La troisième manche du championnat de France de VHC 1995, avait dressé son chapiteau au nord de notre hexagone, plus précisément sur le circuit jouxtant le petit village de Croix en Ternois : d’où son nom.

Un circuit que les F1 de l’époque utilisaient pour préparer … Monaco ! C’est dire le caractère tourmenté et étroit de la chose !

Pour ma part, c’est la première fois que j’allais poser mes gommes sur ce bitume dans un environnement de tout temps voué aux pavés et aux vélos.
Aussi, j’avais pris soin de me noter les points clés du circuit et le bon rapport sur chaque virage :

Quant aux conditions météo, la réputation du nord fut respectée : pluie, vent et même glace !

Beaucoup moins de monde qu’au Castelet, peu, sinon pas de supporters, mais un enclos très convivial et des installations très « Club House » chers à nos amis anglais. Sympa quoi !

Des séances d’essais libres le vendredi, chronométrées le samedi, des contrôles techniques bon enfant et, ce qui fut super, une course en deux manches de 14 tours.

Au petit jeu des essais, la surprise vint de Christian Farin qui réussit à devancer Alain Gawski de 16/100ème ! 3ème temps du plateau, dominé par une Lotus 20 égarée dans « notre plateau », suivie de la MEP X27 de Rausch.

Chez les MEP X2 à moteur Panhard, on notait le retour de Serge Mace et de son ami Billaud, deux piliers du plateau de cette époque. J’allais enfin me frotter aux meilleurs de la catégorie X2.

Et bien, ce ne fut pas si mal puisque le réussissais le meilleur temps des X2 devançant Serge Mace de 26/100ème !

Mais, cette embellie ne durera pas pour Serge et moi, mais aussi pour Apied sur son Racer jaune

et à un degré moindre pour Denis Payen.

Pour la course, Alain Gawski reprit son sceptre en terminant premier des Racers devant Farin à 3 secondes et deuxième derrière la Lotus 20 intouchable.

Chez les MEP X2, Mace prit sa revanche après que je sois parti à la faute, déséquilibré par un gros freinage en bout de la ligne droite. Le bac à sable m’évitant de gros dégâts.
Je n’avais plus qu’à sortir ma pelle et mon râteau et faire des châteaux de sable. !

Pour la deuxième manche, le combat fut rude entre plusieurs combattants au point de déclencher à l’arrivée quelques accrochages heureusement verbaux

Farin prit sa revanche sur Gawski mais pas suffisamment (36/100ème) en temps compensé, propulsant Alain sur la plus haute marche du podium.

Claude Le Foll, sur son Racer motorisé à cette époque par Kiki Lumbroso, reçu la médaille de bronze, mais à 17 secondes de Gawski tout de même.

Denis Payen, jaloux de ma sortie de piste en fit de même et me remplaça dans le bac à sable en perdant tout espoir de bien figurer.

Quant aux MEP X2, c’est Billaud, moins rapide, mais régulier, qui reçut la palme du groupe.

Serge Mace, en délicatesse avec sa commande de boite ( un mal chronique sur les MEP X2) et votre serviteur avec un fil de bougie qui se fit la malle, sonnèrent l’hallali des monoplaces albigeoises.

TOURISME : UNE 24 DE COURSE !

Après ses déboires du Castelet, Christophe Guerrier avait à cœur de montrer le véritable potentiel de sa 24 CT.

Et bien, nous fûmes servis : une démonstration ! Tout d’abord, sur une piste mouillée (essaie et 1ère manche). Là, il devança la BMW 700 du décevant Vachon, deux Cooper, une berline Alfa, une Volvo et… une BMW 1800 Ti !

Bien sûr l’adhérence était précaire et sur ce terrain la 24 peut gommer son manque de puissance par une tenue de route brillante.

Mais lors de la 2ème manche, la piste avait séché et dans les chaumières il se disait que Goliath ne ferait qu’une bouchée du petit David !

Et bien pas du tout. Guerrier déchainé prit au fil des tours la mesure de ses adversaires.

Dans les innombrables parties sinueuses, la 24 remontait et passa d’abord l’italienne, puis la suédoise en vue de l’arrivée. Encore quelques tours et la BMW 1800 Ti aurait subit le même sort !

A bord d’une 24 extrêmement bien préparée non seulement au niveau moteur, mais au niveau suspension ! Moi qui en avais conduit une préparée par Georges Philippe pendant quelques saisons, je fus stupéfait de voir une 24 surbaissée virer si bien à plat sans lever une roue arrière !

Le tout tiré par un missile concocté par Alain Gawski, un très bon pilotage et vous avez là un cocktail gagnant qui ferait aujourd’hui le bonheur de son pilote en Maxi 1000 !

Premier de son Groupe, une belle coupe, une course splendide, il n’en faut pas plus à Christophe pour oublier le cauchemar Provençal !

Charly RAMPAL

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