1951 : LA DYNA X ACCELERE ENCORE…
Fort de ses succès en compétition et tout le battage fait autour de ses qualités hors du commun, la Dyna X évolue encore en performances donnant ainsi aux conducteurs sportifs le moyen de s’identifier à sa voiture.
Dès son apparition, le moteur flat-twin à haut rendement a séduit nombre d’automobilistes, amateurs de performances et de solutions nouvelles.
Les résultats dans les nombreuses compétitions’ que vous avez pu lire dans l’article de l’année 1950, et qui ont été exploités soigneusement et mêmes gonflés, si besoin était, par le service publicité, décidèrent les hésitants.
C’est à partir du mois d’avril que Panhard propose en option pour un supplément de 3.000 F, le moteur Sprint destiné au modèle 120.
UNE BOMBE SUR 4 ROUES…
C’est une évolution importante qui permet de dépasser les 120 km/h et de donner de brillantes accélérations.
Ce moteur issu de la compétition est sélectionné et rodé. Il est en plus alimenté par un carburateur double corps Solex 30 PAAI, des tubulures d’échappement adaptées et un silencieux plus gros, un arbre à cames retravaillé et des rapports de boite permettant d’atteindre les 125 km/h avec 38 ch.
Pour supporter la charge, le vilebrequin est renforcé et le système de lubrification amélioré permettant de soutenir les hauts régimes.
Le résultat ne s’est pas fait attendre.
La nervosité et la puissance de ce moteur, jugé infatigable par leurs propriétaires, reste la plus belle qualité de la voiture, même si la souplesse a été un peu perdue.
Des vibrations au ralenti et l’extrême sensibilité à l’avance accompagné d’un taux de compression élevé avec une essence à faible indice d’octane pour l’époque, engendre des cliquetis qui peuvent nuire, à la longue, à la bonne fiabilité.
C’est pourquoi la Dyna 120 « Sprint » ne doit pas être mise entre toutes les mains.
Il faut sentir la mécanique pour bien la comprendre et en tirer toute la quintessence.
Les freins et la tenue de route supportent allègrement ce surcroît de puissance.
QU’EN PENSENT-ILS ?
Si on se fie à un référendum de « L’Auto-journal » de cette année 1951 fait auprès des propriétaires de ce véhicule, il en ressort que les qualités d’ensemble de la voiture restent les mêmes que sur le véhicule de base.
De l’avis général, la voiture se maintient du côté de la finition et de la robustesse, même si certains dénoncent des pannes plus ou moins importantes au niveau des pistons, soupapes, barres de rappel, couronne du différentiel, planétaires et amortisseurs.
« Il semble que les méthodes de fabrication de Panhard soient la cause de ces défectuosités d’origine. », note le bimensuel.
Il faut reconnaître que les contrôles à la sortie de l’usine ne paraissent pas être bien sévères, les voitures sont livrées à peine vérifiées et de nombreux possesseurs de Dyna se plaignent de graves ennuis survenus dès les premiers temps du rodage.
Toute la boulonnerie demande à être fréquemment révisée, surtout les pare-chocs et le pot d’échappement soumis à des vibrations.
Tous ces désagréments vont coller une étiquette fâcheuse que la marque trainera pendant longtemps et qu’elle aura du mal à se défaire.
L’intérieur est à peu près correct et la sellerie des sièges de bonne qualité.
La peinture peu épaisse est appliquée sans apprêt et tient mal sur la carrosserie en alliage léger, elle s’écaille par endroit, ternit facilement et ne résiste pas à la moindre éraflure.
De plus, la voiture est chère, mais chez Panhard, on a jugé que la performance et les qualités routières sont à ce prix !
En contrepartie, c’est une voiture finalement économique par son fable prix de revient kilométrique et ses qualités sur la route font vite oublier ses défauts.
A l’expérience, on constate qu’elle remplie bien son rôle de voiture sportive.
Statiquement, on constate qu’une majorité des clients reconduiraient leur choix… mais un quart la rejette systématiquement.
Quoiqu’il en soit, la Dyna 120 « Sprint » restera un référence pour les automobilistes du début des années cinquante.
