SI LES CARTES DE VŒUX PANHARD M’ETAIENT CONTEES
L’histoire de Panhard est balisée, non seulement par ses voitures mais aussi par toutes sortes de documents qui vont des catalogues publicitaires aux catalogues des pièces détachées en passant par ses carnets d’entretien…
Parmi les moins connues figurent les cartes de vœux que Panhard adressait chaque début d’année à ses fidèles amis.
Imprimés en nombre limité et envoyées à quelques privilégiés, ces cartes sont aujourd’hui fort difficiles à trouver…
Après des recherches difficiles de notre ami Bernard Vermeylen, il a réussi, grâce aux archives Panhard et à Joël Brunel, il a pu rassembler les exemplaires de 1954 à 1965, série pour la quelle il manque l’année 1962.
Il semble qu’il n’y en ai pas eu avant 1954 et après 1965.
1954
La carte pour l’année 1954 est l’œuvre d’Alexis Kow et met en scène une Dyna Z1, nouvellement présentée, que de jeunes skieurs créent en forme de bonhomme de neige. Il s’agit d’un dépliant à deux volets de format 21 x 13,5, imprimé par Le Moil et Pascaly, à Paris.
1955
Pour les vœux de 1955 c’est toujours Alex Kow qui s’y colle, mais cette fois, la carte est toute en longueur. »
La Dyna a des allures de gros jouet devant une assemblée hétéroclite qui fait la fête devant un sapin de Noël : on y trouve un gentilhomme façon « Louis XV » (tiens, tiens un relent de Dyna X ?), un gendarme, un clown… et même des chats.
1956
« En 1956, la carte retrouve sa verticalité et la Dyna Z a trouvé sa place dans les branches du sapin de noël, entre les bougies et une boule sur laquelle figure un visage émerveillé par la Dyna évidemment sur un fond de mappemonde.
Cette symbolique rappelle un thème publicitaire en vigueur à l’époque avenue d’Ivry : « Cherchez dans le monde entier, un voiture qui vous offre 6 places, etc… » on connait la suite !
1957
Pour les vœux de 1957, Panhard fait preuve d’originalité en présentant une enveloppe au verso de laquelle figure la silhouette de la Dyna. »
En ouvrant l’enveloppe de ses quatre volets, on découvre une Dyna de profil qui dévoile son habitacle occupé par 6 enfants chargés de cadeaux.
Dans le coffre, encore des cadeaux, mais aussi une Dyna au 1/24ème de Gégé.
Comme nous sommes en plein dans la grave crise de Suez, aussi, pour montrer la sobriété de la Dyna, 30 litres d’essence en bidons de 5 litres sont posés sur la capot avec lesquels la Dyna peut parcourir 500 Km ce qui en fait un argument de poids en ces temps difficiles.
1958
La carte de 1958 est la dernière dessinée par Alexis Kow en ces termes « 1958 fera pour vous le « plein » des joies… » proclame-t-elle en montrant une Dyna qui s’élance d’un réservoir d’essence rempli de bornes kilométriques, sur une route de vacances imaginaire, la mer à gauche, la montagne à droite et la campagne derrière.
La crise du pétrole est encore bien présente ans les esprits et la Dyna tire toujours argument de son modeste appétit.
Cette carte verticale est à deux volets.
1959
Toujours sur carte verticale et à deux volets, les vœux de 1959 adoptent cette fois-ci le style naïf, avec un dessin de Luc-Marie Bayle, qui présente une maison où un couple, dont la Dyna est garée juste à côté, contemple avec ravissement les cadeaux envoyés dans la cheminée par le père Noël. »
Toujours sur le thème de l’économie de carburant, celui-ci debout sur la cheminée, porte sur son dos une pompe à essence BP dont le tuyau déverse ses bienfaits par le conduit de cheminée…
1960
Pour 1960, la carte de vœux s’émancipe et la beauté féminine entre en scène avec cette jeune femme à la mode de l’époque qui présente un tableau représentant un port de pêche. »
En ouvrant la carte, on trouve deux PL17 sur un quai qui souhaitent une heureuse année.
Le dessin est de Pierre Dumont qui est également l’auteur de dessins pour les catalogues de la marque pendant la période 1960 / 1962.
1961
Toujours plus osé… le volet supérieur de la carte de vœux de 1961 est illustré d’une silhouette de PL17 dessinée, à l’intérieur de laquelle une demoiselle de fort belle attitude, vous invite au voyage. »
Ouvrez la carte et enlever le bas ! Pensée fantasmagorique puisque la carte en restera là, même si on devine le reste des jolies jambes de cette demoiselle.
Cette miss Panhard est assise aux commandes d’une PL17 Grand Standing.
1963
Tout autre style pour la carte de vœux de 1963 qui se veut rappeler la victoire du CD au 24 Heures du Mans 62, en la configurant tout en longueur et qui vous encourage par ces mots : « Prenez un bon départ.. » copier / coller d’un pilote s’élançant de son spot de départ sur fond de drapeaux à damiers.
Cette symbolique remet en mémoire les nombreuse victoires de la mécanique Panhard, et son trophée de championne de France 1962.
1964
Tout autre symbolique pour la carte de vœux de 1964 pour laquelle Panhard décide d’être à l’heure !
Une pendulette ancienne s’ouvre et dévoile à droite la montre, à gauche le logo PL en guise d’armoiries.
Ceci fait référence au slogan en vigueur à cette époque : 24 heures sur 24.
1965
Retour à la carte de vœux toute en hauteur pour cette dernière année 1965, dans une enveloppe toute assortie.
La couleur de la carte est rouge comme un signe prémonitoire de la fin prochaine de la marque.
Dans cette carte on découvre l’addition 17 + 24 + 24 égale justement 1965 !
On y a joint un sapin de noël pour rappeler quand même que c’est noël.
Cette carte sera la dernière : après la fusion en avril 1965, le sort de la société Panhard est entièrement entre les mains de Citroën qui va gérer tout le domaine publicitaire.
Les temps ont changé et la philosophie du quai de Javel qui n’a jamais fait de sentiments, le marché gronde et la concurrence devient rude.
Plus le temps à perdre pour souhaiter une bonne année aux clients d’une marque au passé très riche, mais qui n’a plus d’avenir.
Charly RAMPAL