COMMENT EST NEE LA REGLEMENTATION DU MOUVEMENT « 500 »

Le 20 juillet 1949 se réunissait à Paris une Commission des RACER 500 qui avait pour but de jeter les premières bases d’une règlementation.

Voici le compte-rendu de ce travail réalisé autour de l’état d’esprit de ce nouveau mouvement dont l’objectif était de relancer le sport automobile après les années sombres de la 2ème guerre mondiale.

« CONSIDERATINS GENERALES…

I – Pour tenter de donner un renouveau au sport automobile, spécialement affecté par les difficultés financières actuelles, l’intérêt s’est porté depuis quelque temps sur des classes de voitures jusqu’ici peu diffusées dont la réalisation paraissait devoir être relativement économique : les classes I et J de l’annexe C du Code Sportif International (C.S.I.), de cylindrée au plus égale à 500 cm3, sans compresseur.

Des Clubs se sont constitués dans plusieurs pays.

II – La construction 500 paraissant devoir en conséquence – surtout à ses débuts – être pour une part importante l’œuvre d’amateurs à moyens artisanaux, les divers clubs ont cru devoir édicter des règles assez détaillées, avec une préoccupation essentielle de sécurité appliquée à des engins de dimensions probablement très réduites ; ces règles visaient donc des éléments de la voiture généralement laissées, par le C.S.I. ou même les règlements particulier de course, à l’initiative d’Ingénieurs spécialisés (avec la possibilité de contrôle des Commissaires Sportifs : art. 123 du C.S.I.).

III – Constatant le démarrage actif des réalisations de 500 (surtout chez les amateurs) et le succès des premières compétitions, les dirigeants des différents Clubs 500 se sont réunis à Bruxelles le 21 Mai 1949 et ont échangé des idées, comparé leurs règlements.

Ils ont confié à la Commission Française le soin de présenter un projet de texte destiné à servir de base de discussion. Au Club Belge, le soin d’assurer la mise au point après liaisons avec les autres Clubs, afin d’aboutir à un accord sur un texte unique.

IV – Ce texte unique pourra servir de règlement aux compétitions organisées par les Clubs 500. Ses commentaires pourront guider les constructeurs dans leurs réalisations.

Ce texte sera soumis par le Club Belge au R.A.C.B. afin de le présenter à la C.S.I. qui pourra éventuellement :
• Compléter le Code Sportif International
• Prévoir une annexe spéciale à ce Code relative aux Racers 500
• Envisager la création d’une formule internationale n°3

V – Le présent document, établi par la Commission Française réunit, pour la commodité de l’étude, des éléments qui auraient place à la fois dans un règlement général, dans des règlements particuliers et dans un commentaire destiné aux membres des Clubs.

Après accord sur les principes, la rédaction devra être reprise pour opérer les distinctions nécessaires entre ces trois sortes de textes.

VI – Parmi les idées échangées à Bruxelles et ayant obtenu l’accord des participants, rappelons :

• Souci de préciser, en un texte unique pour les divers pays, les prescriptions trop générales du Code Sportif International.

• Garantir la sécurité du pilote et des autres concurrents dans le cas de constructeurs novices (facilité de sortie du pilote, éclats de bois, freinage,…).

• Prévenir le bricolage et exiger une véritable voiture (interdiction des trois camouflées…)

• Respecter le public en présentant une voiture finie (carrosserie complète avec mécanique sous capot, peinture,…)

• Faciliter la construction artisanale en suggérant certains assouplissements du Code Sportif International, fonction de la petite dimension de la voiture (suppression de la porte des voitures de sport…)

• Distinguer deux catégories :

1. Les monoplaces, appelées « RACER 500 »

2. Les biplaces, appelées « 500 Sport » , et répondant aux exigences de la catégorie Sport. L’assouplissement proposés restent inspirés par l’objectif proposé : faire de la « 500 Sport » un véhicule ayant des caractéristiques admissibles pour une voiture de tourisme économique.

Les Clubs 500 émettent le vœu que le port du casque soir rendu obligatoire : ils suggèrent aux organisateurs de courses de l’exiger dans les compétitions 500.

VII – Outre les prescriptions complémentaires, le présent texte reprend certaines exigences du Code Sportif International, particulièrement importantes, pour faciliter la compréhension.

La rédaction définitive tiendra compte de ces doubles emplois. »

C’est ainsi que deux longs chapitre suivront ce préambule et qui seront consacrés à ces deux formules : « Racer 500 » et « 500 sport », dans lesquels seront règlementés en détail les véhicules sur les points suivants :

• Présentation du véhicule
• Poids et dimensions
• Propulsion
• Freinage
• Carrosserie
• Poste de pilotage
• Accessoires

Dernier chapitre :

« DISPOSITIONS COMPLEMENTAIRES …

• Mise en marche des Racers 500 : liberté totale (elle est implicite dans le C.S.I. et rarement réduite dans les règles particulières).

• Carburant :
1. Libre en nature et en quantité pour les Racer 500
2. Délivré par les organisateurs d’une qualité susceptible d’être trouvée dans le lieu de la compétition pour les 500 Sport.

• Propulsion : possibilité de n’avoir ni marche arrière ni différentiel.

• Refus d’un véhicule : Confirmation de l’art. 123 du C.S.I. prévoyant l’exclusion d’un véhicule dangereux par les Commissaires sportifs sans communication du détail des motifs de refus.

Les Clubs 500 se proposent d’effectuer les opérations ci-après sur les véhicules de leurs adhérents ; les organisateurs pourront en tenir compte et le cas échéant, demander les attestations qu’ils jugent utiles :
Vérification de conformité au règlement (côtes métriques, matériaux,…)

Appréciation de la sécurité, contrôle de certaines pièces, vérification sommaire des calculs.

Essai de freinage : par cinq arrêts successifs rapprochés depuis une vitesse au moins égale à 50 km/h. Les freins ne devront présenter ni échauffement anormal, ni déréglage : le véhicule devra rester stable sur sa trajectoire.

Essais de tenue de route : par un pilote agréé par la Commission.

Les Clubs 500 se proposent également d’examiner dans le même état d’esprit toute réalisation non orthodoxe (pilote couché, conduite intérieure,…) en vue d’émettre un avis sur leur admission éventuelle.

Les bulletins des Clubs 500 préciseront à l’avance les dates et lieux de ces réceptions.

Sur demande des intéressés, des réceptions pourront également être organisés avant les séances d’entraînement des épreuves 500. »

On voit donc apparaitre à travers ces premiers balbutiements de cette nouvelle formule une réglementation qui aura ses prolongements jusqu’à nos jours en s’adaptant aux divers types de machines de courses.

Charly RAMPAL