Dans le cadre des tournées de présentation de la formule monotype «Monomill » crée en 1954 par René Bonnet, 20 monoplaces avaient été inscrites et alignées en lever de rideau du GP de Formule 1, organisée au sein même de la ville de Caen.

Rappelons que La course proprement dite s'est disputée à six reprises entre 1952 et 1958, sur le circuit temporaire de La Prairie, grossièrement rectangulaire et d'une longueur moyenne de 3,523 kilomètres (4,122 en 1952, 5,562 en 1956), tracé autour de l'hippodrome de la ville en utilisant sa grande tribune, pour une longueur totale de course de plus de 300 kilomètres.

En 1954, le GP de Caen se déroula le 25 juillet.

Pour la Formule 1, il faisait suite au de Grand Prix de Grande-Bretagne.
Organisé par une équipe municipale enthousiaste et accueillante, elle permit d’attirer une foule considérable.
Au centre de Caen se trouvait donc, un grand espace ouvert hébergeant un hippodrome, mais en même temps qu'une sorte de parc pour le public, et c'est sur les routes ouvertes au public autour de cette prairie que la course de Caen fut organisé.

Le tour mesurait 3,523 kilomètres et était complètement plat, mais il contenait des virages à angle droit, un virage en pif-paf, des courbes pleines et une épingle à cheveux, tous les ingrédients pour produire une vitesse au tour raisonnablement rapide.

Le plateau était limité à 20 voitures et c’est en début d'après-midi, après une course de motos, que les Monomills DB allaient occuper la piste pour deux manches qualificatives qui allaient désigner les 8 prétendants à la finale.

Comme le règlement des Monomill le spécifie, l’attribution des pilotes à leur voiture est tirée au sort sur la grille de départ :

Puis les Monomill attribués, seront Impeccablement alignés et positionnés pour une photo de famille promotionnelle.

D’abord face à la tribune :

Puis, face au stand :

… avant de sauter dans leur machine et de se retrouver devant un tableau de bord typiquement Monomill première génération avec le levier de frein à main derrière un très beau volant et réalisé en tôle pliée…

Les séances d’essai furent très disputées si on se réfère à la position des pilotes dans les virages essayant de compenser la force centrifuge qui les poussait vers l’extérieur :

Une force centrifuge qui ne fut pas toujours maitrisée et la perte de contrôle dans la grande courbe, accentuée par le caractère sous-vireur du Monomill, avait entrainé la sortie de route de la n°4 et 40 bonifié par un sérieux accrochage avec le Monomill de Vidilles qui sous l’effet d’engrenage des roues extérieures se vit projeter hors de piste pour se retrouver dans une fâcheuse et dangereuse position, les 4 roues en l’air !

Vidilles, heureusement de petite taille, sortira de sa voiture par ses propres moyens, tandis que le pilote de la n°4 repartira sans dommage après s’être assuré du bon état de santé de Jean-Claude.

Tandis que le n°40, dégagée des bottes de paille tente de redémarrer, poussée par les commissaires de piste :

Des bénévoles et un agent de police tente de remettre sur ses 4 roue le Monomill de Vidilles. A noter que les monoplaces de cette époque ne possédaient pas d’arceau de sécurité !

Ce sera chose faite, illustrant de ce fait que l’union fait la force !

Pendant ce temps les autres pilotes en piste continuaient d’en découdre.

Et

Et repassent à fond dans la courbe où Vidilles est sortie et dont on voit très bien les traces de gomme sur le bitume :

En fin de course, un tour d’honneur s’impose tête nue, Louis Cornet emmène le peloton sur le Monomill n°8 : il terminera en seconde position au temps cumulé.

Charly RAMPAL ( Photos Armand ORESME, photographe local)

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