SILVERSTONE, un circuit anglais où résonnent encore les noms de Jim Clack, Graham Hill, Surtees, Brabham, et toutes les légendes de la F1 des années soixante ! Eh bien, avec Gilbert Lenoir, nous y étions !
Invités par le Racer Club 500 anglais, nous avons mis le pied sur LE circuit mythique des anglais où se sont courus tous les GP de F1 depuis les années cinquante.

C’est un véritable stade automobile avec 3 configurations différentes du grand circuit..
Il n’y a pas l’équivalent en France.
Des aménagements extraordinaires comme savent le faire les anglais à l’image de leurs stades de foot : impressionnant !
Et en plus, contrairement en France, pas de musique à la sono, que des commentaires sportifs avec des décibels très limités : à l’opposé total de la fête à Neu-Neu !

En pleine nature, à 250 km nord ouest de Londres.. entouré de champs où paissent tranquillement des moutons.

Après une traversée nocturne un peu agitée par des vents violents, il nous restait encore 300 km pour toucher au rêve !

Londres passé, la voie express de déroulait sans problème sous les roues de notre camping-car jusqu’à un drapeau à damiers sur fond jaune sous-titré Silverstone !
Le pèlerinage commençait : rester surtout concentré pour chasser ce naturel français qui nous pousse vers la droite…

Vers 12h, rendez-vous était pris avec l’autre compatriote : Gilbert Lenoir et son fidèle Baloo, tirant la belle DB-Racer bleue de France !

Passer sous le portique « Welcome to Silverstone » c’était comme entrer en religion :

Après installation dans le paddock..

… il était temps d’aller passer le contrôle administratif et le contrôle technique.

Si le premier se passa bien avec attribution des numéros de courses, la suite allait être plus tendue !

CONTROLE TECHNIQUE : LA GALERE !

Il y eut comme un moment de solitude !
Nouveau et bafouillant que quelques mots d’anglais, le commissaire décortiqua mon équipement et la voiture de fond en comble !

Il faut dire que le Monomill d’Honoré dans son jus, contrastait au milieu des autres Racers « sortis d’usine » !
Quel était ce SDF qui ose entacher l’image puritaine de sa gracieuse Majesté ?

Abandonné par Gilbert qui pouvait seul me traduire le monologue technique des commissaires, le Monomill fut épluché morceau par morceau ! Mon fort accent marseillais les soupçonnait-il d’un quelconque trafic ?

Enfin, je réussis à tout négocier sauf ces foutus pivots made in Panhard et leur jeu légendaire, inhérent à leur conception !

Rien n’y fit…

Il me demanda alors d’aller resserrer mon bras de direction et de revenir pour obtenir ou non, le sésame de participation.

Au paddock, je racontais cette visite et demanda à JM Roussel de me resserrer la pièce.

Ne sentant pas sa force, ce qui devait arriver arriva : le boulon céda tout net, laissant sa moitié dans le pivot !

JMR passa l’APM à essayer de sortir le morceau dont la rouille l’avait pratiquement soudé dans le pivot !

A grand coup de perceuse et au coup par coup, le morceau visible sur la photo finit par s’extraire : mais le pas de vis avait évidement disparu !

N’ayant pas de tarot assez gros, il a fallu agrandir le trou et mettre un boulon avec écrou de part en part, pour tenir la main de direction…

20h le contrôle vient de fermer. Mais je réussis à extraire du briefing mon commissaire inquisiteur !

Devant ce bel effort de JMR et mon insistance, le commissaire accepta ma participation à la dernière condition qui était de cacher tous les stickers de publicité que comporte le Monomill d’Honoré, ne devant laisser seulement QUE ceux qui sont sur la photo du PTH de la FFSA : dans le détail, on ne fait pas mieux !

SAMEDI MATIN 8h30 : LES ESSAIS

42 partants = un record !

Ne connaissant pas le circuit, je commençais relativement doucement, mais au bout de 2 tours, c’était intégré, jusqu’à un accrochage avec Gilbert Lenoir, que je tentais de dépasser dans un virage où on partit ensemble en tête à queue !

Lui forçant la porte qu’il me fermait involontairement, je lui rentrai dedans sur le côté gauche et sa roue arrière vint alors taper mon flanc droit entre les deux roues au niveau de mon silencieux, dont le tuyau en inox me protégea bien, sinon, je l’avais sur les genoux !

