QUOI DE NEUF ?

Les lampions de la fête sont éteints depuis peu. Oubliés. Et le peu prend parfois des allures d’éternité quand on est pressé de savoir ou de prouver.

Envolées toutes les promesses qui ont accompagné les traditionnels et inévitables toasts d’avant saison.

Les spectateurs du premier Grand Prix Historique de la saison 1996 ont remonté leur col et enfoui leurs mains dans leurs poches pour guetter derrière les grillages du circuit du Vigeant, les premières escarmouches.

Les Gawski’s boys ont profité de l’inter saison pour peaufiner, enjoliver, performer leur magnifiques et efficaces DB-Racers.

L’ami Karim ne fait plus dans la location. Piqué par le virus, il vient d’acquérir une monoplace flambant neuve (made in Gawski), qu’il terminera d’équiper  grâce à quelques emplettes judicieuses à Rétromobile.

Surprise pour les uns, déception pour les autres, Christophe Guerrier, qui nous enchanta au volant de sa superbe 24 CT, passe à la MEP X27, abandonnant ainsi la marque Panhard, pour tenter sa chance au Championnat de France.

Dommage, car performant comme il l’était, le championnat Maxi 1000 lui tendait les bras.

Le retour de l’équipe du Beausset Dyna Z1 et Dyna X) et l’Ecurie Philippe peut-être au complet (CD, 24 et MEP X2), allaient relancer l’attrait pour les Panhard en compétition.

LES MEP-MONOMILL

Ce sera leur nomination définitive, même si en guise de Monomill se sont des Racers.

Incontestablement, ça reste le plateau vedette, tant par sa qualité que par sa quantité.

C’est donc sur le circuit du Vigeant que les hostilités 96 allaient commencer.

On notait pour ce début de saison les absences des frères Albert, de Georges Philippe, d’Anne-Marie Gawski (saturée par les engueulades) , de PM Fournier qui détruisit une fois de plus son Racer 4 jours avant Monthléry et qui sera mis en vente, pour s’offrir une MEP X27, plus performante : attention, chaud devant ! Mais aussi de Christophe Guerrier avec sa nouvelle MEP X27 dont les débuts sont attendus au Castelet.

Enfin, Serge Mace aui aurait grossi les rangs des fantomatiques MEP X2 en voie de disparition.

Tout ceci nous promettait un beau plateau en devenir.

LES ESSAIS SOUS LA PLUIE

Pour ceux qui ne connaissaient pas le circuit ‘Evrard, Norman, Denis et moi-même), l’apprentissage fut rendu difficile par une pluie incessante accompagnée de brouillard qui gardait nos combinaisons humides jusqu’au dimanche midi.

C’est dire que tout ce qui avait pour nom « essais », se dérouleront sur une piste très glissante, provoquant têtes à queue ou sorties de piste pour ceux qui avaient à cœur de titiller les limites.

Fort de leur puissance et de leur préparation, les monoplaces GS, tenait le haut de la grille, encadrant 3 Formules France, venues se perdre dans la division inférieure.

Une fois encore, c’est le fils Gayraud, Philippe qui réalisa la pole devant la X27 de Boyer, étincelante après sa restauration des maîtres Albert.

Pour tenter une égalité des chances, les Monomill étaient autorisé à chausser des pneus Dunlop Racing. A ce jeu ce sont les MEP X2 qui sortaient perdantes à tous les niveaux : peu de puissance et pas de Racing !

C’est Christian Farin qui sera le premier à assimiler les nouvelles réactions en réalisant le meilleur temps des Monomill.

Le grand Gawski, trahi par sa boite de vitesse, effectua un surrégime qui fut fatal à un piston qui alla tutoyer des soupapes complètement affolées !

Handicapé par cet incident, il se placera en milieu de grille juste devant votre serviteur, pas mécontent de sa 11ème position au volant de sa modeste MEP X2 à moteur Panhard.

LA COURSE : LE SOLEIL ENFIN !

Pour une fois, le plateau des MEP-Monomill tenait l’horaire vedette : 15h.

