Le tout-terrain est à la mode.

La frime, les loisirs l’emportent plus souvent sur l’intérêt véritablement utilitaire et besogneux de ces véhicules.

Dans les années 50, l’Afrique n’est pas encore indépendante, la France encore présente, a besoin d’un engin adapté à ce vaste continent.

Emile Petit, un remarquable ingénieur qui avait déjà réalisé en 1948 un véhicule tout-terrain à moteur arrière Dommartin, mit à profit son expérience pour étudier un moyen de locomotion pratique répondant. aux objectifs du moment.

Cet engin fut présenté par la Société Chérifienne au Salon 1950.

ll est réalisé par Georges IRAT, le célèbre constructeur de voitures de Sport, dans une usine de Casablanca.

Ce passe-partout colonial à roues arrière motrices, utilise le moteur de la Dyna placé à l’arrière en version 745 cm3, accouplé à une boite de deux gammes de trois vitesses.

Un ingénieux blocage du différentiel permet la progression en terrain gras.

Leger et rustique, le VDB (voiture du bled) était livrable avec une remorque spéciale dont les roues suivaient les traces exactes des roues motrices de la voiture.

Le rayon de braquage était de 3m.

3 personnes pouvaient s’y installer, une à l’avant et deux à l’arrière.

Elle pouvait gravir des pentes de 50%, traverser des gués de 60 cm, rouler a 80 km/h.

Une évolution amphibie donnait à ce véhicule d’autres perspectives multifonctions.

Elle innovait avec un réacteur aquatique qui donne une propulsion par jet, technique reprise depuis par Alvis en Angleterre.

Ce jet pouvait s’inverser pour obtenir le freinage et la marche arrière.

Sur terre comme sur l’eau, la direction s’effectuait par les roues directrices.

Améliorée, sa vitesse atteignait 105 kmh sur terre et 10 kmh sur l’eau (empattement 2 m ; voie 1,20 m ; longueur 3,33 m ; largeur 1,36 m)

L’économie légendaire du moteur Panhard lui permettait de parcourir 800 km sans ravitailler (une aubaine dans ces contrées où la sobriété légendaire du chameau était une référence).

Une ultime version de la VDB avec un avant modifie en forme de « V » fut présentée au Salon de Paris de 1953 avec les mêmes caractéristiques.

LES CARACTERISTIQUES

CHASSIS – Rectangulaire porte par 4 roues égales dont 2 roues AV directrices et 2 roues AR motrices.

II comporte des expansions latérales pour supporter la carrosserie et une traverse spéciale disposée pour recevoir le mécanisme de l’arrière. Le dessous du châssis est plan d’un bout a l’autre avec une hauteur libre de 30 cm. sous charge, ce qui permet non seulement de passer sans danger des saillants importants, mais aussi de limiter éventuellement l’enlisement, en raison de la surface portant offerte.

TRAIN AV – II comporte les roues AV, les fusées et leurs supports pivotants lies au châssis par des bras oscillants qui portent les amortisseurs à friction.

La suspension AV est constituée par des ressorts hélicoïdaux réunissant les deux bras oscillants supérieurs.

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TRAIN AR. – II comporte le groupe moteur complet, c’est-à-dire le moteur, l’embrayage, la boite de vitesses, le pont suspendu aux extrémités duquel sont montes les pignons de commande des roues.

Les roues AR sont portées par des bras oscillant longitudinalement constitues par les carters contenant les organes de transmission.

Ces bras oscillants réalisent la liaison entre les roues et le pont suspendu sur lequel ils sont articulés et charges de toutes les forces de poussée et réaction en tous sens.

La suspension AR est assurée par deux ressorts simples à lames fixes au châssis par la partie épaisse et s’appuyant sur les bras oscillants au voisinage de l’axe de la roue.

La disposition de la suspension du train AV a pour résultat de faire porter le cadre sur l’équivalent d’un axe d’articulation oriente suivant l’axe longitudinal.

On obtient ainsi, avec les deux appuis des ressorts AR, une suspension en trois points qui soustrait le cadre et par conséquent la carrosserie aux déformations en gauchissement.

