Panhard Racing Team

Cette année 2017, notre mécanique avait son représentant sous la forme d’un coach DB pilotée par Gervasoni père et fils.

Cette 20e édition de l’épreuve rend officiellement hommage à la participation au Rallye Automobile Monte-Carlo 1967 de Johnny Hallyday et Henri Chemin sur Ford Mustang. Quelques 50 ans plus tard, ils seront encore nombreux à se bagarrer pour la victoire finale et tenteront de succéder à Daniel Perfetti et Ronnie Kessel, vainqueurs sur Alpine-Renault A110 en 2016.

Comme à son habitude, le Rallye Historique est ouvert aux voitures ayant participé aux éditions des Rallyes Automobiles Monte-Carlo entre 1955 et 1980. Dans le but de donner à toutes les voitures engagées la possibilité de figurer honorablement au classement, il y aura, en 2017 encore, trois moyennes à respecter et à conserver tout au long de l’épreuve. Le coup d’envoi sera donné le mercredi 25 janvier 2017, avec le départ des premiers parcours de concentration depuis Stockholm (2735 km), Glasgow (2092 km) et Lisbonne (2212 km / 19h00). Suivront jeudi 26 celui de Copenhague (2074 km) et le vendredi 27 janvier, ceux de Bad Homburg (1242 km), Barcelone (1050 km) et Reims (1004 km ).

Un de nos amis sur DB HBR5, est engagé au milieu d’une meute de 326 équipages : Philippe Gervasoni.

Mais avant de vous laisser en leur compagnie à travers leur « carnet de bord » rédigé par notre ami Bernard Deligny, laissez moi vous raconter cette ambiance particulière de ce magnifique Rallye Historique sur le parcours commun.

Après le passage à Tournon, les concurrents prennent la direction de Valence et du Parc fermé sur le Champs de Mars.

On peut vivre des réalités très différentes que l’on soit engagé en moyenne haute, intermédiaire ou basse.

La seule réalité universelle : c’est le plaisir des équipages. La journée se termine par un retour presque automnal vers Valence, dernière direction, le Sud, pour rentrer à Monaco avant la grande nuit du Turini.

Le col, de l’écharasson au petit matin dans le halo des phares du DB-HBR, voilà qui ouvre cette journée vers 6 heure du matin pour les plus courageux : c’est la 10ème ZR jusqu’à la cîme du Mas, 2ème partie de l’étape commune, c’est aussi la première borne vers le retour à Monaco. Les routes s’enchainent presque naturellement dans cette succession de villages et de kilomètres évocateurs des grandes heures du Monte-Carlo et en particulier pour notre DB, sur les traces du coach de 1959 aux mains du Coach de Surles/Piniers.

Visiblement, c’est une longue motivation pour les équipages qui restent dans la lutte pour les bonnes places et encore une fois tout le monde s’applique à tester dans la moyenne à chaque instant malgré les sinuosités de la route.

Dans les épingles, les pilotes sont obligés d’attaquer pour maintenir leur vitesse moyenne. Et c’est là toute la difficulté de l’exercice : se réguler en permanence pour être au bon endroit sur les routes à la seconde près et pour y parvenir, il faut se maintenir à sa vitesse de référence.
Mais avec les épingles et virages serrés, ce n’est plus tenable et là, il faut se réveiller et revenir à sa moyenne.

C’est vrai que ce sont des épreuves de régularité avec beaucoup de contrastes qui suscitent une concentration de tous les instants car ça se joue au mètre près sur le positionnement de la voiture tout au long de la spéciale, sur une vitesse de référence.

Puis, c’est le graal de retrouver Monaco à l’issue de l’étape commune. Les paysages changent petit à petit et des montagnes de l’Ardèche, chères à mon ami Jean Ferrat, à celles de la Drôme, on passe aux gorges, puis au front de mer.

Le retour sur le podium de Monaco est enfin une délivrance pour les Teams qui viennent garer leur voiture en épis en épis, face à la mer.

L’essentiel a été fait depuis leur départ des grandes villes du nord ou du sud de l’Europe avec un souvenir emblématique : une cuvée spéciale des 20 ans du Rallye Historique.

Pilote et co-pilotes vont pouvoir se relâcher un peu, prendre une douche avant de repartir dans quelques heures pour parcourir les zones de la dernière nuit.

Tout le monde se croisent sous la tente de l’AC de Monaco : ceux qui viennent d’arriver de Valence et ceux qui s’apprêtent à repartir vers les montagnes de l’arrière pays.

C’est un public particulièrement dense qui est venu admirer les concurrents et leurs voitures alors que les stratégies pour la victoire, s’élaborent.