Le départ est donné sous un soleil éclatant et sur une piste sèche devenue super adhérente par la gomme laissée au fil des compétitions, ce qui faisait les affaires des voitures dégueulant de puissance comme les FF ou F3.

Seul, Philippe Gayraud aurait pu contester leur suprématie. Mais il fut « proprement » éjecté de la piste au premier virage par la Grac de Deleger qui aurait mérité un carton rouge.

Pour ma part, je ratais complètement mon départ, puisque j’avais engagé la 3 au lieu de la une !

Me voilà bon dernier, obligé de cravacher pour au moins terminer devant l’autre MEP X2, ce qui fut fait au deuxième tour, mais les autres étaient loin, très loin, d’autant qu’une fois encore mon embrayage se mit à patiner, puis la pédale restera enfoncée dans le maître cylindre m’obligeant à la relever avec le pied gauche !

Pendant ce temps la bataille était rude à tous les niveaux.

Les Gayraud père et fils termineront 2ème et 3ème, le retard était insurmontable laissant la victoire à Daniel Boyer.

Quant au groupe des Monomill, Farin, plus fort que jamais, terminera devant Gawski, bien revenu de sa médiocre position.

Notons la très belle prestation de Jacques Apied et de Denis Payen, avant qu’un piston ne l’abandonne.

Karim Kherouf, après un bon départ, terminera bon dernier, obligé d’abandonner au 7ème tour, en voyant son siège partir en fumée sous l’effet d’un échappement rehaussé par un vibreur : son Monomill flambant neuf a eu très chaud !

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LES MAXI 1000 : LE RETOUR DES PANHARD

Grace au challenge Maxi 1000, nos Panhard (Z1, X, CD) avaient retrouvé le chemin des circuits.

Aux essais, la Z1 de Michel Norman faisait forte impression, poussée par un 1.000cc « powered by Norman » him self.

Mais c’et la petite Fiat Abarth de Jean Pierre Carré suivie d’une Austin Cooper qui s’octroyèrent la première ligne.

Denise et son CD (ex-Guenet) prenait la 4ème place, avant d’être trahi par un cardan décidé à jouer la fille de l’air !

Quant à JP Evrard, il terminera bon dernier en proie à quelques soucis mécaniques.

LA COURSE : ON GARDE LES MEMES POSITIONS

En course, les positions ne bougeront pas : Michel Norman assurera sa 3ème place sur le podium, ménageant sa monture dont l’embrayage se mit à patiner.

Notons avec tristesse l’abandon de JP Evrard à cause de son moteur.

Seule la bagarre pour la 4ème place entre le CD et une Honda S 800 donnera de l’intérêt à une course quelque peu insipide : le CD s’échappant largement dans les lignes droites par une puissance et un aérodynamisme plus adaptés, mais Denise a du quand même mouiller le maillot !

Cette première course des Maxi 1000 a manqué de gros bras et avec seulement 9 voitures, le plateau ne demande qu’à s’étoffer, ce qui sera le cas au cours des années suivantes en portant la limite de la cylindrée à 1.300 cc.

Rançon du succès : on refusera du monde en 2015 !

LE-VIGEANT-SUITE-CLASSEMENTS-MAXI-1000

MONTHLERY

On prend les mêmes et on recommence… pourrait-on dire ?  Eh bien non ! Les courses se suivent mais tout au bout, sous le drapeau à damiers, l’histoire ne se répètera pas.

La pluie de Magny-Cours n’était plus souvenir (bon pour certains fin volant).

Le ciel avait beau se charger de nuages lourds, la piste restera sèche tout le week-end.

LES MONOPLACES : GUERRIER EBLOUISSANT !

L’effectif habituel s’étant quelque peu éclairci, des monoplaces de fort calibre étaient venues combler les absences des Gayraud, Albert, Farin, LePrince et autre Letellier.

C’est ainsi qu’une Brabham F1 des années 60 accompagnée d’une Lotus et Elva faisaient figure d’épouvantails.

