Nous sommes à la fin de l’année 1984, au Lycée d’enseignement professionnel du Boulevard Salengro à Marseille.

Jean-Louis Lacoste est professeur de la section « carrosserie » et cette année là, il a la charge de la Terminale B.

Pour les élèves de cette classe et dans le cadre de leur apprentissage, Jean-Louis a décidé de leur faire remettre en état et préparer une Panhard 24CT, pour se lancer dans l’aventure sur les traces d’un raid éclair, remake de celui qui avait été organisé en 1962 pour lancer la PL17.

Pour ses élèves, futurs carrossiers-réparateurs, c’est une motivation supplémentaire à l’apprentissage de leur future métier qui, rappelons le, consiste à intervenir dans tout type d’entreprise de réparation des carrosseries des véhicules automobiles.

Plus précisément ils vont apprendre :
1. accueillir et orienter le client,
2. préparer son intervention sur le véhicule,
3. déposer et reposer les éléments de carrosserie,
4. réparer les éléments,
5. contrôler les structures,
6. préparer la mise en peinture,
7. préparer le véhicule à la livraison et rendre compte de l’intervention à la hiérarchie de l’entreprise.

Le développement de leur savoir-faire opérationnels est construit sur la maîtrise des fonctions techniques et de leurs interrelations sur des véhicules ou des bateaux.
La formation est organisée autour d’une démarche de maintenance et après vente visant des objectifs de qualité totale.
Elle s’appuie sur les activités de maintenance des véhicules.

A l’issue de cette formation, un stage en entreprise devra ensuite leur permettre :

– d’appréhender par le concret les réalités économiques, humaines, techniques de l’entreprise
de maintenance des véhicules liée à l’option choisie,
– d’appréhender les contraintes de sécurité et les méthodes de travail,
– de réaliser des diagnostics et des interventions sur des systèmes complexes appartenant à
des véhicules de technologie actuelle,
– d’observer et analyser au travers de situations réelles les différents éléments d’une stratégie
de qualité et de percevoir concrètement les coûts induits de la non-qualité,
– d’utiliser et de valider ses acquis dans le domaine de la communication, en mettant en œuvre, en particulier, de véritables relations avec les différents interlocuteurs et services spécifiques,
– de prendre conscience de l’importance de l’inter relation de tous les acteurs et services dans
une entreprise,
– de réaliser une activité de synthèse.

La nécessaire préparation de ces périodes permet à l’équipe pédagogique de déterminer ce que les candidats maîtrisent avant leur départ et de définir plus particulièrement ce qu’ils doivent y observer et expérimenter pour compléter leur formation.

C’est donc durant cette période de formation, que cette petite équipe qui a pour noms :
Michel Albano
André Contreras
David Fayard
José Fernandez,
Christian Ferrari,
Messaoud Moulaï
Karmel Muscat
Karim Soïbaha

Ne participeront pas à un cours pratique ordinaire.
Ils termineront la préparation de la Panhard 24CT avec laquelle leur prof, Jean-Louis Lacoste va réaliser ce fabuleux pari : couvrir les 3.000 km du raid Paris-Lyon-Istanbul en 30 heures, arrêts en douane et pauses ravitaillement compris !

Ainsi, pour Jean-Louis Lacoste, l’aventure s’appelle Panhard : « Une marque unique qui a construit des voitures prestigieuses, explique le carrossier. Je suis tombé amoureux des Panhard en sympathisant avec un autre prof qui enseigne la mécanique à Cannes au LEP les Eucalyptus, Denis Metrat qui connaît chaque pièce des voitures signées Panhard et Levassor ».

Les deux profs prendront le départ de ce raid « Paris-Lyon-Istambul » le 7 octobre 1984 à l’occasion de l’ouverture du Salon de l’Automobile.

Ils seront accompagnés par Gérard Maccajone, bien connu des panhardistes, au volant d’un autre 24CT, accompagné d’un autre fou de « Dynamic » et autres « Dyna », symboles des modèles Panhard.

Ils partiront avec la bénédiction de Mme Caradec, alors Proviseur du Lycée Le Chatelier qui sera certaine que les couleurs de son établissement flotteront bien haut sur les bords du Bosphore.

Charly RAMPAL (Archives « Le Provençal »)