles de collection de toutes sortes, voitures modestes ou prestigieuses, paisibles berlines ou bolides de course.

Disons tout de suite que le Grand Prix de l’Age d’Or n’est plus tout à fait ce qu’il était. Mais bon, il fallait faire avec pour satisfaire notre passion.

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L’Age d’Or à Montlhéry, c’était quelque chose !

Il restait un grand rendez-vous annuel des clubs, et même si les courses avaient un parfum de déjà vu, pour nous panhardistes, un seul objectif : le plateau des MEP/Monomill.

PETIT RAPPEL HISTORIQUE :

Créée en 1964 à l’initiative de Serge Pozzoli, la première Coupe de l’Age d’Or a été organisée en ouverture du Grand Prix de France de F1 sur le circuit de Rouen-les-Essarts.

C’est seulement quatre ans plus tard que la manifestation s’installe à Montlhéry.

Si les premières courses ne rassemblaient qu’une poignée d’authentiques passionnés de sportives d’avant guerre, le Grand Prix de l’Age d’Or est devenu au fil du temps un rendez-vous incontournable pour tous les amoureux d’automobiles anciennes.

Déjà à cette époque, les mécaniques Panhard étaient présentes dans presque tous les plateaux pourtant hétéroclites, comme celui des monoplaces-Sport proto.

Dans ce plateau, nos représentants étaient principalement : Fantosi sur Racer, Coural et Pougenq sur DB-Monomill, enfin Lambroso sur le DB-Formule 1.
Tout était authentique et déjà, Bernard Coural était sacré champion de France.

RETOUR A L’ANNE 1999

Cette année là, comme le chantait Cloclo, on notait un nouveau et déjà Doyen de l’épreuve, mon ami Gérard Dantan qui débutait au volant d’une MEP X2 (Panhard toujours) rachetée à Jean Favarel, le secrétaire du DCPL de l’époque.

Remise en configuration « prête à courir » avec tous les sacrements « sécurité » que nous impose la FFSA, Gérard se retrouva plongé dans le grand bain des « méchants » de notre plateau des « bleus » !

Il fit ce qu’il put au volant de sa monoplace portant le numéro 9, qu’il découvrait et la piste et notre plateau de furieux.
Mais peu à peu, il prendra la mesure de nos courses qu’il ne quittera plus.

Gérard possède toujours sa MEP X2 et continue tant bien que mal, comme les rares survivants de ce plateau, à venir sur les circuits pour des démonstrations qui n’ont plus rien à voir avec notre championnat d’antan (jeu de mot !).

L’ambiance était formidable et si une fois la visière de nos casques abaissée plus personne ne se faisait de cadeaux, il n’en était rien une fois la course terminée.

Aujourd’hui, on repense à toutes ces choses qui, lentement s’apprivoisaient pour l’éternité.

Solidement installés dans nos baquets, à chaque démarrage du moteur, on s’apercevait que nos voitures ruisselaient de vie.

Nous jouions des coudes pour nous y installer bien à l’aise, car chaque geste allait avoir son importance : il ne fallait pas se louper !

En pilotant ma MEP X2, en la maitrisant, j’avais conscience que j’arrachais quelque chose au sort, que je réduisais la part d’inconnu.

Derrière nos visières, c’est un autre monde qui s’offrait à nous, en repoussant l’extrémité de la vie que l’on imagine bienheureuse.
Pour nous, le bonheur était déjà là !

La lutte en peloton, ça au moins, c’est réel, c’est franc.
On est tout seul et pour certains, plus question de faire semblant : on doit jeter le masque de la vie.
Les regards ceinturant la piste sont impitoyables.

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Beaucoup ne comprennent pas le caractère enthousiasmant de nos joutes mécaniques : nous avions entrevu le monde sous un autre jour.

A la fin de la course, en enlevant mon casque, se répandait une odeur de merguez apportée par le vent.

C’était alors l’heure du bilan autour d’un apéro entre amis : la vie de terriens nous reprenait.

Et puis, nous dinions ensemble : nous avions tous besoin d’un peu de conversation où chacun noyait quelques misères du quotidien.

Les inévitables problèmes mécaniques venaient seuls interrompre ces moments de repos.

Et comme personne ne devait rester sur la touche, Alain Gawski joignait les actes aux paroles : réparation d’abord, apéro après !

Un état d’esprit que continue de perpétrer nos amis Gayraud, si je me réfère à notre dernière sortie à Albi.

Mais c’est au cours de soirées mémorables, passablement bien arrosées que la soudure prenait du corps entre les membres de la famille VHC.

Ce soir là, du samedi 19 juin 1999, on peut voir sur la photo ci-dessous, que ce n’était pas mots de complaisance, mais bien chose réelle.

On reconnait sur le podium les « nouveaux compagnons de la chanson » qui ont pour noms : Alain Gawski, Honoré Durand et Claude Gayraud, accompagnés à l’orgue électrique par Pierre-Michel Fournier.

La gente féminine, conquise, avait désormais les yeux de Chimène pour ce sympathique groupe vocal venu du fond des baquets !

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LA COURSE

Hélas, pour cette épreuve estivale, il m’a été impossible de retrouver les feuilles des essais et du classement !

Malgré des recherches auprès de quelques participants (Mace, Billaud, Gayraud,…), impossible d’obtenir quelques souvenirs sauf de la soirée.

Si un de mes fidèles internautes en avait quelques traces, qu’il n’hésite pas à m’envoyer ces feuilles : peut-être que quelques souvenirs et passent d’armes en ressortiront.

Mais je tenais surtout à vous faire partager une rare vidéo complète de notre course que mon fils avait filmée et que je vous ai montée avec quelques commentaires…
C’est en quelque sorte, la recherche du temps lui-même, c’est le temps que nous avons perdu et ce qu’il faut retrouver par l’écriture, la photo ou la vidéo, c’est le temps à l’état pur, c’est-à-dire à contenir cette fluidité du temps qui nous coule entre les doigts, à l’immobiliser dans une sorte de moment d’éternité.

Souvenirs quand tu nous tiens !

Pour voir en grand : cliquez sur le logo Youtube en bas et à droite de la vidéo.

Charly RAMPAL

Rappel : pour agrandir les photos, cliquez dessus, pour revenir au texte, cliquez sur la flèche du retour en haut et à gauche.