La Prénessaye vous connaissez ? Très peu de panhardistes savent où ce trouve ce petit village breton et encore moins le lieu d’enracinement de la famille Panhard !

Et pourtant, c’est là que le samedi 27 avril 2019, a eu lieu une commémoration : l’enracinement ancestral de la famille Panhard dans cette commune en plein cœur de la Bretagne.

Comme dirait Alain Barrière attaché à sa Bretagne « qui ne me comprend pas, ne comprend pas la mer », on ne peut comprendre la famille Panhard sans comprendre la Bretagne.

Terre de granit, de mer, de feu et de vent, elle est surtout une terre de mémoire et de fidélité, une terre de devoir et de ténacité.

LES DEBUTS DE L’AVENTURE

Sans remonter à la Préhistoire, il suffit simplement de se projeter dans les années 1600 pour connaitre avec certitude le premier Penhart.

Il se prénommait Yves et justement, il était né en 1654 (1655 ?) à La Prénessaye, à deux lieues de Loudéac, au cœur du massif armoricain.

Il exerce le métier de voiturier, c’est-à-dire qu’il transporte des personnes ou des hardes (mot dérivé de  l’ancien français « farde » qui veut dire « charge »).

Un métier de charretier, lié au moyen de transport de cette époque et il assurait la liaison entre Loudéac et Plémet, un gros bourg  à une lieue à l’est de La Prénessaye.

Il se marie avec Jeanne Launay à l’âge de 30 ans qui lui donnera 3 fils et 3 filles.

Il restera toute sa vie à La Prenessaye et il y mourra à 74 ans.

Le troisième fils d’Yves, Julien, quitte ce village où il est né, à l’âge de  25 ans, pour Plémet.

Il aura lui-même 6 enfants avec Péronelle Tanvieux, il y mourra à l’âge de 77 ans.

L’exode va continuer avec son dernier fils François, né en 1739 qui va vivre dans la grande ville de Nantes située à quarante lieues.

Il n’a pas encore 18 ans quand il tombe tellement amoureux de Marie Legay qu’il la met enceinte et doit l’épouser rapidement, car 3 mois après seulement naitra le premier de ses 12 enfants !

Il les déclarera tous sous le nom francisé de PANHARD.

C’est François René, le troisième des douze fils de François, qui va véritablement démarrer le fil conducteur de la lignée qui aboutira aux voitures de notre marque.

Vers 1789, il monte à Paris en plein chahut.

C’est là qu’il épouse Marie-Jeanne 6 ans plus tard, mais surtout il crée une entreprise lié à la voiture hippomobile, mais bien plus tournée vers la technique et très lucrative.

Installé d’abord près de la Bastille, il doit s’agrandir en 1832 et s’installe au faubourg Montmartre où il développe son activité de sellier, puis de sellier-carrossier et enfin de carrossier tout court : le virage était pris !

Son entreprise crée des voitures, carrosses ou diligences qui se vendent bien dans ce XIXème siècle où la mobilité se développe fortement.

Il acquiert ainsi la maitrise du bois et du fer tout en restant expert dans le travail du cuir, pour les rênes, les courroies ou les sangles de suspension.

Non seulement, il vend des véhicules neufs, mais aussi d’occasion, et assure un service de locations : un précurseur en quelque sorte !

Il meurt en 1838 et c’est son fils Adrien qui prend la suite, car il partageait déjà avec son père toute la gestion de l’entreprise familiale.

Plus tard, il abandonnera le côté production pour se consacrer à la vente, à la location ou à l’échange de véhicule neufs ou d’occasion..

Le 1er juillet 1857, il acquiert une belle propriété de campagne de plus de 5 hectares au hameau de Grignon qui sera une première étape d’une présence à Thiais qui se prolongera avec son fils ainé René, puis avec son petit-fils Hippolyte jusqu’en 1946.

Adrien, sera la clé de voute de cette énorme réussite sociale, mais surtout financière qui permettra à deux de ses 3 fils, René et Léon de donner à cette affaire une ampleur jusqu’alors insoupçonnée !