Cette organisation du châssis permet une carrosserie légère qui souffre moins des mauvais chemins qu’une carrosserie plus lourde subissant les sollicitations du gauchissement.

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FREINS. – Les freins au nombre de 4 (Licence E. P.) sont à serrage concentrique et portée totale obtenue par l’emploi de 3 segments interchangeables semblables sur les 4 roues.

La commande de ces freins se fait par câble sous gaine, par la pédale de freins d’une part, et d’autre part, par levier a main.

Les tambours sont étanches ce qui permet leur service dans l’eau, la boue et le sable. La pression entre la garniture et le tambour étant uniformément repartie, l‘usure des garnitures est aussi réduite que possible

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DIRECTION. – A crémaillère donnant un braquage permettant de tourner suivant un rayon de 3 mètres environ.

MOTEUR DYNA. – Puissance 3 CV d’après la formule administrative.

Deux cylindres horizontaux avec refroidiraient par air canalise autour des cylindres et des culasses par ventilateur turbine avec filtration efficace de l’air aspire.

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Consommation 7 litres aux 100 km. Réservoir de 70 litres.

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MISE EN ROUTE DU MOTEUR. – Par levier et commande mécanique places à droite du siège du conducteur.

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EMBRAYAGE. – A disque unique fonctionnant a sec.

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CHANGEMENT DE VITESSE. – Six vitesses et marche AR obtenues : 10 – Par boite de 3 vitesses et marche AR normale pour l’utilisation sur les routes carrossables. 20 – 3 vitesses et marche AR pour le bled ou terrain difficile, par l’adaptation d’un dispositif de démultiplicateur spécial.

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PONT SUSPENDU. – Commande par couple conique muni d’un dispositif de durcissement du différentiel permettant d’atteindre jusqu’au blocage de celui-ci en cas de patinage ou d’en sablage d’une des roues.

CARROSSERIE. – La carrosserie comporte :

– L’emplacement du conducteur à l’avant et au centre.

Batterie sous siège.

Pare-brise droit escamotable.

Deux sièges arrières avec un intercalaire permettant de tenir à trois .

Capote repliable protégeant l’ensemble des voyageurs.

La partie arrière forme capot pour tout l’ensemble du moteur, transmission, réservoir, etc…

Ce capot est muni de cloisons filtrantes fixées aux ouvertures afin d’épurer l’air admis pour l’alimentation et le refroidissement du moteur.

COTE PUB :

Avec la nouvelle GEORGES IRAT « DU BLED » vous pourrez …

Avoir une autonomie de 1.000 kms.

Tourner dans un rayon de 3 mètres.

Monter des rampes de 40 %.

Traverser des gués ou oueds de 60 cm. de profondeur.

Circuler sur les pistes de sable.

Transporter 3 ou 4 personnes ou le matériel du même poids.

Faire en palier 80 km. à l’heure.

Remorquer 500 kg.

Par son refroidiraient à air, vous éviterez tous les ennuis du radiateur, de la pompe à eau et les durites.

Par son démarreur mécanique, vous éviterez les ennuis d’un démarreur et d’une batterie a plat.

Par son frein mécanique à commande par câble, vous serez toujours sur d’avoir du freinage et, quoi qu’il arrive et ou que vous soyez, l’entretien ne présentera aucune difficulté.

LE CATALOGUE :

LE CERTIFICAT DES MINES

Restés à l’état de prototypes, ces projets n’atteindront pas le stade industriel.

Pourtant administrativement tout était prêt à partir :

L’exemplaire que je vous présente est en très bon état de marche et nous l’avions présenté à un Rétromobile au début des années 90 où il a eu un succès fou !

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Nous avons aussi roulé avec à Valence pour les 100 ans de Panhard.

3 autres prototypes, dont 2 sont dans la collection de Matthieu Cognet et en cours de restauration.

Les voici dans leur état de départ et leur état actuel en cours de remise en état de marche complète.

Et le modèle amphibie

Charly  RAMPAL  (Documentation personnelle et des informations récentes de Matthieu Cognet)