C’est à partir de mars 1962 que le marque « René Bonnet » succède à D.B.et consacre la rupture définitive du tandem Deutsch-Bonnet.

Placée sous l’emblème de drapeaux à damiers et tricolore chevauchant un cervidé en plein élan, la nouvelle entreprise va poursuivre un certain temps la production des cabriolets Le Mans dans les ateliers de Romorantin inaugurés quelques mois plus tôt.

Bonnet abandonne donc la mécanique Panhard qui n’évolue plus au profit de cette de la Régie Renault.

Nous autres panhardistes, nous n’oublierons jamais ce que René Bonnet a fait non seulement pour notre marque qu’il a porté au plus haut des sommets avec de petits moyens, mais aussi pour le sport-automobile français toute la décennie des années cinquante.

Passionné de la marque de Champigny et mon admiration pour cet homme hors du commun, j’ai la chance d’avoir pu récupérer de nombreux documents le concernant dont le contrat signé avec Renault pour cette nouvelle aventure avec leurs 4 cylindres.

Et même s’il est passé à « l’ennemi », on ne peut que lui rendre un immense hommage et ne jamais oublier la marque D.B.

C’est ce contrat et en ses termes avant signature, tapé à la machine de l’époque, que je veux vous faire partager, toujours dans mon soucis d’authenticité.

LE CONTRAT

L’USINE

Installée au cœur de la Sologne, cette nouvelle usine a été aménagée sur des terrains qui appartenaient à la famille Normant, spécialisée depuis l’avant-guerre dans la confection de solides draps administratifs pour les uniformes militaires ou de gendarmes, mais aussi pour les garnitures des banquettes équipant les wagons des chemins de fer.

Contraints de se reconvertir, les héritiers Normant abandonnèrent certaines de leur activités et furent amenés à vendre une partie de leurs installations.

C’est là que le député et ami de René Bonnet intervint et ils saisirent cette opportunité, pour s’installer dans une région offrant une main d’œuvre bon marché et divers avantages financiers, en particulier des primes de décentralisation pour l’installation d’industries nouvelles.

Les deux hommes firent appel au soutien de la puissante firme Matra.
Matra possédait déjà une usine à Salbris, terre de notre ami Roland Roy, un ancien de Matra et Président de l’Amicale D.B., à une vingtaine de kilomètres seulement de Romorantin.

Les démarches entamées et finalisées, Matra installe la GAP (Générale Application Plastique) et Bonnet aménage des ateliers de montage pour le cabriolet Le Mans, se libérant ainsi des sous-traitants de la région parisienne.

René Bonnet conservera néanmoins ses installations à Champigny, son bureau d’études et son service compétition.

La marque « René Bonnet » pouvait démarrer…

La suite, on la connait : 2 voitures de série à moteur Renault seront au catalogue : le Djet et le Missile.

Quant à la compétition, un tout nouveau prototype accompagnera le Djet sur les circuits d’endurance, une nouvelle aventure qui a très mal commencé avec l’accident de Beltoise aux 12 Heures de Reims où il a failli se tuer, mais sauvé par son éjection lors de sa sortie de route en tout début de course et ramené par René Bonnet auprès d’un chirurgien de sa connaissance qui était spécialisé pour soigner les pilotes de courses accidentés.

Charly  RAMPAL (Doc. personnelle)