Chacun restera à sa place selon son tempérament, pour faire encore prospérer l’entreprise.

Mais très jeune (16 ans) à la mort de son père, René doit « apprendre » et il rentre à l’école centrale des arts et manufactures.

Après un début très difficile, il s’accroche et la deuxième année, il choisira la spécialité de mécanicien et y trouvera sa vocation.

C’est là qu’il rencontre Emile Levassor avec lequel il se lie d’une forte amitié au point d’écrire ensemble l’histoire de notre marque Panhard ! 

Dont l’arbre généalogique résume cette lignée :

La suite nous la connaissons..

LA CEREMONIE

C’est donc sur la Place de la Mairie de La Prénessaye, que le petit monde des panhardistes bretons s’était réuni ce samedi 27 avril.

On pouvait compter une quarantaine de Panhard et une centaine de personnes qui se pressaient dès 10 heures autour de la Mairie, ainsi que les autorités locales et surtout la famille Panhard derrière Robert venu en avion Piper de l’Ile d’Yeu où il séjournait.

Sagement rangées dans un parking en face de la Mairie, divers modèles Panhard déclinaient la marque.

Sur l’esplanade devant la Mairie, quatre modèles exceptionnels dominaient l’évènement : la Dyna X cabriolet de Bernard Le Drogo,  responsable de la section Bretagne du CPLF,

le DB Le Mans de David Deroy, le CD de François Ravary.

Et l’étonnant Junior Fast-back Pichon-Parat, complètement restauré et personnalisé de Dominique Dandrimont, dont je vous en fais le tour à travers quelques photos :



A 11h, en face la mairie de La Prénessaye, devant la signalétique de l’évènement et la presse locale, les discours de circonstances des élus et de Robert Panhard, se succédèrent.

Le panneau offert par la Fédération des Clubs Panhard a été dévoilé par Daniel Thomas, maire, et Robert Panhard, arrière-petit-fils de René Panhard fondateur de la marque

En arrière de ce décor, la salle polyvalent nous avait été prêtée par Monsieur de Maire de La Prenessaye, afin de clôturer cet évènement par un vin d’honneur dont les étiquettes de chaque bouteille marqueraient à jamais ce moment historique.

Puis, pour ceux inscrits, un repas s’en suivait dans cette salle immense, magnifiquement habillées aux couleurs Panhard par les responsables de la section Bretagne sous la direction de Roger Le Douarin, le maitre d’œuvre.

Parmi les panhardistes présents, les dirigeants du Club Panhard France emmenés par Josiane Carré, avait eu la délicate attention d’inviter nos amis du DCPL côté Ouest, venus en nombre.

Tous ont pu apprécier la qualité remarquable du menu et la haute tenue du personnel dédié à cette servitude.

Vers 15h30-15h45, le départ a été donné pour une promenade dans la campagne et les environs : passage par le  hameau de St Sauveur Le Haut, village natal d’Yves Penhart en 1655.

Les équipages de la trentaine de véhicules fera une halte à l’étang de La Chèze.

Puis le cortège se dirige en direction de Querrien où une visite guidée nous attendait pour visiter le site marial à partir de 18 h.

La commune de La Prénessaye est, jusqu’à aujourd’hui, surtout connue pour son sanctuaire Notre-Dame-de-Toute-Aide, dans le village de Querrien.

La Vierge Marie serait apparue à Jeanne Courtel, jeune bergère sourde et muette le 15 août 1652 (trois ans avant la naissance d’Yves Penhart).

La jeune fille ayant été guérie, une chapelle fut érigée sur le site.

Au terme de cette journée mémorable en quantité et en qualité, chacun allait se séparer tout en se donnant rendez-vous le week-end de la Pentecôte pour un nouveau sommet annoncé : le R.I.P.L. à Erdeven !

Vive la Bretagne… et un grand merci aux chevilles ouvrières de la section CPLF Bretagne que sont :

  • Bernard Le Drogo
  • Roger Le Douarin
  • David Deroy
  • Michel Parca

Charly   RAMPAL