La nuit du Turini est celle qui décide de tout.
En régularité, le co-pilote est beaucoup plus important que le pilote. L’équilibre des forces observé jusqu’à présent peut à tout moment basculer à l’inverse sans préavis : aucune des positions n’est encore établie…

CARNET DE BORD

Philippe Gervasoni prépare depuis plusieurs mois, le coach 1027 qu’il a acheté il y a quelques mois :
- mise en place d’un moteur moins pointu
- alternateur pour supporter l’éclairage additionnel
- chauffage de l’habitacle
- jeux de roues de secours et de roues cloutés pour le verglas
- deux longue-portée pour les virages
- montage d’un Trip performant

Lors de l’entrainement sur les routes champenoises avec Fabrice, son fils avec lequel il partagera le volant, la voiture se montre agile et efficace. Par contre deux crevaisons par des problèmes de chambres à air.

Partant de Reims, la presse et la télévision sont séduites par la petite bleue et un magnifique reportage de F3 Champagne suit la préparation de l’équipage.

La petite DB peut maintenant arborer la magnifique plaque du Rallye :

Première pour Philippe Gervasoni et son fils Fabrice sur un Coach DB HBR5 qui porte le n° 325. Ils partent de Reims.

Tous les concurrents, au sortir de leur périple de concentration, se retrouvent le samedi 28 janvier à Digne-les-Bains à partir de 10h00 puis ensuite, au cœur des gorges et lacs du Verdon, à Saint-André-les-Alpes à partir de 10h55.

La première zone de régularité (ZR) « Entrevaux – Val de Chalvagne – Entrevaux / 15,78 marque, dans la foulée, le début des hostilités sportives.

Après cette mise en bouche ponctuée par l’ascension du col de Félines (930 m), les concurrents passent la nuit en Principauté de Monaco

Mise en jambe un peu délicate pour Philippe et Fabrice en 181ème position avec 330 points : bonne première pour les novices !

Dimanche 29 janvier à 11h01 pour la DB marque le début de l’Etape de Classement, avec au programme de la matinée, une grande classique du Rallye moderne, celle du Col de Corobin (1211 m), disputée pour la toute première fois en régularité entre Chaudon-Norante – Digne-les-Bains / 18,63 km ».

La DB prend à nouveau 230 pts. Les équipages rejoignent Monaco, et les Gervasoni sont 258ème.

Suit un autre chrono de légende, « Thoard – Sisteron / 35,74 km », rendu célèbre par le passage toujours très compliqué du Col de Fontbelle (1304 m).

Difficile passage pour la DB qui en reçoit 410 pts.

Après une halte place de la Mairie à Sisteron à partir de 10h50, les concurrents prennent la direction du parc naturel des Baronnies Provençales, pour disputer Orpierre – Laborel – Saint-André-de-Rosans / 39,34 km autre spéciale bien connue des habitués de l’épreuve.

Etape catastrophe pour les Gervasoni qui sont 262ème avec 3780 points de pénalité.

Dernière épreuve de régularité du jour entre Vassieux-en-Vercors – Saint-Jean-en-Royans / 23,55 km via le Col de L’Echarasson (1146m), avec le retour sur Valence, la ville étape.

C’est compliqué pour les Gervasoni qui prennent encore 8570 points et sont 236ème avec 13230 points.

Contrairement aux rallyes où il faut signer le meilleur temps possible, il s’agit d’épreuves de régularité avec une moyenne impartie qu’il faut tenir tout au long du parcours.

Là où c’est compliqué, il y a jusqu’à 18 points de contrôle sur une portion de 20 km !
Imaginez une épingle avec un contrôle 50 m en sortie !
Les voitures avec un faible couple sont fortement handicapées.

Direction les terres Ardéchoises le lundi 30 janvier à 7h53 pour Fossa/Le Guil et 11h50 pour les Gervasoni ; 1ere partie de l’Etape Commune. Avec pour débuter la journée La Croze – Saint-Julien-du-Gua – Antraigues-sur-Volane / 50,64 km et sa traditionnelle halte-tarte-aux-pommes obligatoire à la Remise de la famille Jouanny en fin de la 6ème épreuve de régularité.

Spéciale redoutable avec … 23 points de contrôle !!!
Meilleure maîtrise pour nos rémois qui ne prennent que 780 points au milieu du tableau et remontent en 218ème position.
Plus de tarte à leur passage !

La crevaison d’un pneu les a fait sortir de la route, heureusement sans gravité.
Pareille mésaventure était arrivée pendant les essais routiers de la voiture ; jantes et pneumatiques ne font pas bon ménage avec les chambres à air !

