« Le Grand Prix Historique du Pas de Calais se déroulait une nouvelle fois sur le
Circuit de Croix en Ternois les 9 et 10 juin 2012. L’accueil de ce circuit n’est pas un vain mot, le samedi soir tous les participants étaient invités à un dîner arrosé d’un côte du Rhône fort apprécié.
Les Saloon Cars et Sports Prototypes s’étaient déplacés à l’initiative de Claude
Maurel leur organisateur. Nous ne présenterons pas ces deux plateaux maintenant bien connus.
Le plateau vedette était sans conteste les F3 500, des monoplaces des
années 50, qui ont vu naitre des pilotes comme Sterling Moss ou Harry Schell.
Composé d’une majorité de passionnés venus tout droit de Grande Bretagne, ils nous feront partager tout le week-end leur passion à l’état pur. Les vingt participants nous ont offert un spectacle dont nous nous souviendrons longtemps. Et pour couronner le tout Miss Shirley Monro finissait la deuxième course avec la chaine de transmission autour du cou.
Tout ceci s’achevait le dimanche vers seize heures trente sans avoir vu une goutte de pluie.»

C’est en ces termes que JP Couillot, le sympathique et compétent organisateur du TOP Racing, avait résumé ce week-end au cours duquel les spectateurs français ont pu voir évoluer le prestigieux plateau des F3 Racer 500 propriété d’anglais passionnés comme on n’en fait plus.

Gilbert Lenoir et moi-même avions été invités à engager respectivement la Monopole et le Monomill ex-Pougenq que je vous ai largement présenté sur mon site et qu’Honoré Durand, son propriétaire affectif, a la gentillesse de me prêter pour assouvir ma passion.

Didier Sabourin dit « Baloo » et mécano de Gilbert, nous accompagnait avec une logistique bien fournie.

Puis dans l’APM du samedi, nous eûmes la joie d’avoir la visite de David Coursier, l’ex-mécano d’Alain Gawski et brillant pilote, qui me donna un sérieux coup de main en m’installant l’indispensable transpondeur et en ajustant quelques retouches mécaniques de façon professionnelle !

La pluie continue de la veille allait nous laisser un répit durant tout notre week-end de course.

Côté ambiance tout allait bien et notre Gégé national, à force de whisky, avait retrouvé son moral malgré sa mise à pied pour absence de monture !

C’est néanmoins dans la passion et le sérieux que les anglais se lancèrent à l’assaut des essais chrono du samedi APM, avec des voitures hyper préparées et d’une qualité de présentation inégalée ! Je vous laisse juge à travers cette Kieft impressionnante de propreté !

C’est toujours avec une attention permanente que les anglais bichonnent ces monoplaces hors normes, symbole de la renaissance du sport automobile de l’immédiat après guerre, de manière à ce qu’aucune gouttes d’huile ne viennent les entacher :

Non seulement nous fûmes impressionnés par la qualité de leur monture, mais ils nous ont littéralement enrhumés sur le plan des performances !

Jugez plutôt :


Pour notre défense, il faut dire que Gilbert a eu des problèmes d’allumage et moi de boite de vitesses dans laquelle je n’avais que la 3ème et la quatrième ! Ce qui, sur un circuit aussi sinueux, est un handicap certain, m’obligeant à jouer de l’embrayage pour m’extirper de ces lacets !

Ajouté à cela, une impossibilité de dépasser 6.000 tours pour cause d’allumage à l’avance réduite, préférant assurer mécaniquement (vous connaissez mon choix validé lors des épreuves du Mans Classic), pour profiter d’un bon week-end et mettre hors jeu toute galère.

Cela ne s’arrangeait pas car au fil des tours, je perdais des tours/moteur pour terminer avec un plafond de 5.800 tours !

Deux courses allaient avoir lieu le dimanche : Une vers 11h et l’autre vers 15h.

Entre temps, nous avions profité du break du samedi soir pour essayer d’améliore les choses.

Pour Gilbert, son mécano anglais qui assure la maintenance de son Racer Cooper Norton, se pencha sur son allumage et méthodiquement le moteur Panhard de sa Monopole retrouva la forme.

Quand à moi, ne voulant pas toucher à mon allumage par soucis de fiabilité on se tourna, avec Jean-Marie Roussel, sur la carburation. On crut déceler que le volet du starter resté ouvert ( !) était la cause de mon engorgement et de mes pertes de régimes.

Hélas, dès départ de la première course, je compris que nous avions tout faux ! Positionné en 15ème position à côté de Gilbert, je pris comme d’habitude, un très bon départ, me retrouvant 10ème. Mais ce bonheur suprême ne dura même pas un demi-tour, me retrouvant sans alimentation de combustible.
Péniblement, sur l’élan et à coups de démarreur, je réussi à regagner les stands, pour remédier à notre connerie !
JMR, resté au stand, accouru et sur mes indications, il remettait le starter dans sa position initiale.

Au coup premier coup de démarreur, je retrouvais avec ravissement le son que je trouvais soudain mélodieux, du bicylindre Panhard !

Je pouvais repartir, mais avec 4 tours de retard sur la tête du groupe.
Malgré tout, je pu me régaler de voir ces minuscules monoplaces aller aussi vite sur ce circuit qu’un Alain Gawski et son Racer galactique, autour des 1’08’’ au tour !

Ne voulant pas les gêner dans leur bagarre, je ne cravachais que par séquence, mais je réussis à remonter à la 14ème place sur les 20 partants.

Gilbert, poursuivi par le chat noir, du stopper sur le bord de la piste à cause d’un moteur bloqué !

Quant aux anglais, ils se livraient une farouche bataille dont quelques uns firent les frais de leur ardeur :

L’ambiance à l’arrivée fut des plus chaleureuses, malgré les rivalités sur la piste allant jusqu’à l’accrochage, les vols planés et les glissades dues à l’absence de différentiels : du grand art qui enchanta les spectateurs peut habitués du spectacle offert par ces insectes outre-manche.

Pour la deuxième course, je déclarais forfait, non seulement pour être solidaire avec Gilbert Lenoir, mais aussi pour donner la possibilité à notre Gégé national de rentrer sur Paris avant la fermeture des bureaux de vote : sa flamme tricolore passant avant tout !

Néanmoins, nous nous sommes régalés sur un circuit rempli de souvenirs ancrés à jamais dans notre ex-plateau MEP-Monomill.

Il ne nous reste plus qu’à trouver des remèdes à nos problèmes mécaniques pour éviter à ces messieurs les anglais de tirer les premiers !

Un petit résumé en forme de vidéo :

Charly RAMPAL