Comme je le répète souvent, au début des années cinquante la mécanique Panhard fait l’unanimité chez les petits artisans et les bricoleurs de génie non seulement en France ou en Europe, mais aussi aux Etats-Unis : il fallait le faire !

Il est vrai que les victoires aux 24 Heures du Mans étaient une publicité gratuite (enfin presque !), car, à cette époque, la victoire à l’indice de performance, avait la même saveur que celle à la distance au regard de la cylindrée.

Et puis, il y avait aussi le comportement routier des Dyna X et autre Junior, qui donnait des gages de garanties de succès face aux lourdes et pataudes américaines.

C’est donc à partir des éléments de Junior que John Porter construisit de ses mains une voiture de sport du style Lotus Seven : nous étions en 1951/1952 en Californie du Sud.

L’idée de départ était de réaliser une voiture amusante à conduire en toute sécurité et pour une somme modique.

John Porter est donc parti de tous les composants du Junior, mis à part la carrosserie dont le poids était handicapant pour atteindre son objectif sportif.

Il construisit une carrosserie minimaliste en façonnant de ses mains des tôles d’aluminium.

Toutefois le nez sera réalisé en fibre de verre, plus facile à réparer en cas de petits chocs lors des affrontements sur piste.

Les panhardistes connaissent bien le châssis du Junior. Pour le renforcer, John Porter va utiliser quelques tubes soudés aux bons endroits.

Allégé au maximum, le moteur de 745 cc avec ses 42 chevaux allait respirer un peu plus facilement et son comportement à la limite, encore amélioré.

Le tableau de bord est réduit à sa plus simple expression et la commande de boite placée en hauteur et à porté de la main droite du pilote, facilitait rapidité et précision.

Le dessin de sa carrosserie la faisait entrer dans la catégorie « H-MOD » et elle a participé à de nombreuses courses sur les circuits prévus à cet effet comme : Torrey Pines, Pomona, et Santa Barbara dans les années cinquante.

Elle a été pilotées par des pilotes aussi méconnus que la voiture elle-même, comme : Paul Lee, Faith Towers, Eliza- beth Galbally, Stu Haggart, et Carles Metcalf.

Les succès de la voiture ont été divers, mais ces pilotes ont souvent dominé de grosses voitures grâce à sa maniabilité et à son agilité.

Elle disparu de la scène sportive vers 1966.

Pendant des années, la rumeur voulait que la voiture se trouvait en Floride.
Mais finalement, elle n’avait pas quitté sa Californie d’origine et on la retrouvera abandonnée dans un champ.

Elle a été rachetée et restaurée complètement par son nouveau propriétaire : Don Racine.

Encore un passionné de courses de club aux Etats-Unis qui l’équipa d’un moteur 850 amélioré par ses soins.

Les pistons sont spéciaux et elle est gavée par un carbu Amal dans lequel souffle un compresseur :

Ainsi vitaminée, elle avait une vitesse impressionnante comme son agilité et son pilote faisait le reste comme cette vidéo prise en 2012 à Monterey en témoigne :

Cette petite machine était devenue une véritable bombinette.
Et comme le Phénix renaissant de ses cendres, elle tournait véritablement autour de ses concurrentes, véritablement écœurées !

Charly RAMPAL

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