Les explications sur le terrain reprennent ensuite de plus belle entre Burzet – Le Chambon - Dormas / 39,70 km où les Gervasoni grignotent trois places.

La pause de la mi-journée est programmée place du marché à Saint-Agrève, où une dégustation de produits régionaux séduit généralement le plus grand nombre.

Contrairement à l’édition de 2016, où l’après-midi de cette étape avait marqué le retour du Rallye en Haute-Loire, la compétition se poursuit en Ardèche, en passant par Saint-Pierre-sur-Doux – Col du Buisson / 22,36 km : difficile pour l’HBR qui engrange 1010 pts.

La journée ne se termine par « Lamastre – Gilhoc-sur-Ormèze – Plats / 36,00 km une ZR identique depuis 2015.

Le retour sur Valence est une nouvelle fois précédé de la traditionnelle escale populaire quai Farconnet à Tournon-sur-Rhône

A Valence, les positions sont les suivantes :
DB HBR5 n°325 – 212ème avec 20360 pts

Mardi 31 Janvier, départ de Valence sous la pluie à 9h49 pour Philippe et Fabien.
Cette 2e partie de l’Etape Commune débute par une ZR absente de la précédente édition : Col de Gaudissart– La Cime du Mas / 17,96 km.

Bons résultats pour Fabrice avec 220 points.

S’en suit un monument de la Drôme Provençale « Saint-Nazaire-le-Désert – La Motte-Chalançon / 21,60 km.

Dans cette spéciale, peu d’erreurs pour l’ensemble des concurrents : 90 pts de pénalité pour la petite DB.

Enfin, un autre morceau de légende Verclause – Laborel – Eygalayes / 37,70 km.

Plus difficile que les deux premières de la journée, cette Spéciale n°12 ne sourit pas ; le compteur grimpe à 310 pts pour le bi-cylindre.
Il faut reconnaître qu’il est très difficile de passer pile dans la seconde en 18 contrôles !
Seuls les belges Michel Decremer et Yannick Albert sur Opel Ascona 2000 en sont capables !

L’ultime contrôle horaire avant l’entrée en parc fermé à Monaco s’opère Place Neuve à la Turbie. Restent en course 291 équipages.

A ce stade de l’épreuve, la DB de Gervasoni Père & Fils, accuse déjà 20980 pts.

Le départ de l’Etape Finale, 162,330 km, dans la nuit du 31 Janvier au 1er Février, s’effectue à Monaco à partir de 21h00.
Avec au menu de cette session, deux morceaux de bravoure :

ZR 13 : Luceram – Col St Roch – Col de la Porte - Lantosque / 26,89 km au cœur de la vallée de la Vésubie
ZR 14 : La Bollène-Vésubie – Moulinet – Col St Jean - Sospel / 52,78 km avec l’ascension de sa majesté, le col de Turini (1607 m).

Fabrice et Philippe (199ème au général) s’élancent à 0h41 mercredi. 1h10 plus tard, ils attaqueront la 13ème spéciale..

Dans le paddock ; on a surpris le Prince Albert II de Monaco s’arrêtant devant le Coach DB de Philippe pour l’admirer. Il est vrai que son père, amoureux de belle mécanique, en possédait une.
Discussion entre connaisseurs !

Pour la DB c’est pari impossible avec 15470 points dans le panier mais un 217ème temps sur les 284 concurrents qui passent la ligne d’arrivée dont 21 hors délais.
La dernière spéciale n’est pas une formalité, les Gervasoni prennent 540 points.

Les 274 concurrents (sur 326 au départ) encore en course après cette dernière nuit contre le chronomètre rejoignent le Port Hercule de Monaco.

Les premiers arriveront vers 2 h du matin et les derniers au petit jour vers 6h00 du matin !

Repos des guerriers avant l’ultime épreuve, celle du Sporting en tenue de soirée !

Le bilan final est particulièrement élogieux pour nos amis qui ont terminé l’épreuve, preuve de la fiabilité de la mécanique Panhard, du sérieux de la préparation, de la qualité du pilotage.

205ème le Coach DB HBR5 de Philippe et Fabrice Gervasoni avec 36990 pts.

Soulignant l’exploit pour la DB qui avec son petit bicylindre de 850 cm3 qui termine dans le 2ème tiers du tableau.
En 1959, le Coach de Surles/Piniers montait 3ème sur le podium remportait sa classe. 3 DB étaient alignés au départ.

UNE VIDEO POUR RESUMER CETTE BRILLANTE PARTICIPATION

Montage Charly RAMPAL sur des commentaires écrits de Bernard Deligny

Rappel : pour agrandir les photos, cliquez dessus, pour revenir au texte, cliquez sur la flèche du retour en haut et à gauche.