Quant à ma roue avant, elle tapa au niveau de son siège qui se cassa ! Mais pas de dégâts humain : ouf !

Côté mécanique : les pneus ne tiennent pas = trop secs d’où en perdition à chaque virage ! Deux têtes à queue.

Mes silencieux ne vont pas !

Si au niveau des décibels c’est super, par contre ça étouffe mon moteur au moment de la mise en charge lors des accélérations (reprise de vitesses en 3 et 4).

Il n’accélérait que lorsque je levais le pied : un paradoxe surprenant !
Il fallait alors doser doucement la pression sur la pédale et accélérer très progressivement !

La perte de temps était énorme ! Sinon, il montait bien à 6.200 tours, mais au bout d’un certain temps, comme dirait Fernand Reynaud.
Dommage car le moteur « powered by Reynald » s’avérait prometteur…

Résultat = 26ème temps en 1’29’’47. Gilbert avec son DB-Racer 24ème en 1’28’’84

Bon, je ne m’en sortais pas trop mal… !

Parmi les 11 course au programme , allant des avant-guerre aux monoplaces en passant par les GT, Tourisme et proto, notre plateau des F3 Racer 500 représentait le clou de l’évènement et lançait les courses de l’APM.

SAMEDI APM : LA 1ère COURSE

36 voitures sont admises au départ, classées par les temps aux essais, bien entendu..

2 tours de mise en place et départ lancé.

Feu vert : la meute s’élance sur ce magnifique et rapide circuit.

Ayant assimilé mes handicaps (je réussis quand même 2 tête à queue !), je ne marchais pas trop mal, quand au 14ème tour des 20 prévus, la direction de course me présentât le drapeau noir, me signifiant une mise hors course immédiate !

Je rentrai au stand et sous bonne garde, je fus emmené au poste des commissaires pour explication !

Là encore, avec un anglais approximatif, je compris que j’avais anticipé mon départ en doublant 2 concurrents devant moi !
Après des échanges entre eux, ils s’excusèrent, s’étant trompé de drapeau, me présentant le noir au lieu du noir et blanc signifiant que j’étais sous investigation, mais sous lequel j’aurai pu terminer ma course !

Bon, ce n’est pas le championnat du monde, j’acceptais leurs excuses !

Motif de satisfaction : je réussis mon meilleur tour en 1’23’’99, ce qui souligna ma belle progression par rapport aux essais.

Gilbert terminera 19ème avec un meilleur temps en 1’27’’66, assez loin de moi…

DIMANCHE SOIR : FINALE

Vacciné par ma course précédente, je me forçais à partir dernier, pour ne pas me faire épingler pendant les deux tours de formation.

M’imposant un nouveau challenge amusant, consistant à rattraper en course mes concurrents, d’autant que la session était longue…

Peu à peu je les remontais un à un au prix de belles batailles et sans tête à queue (limite quelques fois !) et je pu terminer 13ème avec un meilleur temps en 1’23’’ 59.

Le premier réalisant 1’16’’49. 7 secondes d’écart que j’aurai pu réduire en ayant de bons pneus et mes silencieux hyper libres…

Voir classement des 20 premiers… sur les 36 au départ..

Gilbert ayant eu des ennuis au départ ne participa qu’épisodiquement à la finale, jusqu’à son abandon : son moteur se noyait… Donc, pas classé. Une vraie galère aussi pour lui..

Au classement combiné des deux courses, j’étais 19ème et Gilbert 20 ème sur les 42 inscrits, handicapés chacun par le non-classement dans une course.

Les participants à la course finale obtenaient une très belle médaille souvenir…

… et une belle photo en course

qui furent une belle reconnaissance d’un formidable week-end sous le soleil et une ambiance automobile pure que seule la culture anglaise permet…

Voilà, il me restera donc à acheter 4 pneus Dunlop 450L – 15 et un silencieux qui synthétise à la fois décibels et respiration… et pour Gilbert une mise au point moins pointue.

Je vous ai monté un condensé vidéo de la course finale et ses préparatifs : très légères et bien pilotées, vous verrez que ces petites bestioles à moteur Norton ou Jap roulent vraiment très fort… !

Charly RAMPAL