Si on se replace dans le contexte de 1951, la Dyna 120 Sprint, et si on se place au niveau des performances et des qualités routière, on constate qu’elle est devant la Traction 11 cv de Citroën, la Peugeot 203, la 4cv Renault, la Juvaquatre, la Rosengart, la Simca 8 1200, seule l’Aronde de chez Simca, nouvelle venue, est plus performante, mais à qiel prix… alors que la Dyna se conduit du bout des doigts !
Avec tous ces arguments, il lui reste quelques bons mois avant l’arrivée de la Type 130 « Sprint » qui sera le point d’orgue de la gamme des Dyna en 1953 et ses 130 km/h… !
LE PALMARES SPORTIF 1951
• Rallye Méditerranée – Le Cap : La seule Panhard engagée est une Dyna X86 de Rachel/Poncet qui se classe seconde de sa catégorie portée à 1100 cm3.
• Rallye Oran-Abidjan – Dakar : La berline X86 de Freyssinge se classe première ex-aequo de sa catégorie.
• Circuit de vitesse international d’Agadir (Maroc) : La berline X86 de Magri remporte sa catégorie.
• Course de côté du rallye de Sestrières (Italie) : Lefebvre sur Dyna X86 remporte sa catégorie.
• Rallye féminin, Paris-St-Raphaël : Mme Alziary de Roquefort, sur Dyna X86, est première au classement général.
• Course de vitesse de Nice : Bloch sur Dyna X86 remporte la catégorie 750 cc
• 24 Heures du Portugal : Da Silva, sur Dyna, se classe premier au général.
• Rallye de Tunis (Tunisie) : Eloy sur Dyna, est premier au général.
• Rallye du soleil – Cannes : Grosgogeat sur berline X86, remporte la catégorie 750 cc
Et celle de Pierre Biagini
• Rallye des capitales de l’Ouest : Melle Pourioux et Melle Tendron, sur Dyna X86, remportent la Coupe des Dames.
• Mille Miglia (Italie) : La berline X86 de Descollonges/Gignoux, remporte sa catégorie.
• Course de vitesse à Silverstone (Grande-Bretagne) : Trois berlines X86, pilotées par Wilkins, Collins et Dryden, se classent aux trois premières places de leur catégorie 750 cc.
• Rallye de sablé-Solesmes : La Callista 750 de Colas termine deuxième au général.
• Course de vitesse du textile (Roubaix) : La berline X86 de Lapchin remporte la catégorie 750 cc et se classe 3ème au général.
• Six heures d’Anfa : des Dyna remportent les deux premières placent de leur catégorie.
• Rallye du Maroc : Magri remporte la catégorie 750cc et se classe 4ème au général.
• Rallye d’Aix en Provence : La Dyna de Fabre/Cazon se classe en tête de la catégorie 750cc.
• Grand Prix des voitures de série à Francorchamps (Belgique) : Les berlines de paul Frère et Georges Welter se classent aux deux premières places de leur catégorie et remportent l’indice de performance.
• Rallye du haut Jura et de la Faucille : Des dyna remportent les trois premières places de leur catégorie.
• Rallye Aiglon : Raymond Meignen, sur berline X86, remporte le classement général.
• Circuit des Vosges : Jacques Lefebvre, sur Dyna, remporte sa catégorie et 2ème ex-aequo au général.
• 24 Heures du Mans : La barquette Monopole à moteur 610cc de De Montrémy/Hémard remporte l’indice de performance, suivie du tank Callista de Gaillard/Chancel.
• Liège-Rome-Liège : participation de Bertaux/Colas sur la Callista qui finiront 14ème au général et un cabriolet Dyna X piloté par Giot/Hamelin qui se classeron 54ème.
• Circuit des villes d’eau des Vosges : Blanchet, sur Dyna, remporte sa catégorie.
• Rallye du Dauphiné : Des Dyna pilotées par Gignoux, Matissière et Pellegrin se classent aux trois premières places au général et à l’indice de performance.
• Rallye de Bressuire : Trois Dyna pilotées par Meneau, Hillier et De Roquefort remportent leur catégorie.
• Rallye international des Alpes : Panhard remporte le challenge team de marque = trois Dyna au départ et à l’arrivée (28 classés sur 66 partants).
• Rallye Evian-Mont-Blanc : Mme de Roquefort, sur Dyna X86, remporte la Coupe des Dames. La marque Panhard remporte la coupe par équipe de trois voitures.
Charly RAMPAL Photos : Archives Panhard, Louche, Royal Motor Union
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