Le podium au scratch ne faisait aucun doute pour personne.

C’était sans compter sur la prestation de Christophe Guerrier, ex-pilote de la magnifique 24 gris métal et verte.

Une fois encore, la remarquable restauration et finition de sa MEP X27, faisait l’admiration de tous.

Déjà, au niveau présentation, elle était en pole avec la superbe Brabham F1 venue tout droit d’Angleterre.

Les essais allaient prouver que le ramage peut ressembler au plumage, puisque Christophe d’adjugea le deuxième temps, s’intercalant entre les deux monoplaces britaniques de renom.

Derrière, le petit monde des Monomill et des MEP se retrouvait à des années lumière de notre leader.

En effet, PM Fournier était à presque 2’’, sur la même voiture et Gawski, premier les moteurs Panhard était relégué à presque 5’’ !

Quant aux MEP X2, au nombre de 3, elles se tenaient en milieu de grille, emmenées par Serge Mace.

Constatation bizarre, tout le monde (ou presque) avait perdu plus de 2’’ au tour !

LA COURSE

Samedi 14 heure : 22 voitures s’alignaient sur la vieille piste parisienne.

Au baissé du drapeau, la bataille fit rage et chacun avec ses moyens (et Dieu sait qu’ils sont différents !) s’engouffrait avec frénésie pour donner le meilleur d’eux-mêmes.

Hélas, quelques malheureux n’atteindront pas la ligne d’arrivée.

Tout d’abord Claude Le Foll, qui, en l’absence de Farin aurait été le seul à chatouiller le grand Gawski : abandon au premier tour, commande de boite cassée.

Puis, notre sympathique Honoré Durand victime d’ennuies de boite de vitesses au 3ème tour.

Encore, le malheureux Karim Kherouf qui, malgré des douleurs aux cervicales suite à un accident de moto, ne fut pas récompensé de son courage, quittant la scène au 4ème tour.

Enfin, votre serviteur au 6ème, sur bris de segment Uflex, alors en 10ème position et en tête des MEP X2.

La raison ? Des pistons montés trop lâches faisant ressortir le segment au-delà des tolérances.

Maigre consolation pour Jacques Apied qui, même s’il regagna l’arrivée, se trouve à 3 tours des leaders, en proie tout le week-end à des ennuis mécaniques (soupapes + échappement).

Mais tout cela ne touchera pas Christophe Guerrier  qui terminera 3ème derrière les monoplaces anglaises (Brabham et Lotus).

Jamais MEP X27 n’avait aussi bien marché : 5’’8 d’écart avec la F1 de tête !

Il devançait une autre MEP X27, celle de Fournier de 33’’ ! Laissant à un tour deux autres X27 (Daire et Picat).

MONTHLERY-96-CLASSEMENT

DU RIFIFI DANS LA FAMLLE

En Maxi 1000, 14 voitures de moins de 1.000 cc étaient alignées, prêtes à en découdre.

3 Panhard allaient porter les espoirs de la Porte d’Ivry.

ECURIE PHILIPPE

Dès les essais, on allait s’apercevoir que nos couleurs ne pourraient jouer un podium : pas de pluie à l’horizon.

Honda, Abarth, Cooper et Sunbeam, allaient tenir les vedettes.

Une fois encore, Denise Philippe se montra la plus rapide de la famille, avec son CD suivie de peu par Georges et son Le Mans, enfin, la 24 CT de Christophe. Mais tous dans la deuxième moitié du plateau.

En course, les choses allaient se gâter ? Christophe retrouva une bonne voiture et « remontait » sur sa mère.

Hélas, au moment de porter l’estocade, Denise ne vit pas arriver son rejeton et l’accrochage fut inévitable sous les yeux d’un Georges médusé !

La 24 poursuivra sa course dans le décors et fut passablement abimée.

S’en était fini pour les Panhard, puisque Georges s’arrêta pour évaluer les dégâts, mais surtout pour se rassurer.

Le soir la soupe a du avoir un goût amer !

Charly  RAMPAL