Meskrirch-Baden, zone d’occupation française près de Baden-Baden. Nous sommes à la sortie de la 2ème guerre mondiale. Les anciens de chez BMW se sont regroupés dans une petite société : Véritas.

A leur tête Lorenz DIETRICH, dirigeant de l’usine de Berlin-Spandau, Schorsch MEIET, un coureur automobile et Ernest LOOF, technicien réputé.

Tout ce petit monde fervent de courses automobile, se fait remarquer par la qualité de fabrication et les performances de voitures de compétition et de grand tourisme autour du moteur 1 litres BMW 328.

A travers ces succès, le nom de Véritas commence à être connu.

Voulant dépasser le cadre trop typé de sa production, Lorenz DIETRICH décida de toucher une clientèle plus large en réalisant un modèle pouvant répondre à leur souhait.

Ayant rencontré et sympathisé avec Paul PANHARD sous l’occupation, il renoua le contact lors du Salon de Paris 1949, première exposition mondiale de Véritas.

Dépassant le cadre de simple agent Panhard en Allemagne, Lorenz DIETRICH décida d’utiliser la mécanique de la Dyna, l’une des plus performantes du marché, pour réaliser autour, un petit cabriolet dont les lignes seraient plus adaptées au marché outre Rhin.

LE DEBUT D’UNE COLLABORATION

En 1949 donc, la maison Panhard livra à Véritas un ensemble d’éléments et de mécaniques de la toute jeune Dyna.

Entre temps DIETRICH rechercha une usine susceptible de concrétiser ses projets.

Après un échec avec Borgward, c’est avec le carrossier Karl BAUR, connu depuis 1927, que l’affaire fut signée.

Pour en diminuer le prix de revient, la Dyna Véritas empruntera nombre éléments de chez DKW, d’où un air de famille indéniable.

Seule la partie avant, exception faite des phares, restera originale, avec une calandre bombée toute germanique, comme l’ensemble de la ligne, qui ne manque cependant pas de charme, même si la présence d’une mécanique Panhard, n’est pas perceptible, moteur coupé !

Le baptême public aura lieu le 11 mai 1950 lors de l’exposition automobile de Reutlingen. C’est bien un cabriolet de type 2+2, empruntant le 750 cm3 de la Dyna 120.

Une quinzaine de Dyna X sera même carrossée en forme de break par Véritas et livrées en janvier 1951

14 exemplaires seront construits au cours de cette années, malgré le prix plus élevé que la concurrence (7700 DM, contre 6950 et 7585 DM respectivement aux cabriolets Volkswagen et DICH9.

Malgré ces désavantages et une situation financière difficile, LOOF réalisa un coach et un roadster doté d’une carrosserie fort réussi.

Ce dernier siégera en bonne place sur le stand Véritas au Salon de Paris d’Octobre 1950, sous l’étiquette « Dyna-Véritas RS ».

Ce modèle unique n’est pas carrossé chez Baur comme les cabriolés de production de la firme mais chez Drews à Wuppertal.

Le styliste a conçu une curieuse capote sous laquelle il doit être bien difficile de loger la tête des deux passagers.

Même si l’inspiration de la Jaguar XK120 est perceptible, la ligne racée sert à merveille le bicylindre prévu en version 750 normal ou sprint (7800 DM ou 8300 DM).

Sur cette photo on remarque bien le copier/coller de la Jaguar XK120 dont les flancs ne peuvent renier l’inspiration.

La même capot ouvert :

Un catalogue est édité à l’occasion de ce salon.

LA FIN D’UNE EPOQUE : DE NOUVEAUX HORIZONS 

La carrosserie est réalisée par les établissements à Wuppertal. Donné pour 135 km/h, il restera l’unique exemplaire.

Le coach n’eut guère plus de chance, présenté au mois de mai, il ne sera pas non plus construit en série.

Comme bien des associations, LOOF et DIETRICH se renvoyèrent la balle de la mauvaise gestion de l’entreprise.

Faute d’un terrain d’entente, Véritas déclara sa faillite en novembre 1950.

Mais DIETRICH ne s’avoua pas battu et créa dès le mois suivant une nouvelle société à Baden-Baden : la Dyna Automobil Import und Export GmbH.

Associé à un avocat du cru M. BANDEL et à son ami parisien I.B. LEFEBVRE qui devint le représentant de la firme Paris , mais aussi le correspondant auprès de Panhard.

C’est ainsi que les livraisons reprirent au début de 1951, non seulement des ensembles mécaniques 750 , mais aussi de Dyna toutes montées destinées au marché allemand et qui seront distribuées par un réseau d’une cinquantaine d’agents sous la tutelle de la maison mère de Baden-Baden et de deux filiales : Dyne-Sn à Munich et Dyna-West à Essen. En mars 1951 la production des Dyna-Véritas redémarra, et la présence un mois après au Salon de Francfort confirma cette reprise.

Un roadster Drews y tient la vedette d’inspiration Véritas Scorpion à moteur BMW.

Cet exemplaire unique pris par la suite la route de l’Egypte, marché auquel il était destiné.

En 1952 Dyna Véritas peut offrir une belle gamme à sa clientèle avec ci-dessous un rappel de sa technique d’origine Dyna X Panhard.

Si l’exportation était le choix principal dicté par DIETRICH, trente trois, sur les quatre vingt dix produites cette année là, trouvèrent preneur en Allemagne, les autres se partagèrent les marchés français et Suisses, même si quelques unes iront dans les pays scandinaves..

Un petit nombre sera monté en Suède.

Côté compétition, on la voit au rallye de la Foret Noire

Mais aussi la présence d’un tel modèle, immatriculé en Norvège, lors du Rallye de Monte-Carlo en 1953.

Cet exemplaire piloté par Johanson-Glosli portera le numéro 341.

En Belgique également neuf exemplaires seront montés à Bruxelles de janvier 1952 à l’été 1953, avec une mécanique en 850 cm3.

Malgré la concurrence du Panhard-Junior, moins chère, la production totalisa cent soixante seize Dyna-Véritas jusqu’au début de 1954, dissolution officielle de la « Dyna Automobil GmbH ».

LE COMPARATIF TECJHNIQUE AVEC LA DYNA X

Charly  RAMPAL   (Photos Archives Panhard)