Avec la sortie de la PL17 pour 1960 les documents de la gamme et des berlines en particulier vont se développer.

Outre les catalogues spécifiques des breaks, des cabriolets et des utilitaires qui feront l’objet d’un autre article, attachons nous à parcourir ceux de la berline, plus généralistes et beaucoup plus mystérieux.

Année-modèle 1960

Présentée fin juin 1959 et commercialisée dès l’été, la PL 17 type LI se reconnait aisément grâce à ses « portes-suicide » héritées de la Dyna Z16 dont elle reprend toute la cellule, à l’absence de feux de position / clignotants sous les phares et la présence de clignotants orange sous les montants de pare-brise (un appendice qui a refait son apparition sur les modèles belges en 62/63).

Quatre documents spécifiques à ce modèle nous sont connus : un dépliant de quatre pages intitulé « La nouvelle Panhard PL. 17 Beauté… Pureté des lignes… », avec, en couverture, une berline bicolore dans le nouvel ensemble feu de brousse et noir dessinée par Pierre Dumont : en effet, Alexis Kow ne travaille plus pour l’avenue d’Ivry depuis quelques mois.

Ce qui est fort dommage, car les dessins de Dumont n’ont absolument pas le charme de ceux de son prédécesseur.

Plus grave, il semble ne pas bien maitriser les galbes et les volumes de l’auto, en particulier l’arrière qui est affligé d’une partie creuse tout à fait irréaliste au-dessus de l’éclairage de la plaque !

Pour figurer la beauté et la pureté des lignes, le fronton d’un temple grec et un visage de femme apparaissent en grise.

A l’intérieur, quelques photos restituent l’ambiance de la PL 17 avec une berline Tigre, toujours en feu de brousse et noir, capot levé et coffre ouvert, le tableau de bord d’un autre modèle et une banquette deux tons vert et blanc, combinaison destinée aux rares berlines bicolores noir / vert émeraude.

Des lignes pures comme celles d’un temple grec et une beauté digne de celles d’une ravissante demoiselle : telle serait la Dyna métamorphosée en PL 17 selon les publicitaires. Malheureusement, les dessins de Pierre Dumont font amèrement regretter Alex Kow…

Le plus beau catalogue édité pour la L1, avec une rarissime berline jaune jonquille et noir en couverture et d’élégantes silhouettes.

Le second catalogue comporte 8 pages sous un format identique (proche d’un A4) et présente en photo les voitures, trois superbes Grand Standing : jaune jonquille et noir (une combinaison hors série, car le jaune jonquille se combinait avec le gris suédois) en couverture, feu de brousse et noir, et enfin un bleu clair, qui, comme le jaune jonquille disparaitra du catalogue avec les derniers feux de l’ete, faisant de ces deux teintes de véritables raretés.

Quelques silhouettes de danseurs viennent donner de la force aux slogans qui mettent en valeur l’élégance, le confort, la force et la souplesse… dans l’économie.

Ce document a assurément plus de charme que le précédent.

Enfin, un petit dépliant à six volets combine des dessins de Pierre Dumont à quelques photos de la berline Tigre feu de brousse et noir.

Manifestement, les publicitaires ont ici fait volontairement l’impasse sur les qualités sportives de la mécanique Panhard, à peine évoquées, pour centrer leur campagne sur la ligne remise au gout du jour et les qualités d’économie de la nouvelle PL 17.

Le quatrième document est un simple feuillet imprime en noir sur papier jaune, destiné à vanter surtout les qualités familiales de la nouvelle voiture : la logeabilité permet de se passer des services d’une galerie, et l’économie autorise un Kilométrage plus important.

Le tout peut être obtenu facilement grâce au crédit vacances « offert » par Panhard !

Année-modèle 1961

Huit documents sont recenses pour ce millésime, qui se distingue essentiellement aux portes avant, qui s’ouvrent cette fois dans <le bon sens>, et aux feux de position / clignotants en bas a cote des phares. Il existe deux catalogues principaux, deux petits dépliants et quatre feuillets.

Le dépliant pour 1961 donne dans le style plan côté pour sa couverture…

Le dépliant vertical est le plus beau de ces documents : la couverture (et le dos) dans les tons bruns et ocre montre les profils du cabriolet et de la berline, ainsi que la berline de plein avant et de plein arrière, comme sur un plan.

A l’intérieur, tous les éléments caractéristiques de l’aménagement de la voiture et les particularités techniques sont montres comme sur les cases d’un jeu de société qui figure un gigantesque chiffre 5, puissance fiscale de l’auto.

Un livre de comptes ouvert détaille de son côté les 5 facteurs qui font de la PL 17 la voiture la plus économique.

Il s’agit d’un document assez attrayant, dessine par C. Roche et J. Chaboureau dans un style plutôt réaliste pas désagréable, et qui rappelle un peu, dans son esprit, les documents plus techniques édités sur papier bleu pour les Dyna des millésimes 58 et 59.

Semblable au catalogue de 1960, mais les photos ont été hélas remplacées par des dessins de P. Dumont, en intégrant naturellement les caractéristiques du modèle 1961.

On voit ici le dos du petit dépliant qui célèbre le 70eme anniversaire de la marque.

Deux feuillets

Ce dépliant dessine par P. Dumont laisse apparaitre une berline bleue sur l’autre face. A noter qu’il existe un de pliant spécifique sur le cabriolet.

Le catalogue de 8 pages reprend exactement la structure et l’esprit du catalogue de l’année précédente, mais les photos ont été remplacées par des dessins peu inspires de Pierre Dumont.

Les textes varient très peu, mis a part une nécessaire réactualisation : le total des victoires en compétition passe de 1.000 à 1.050 et la consommation minimum réalisée a l’occasion des Rallye de consommation baisse de 4,57 litres a 4,36 litres.

Pas de quoi fouetter un chat..

Les deux petits dépliants sont très différents : sur le premier, allonge, une berline et un cabriolet se partagent indifféremment la vedette des couvertures ; malheureusement c’est encore Pierre Dumont qui sévit !

A l’intérieur, les qualités de la voiture sont mises en évidence par quelques photos d’une sobre berline noire: confortable, utile, et robuste, la PL 17, victorieuse au Mobil Economy Run est aussi sure et économique : on rappelle d’ailleurs qu’elle offre « le kilomètre-passager le moins cher du monde ».

Le second dépliant, à peine plus grand qu’une carte de visite, célèbre sur 4 pages les 70 ans de construction automobile de la marque « Depuis 1891, Panhard, au service du prestige de la France ».

Quelques silhouettes maladroites sont censées permettre de juger du progrès accompli, jusqu’a la PL 17, qualifiée de « véritable gageure de perfection technique », rien de moins !

De leur côté, les feuillets sont la simplicité même : les deux premiers, avec ou sans la silhouette de la voiture, mettent en valeur le nouveau prix de la PL 17 à partir du Salon 1960 : 6.890 NF pour le nouveau bas de gamme : la Grand Luxe, alors que la précédente PL 17 normale était a 7.290 NF.

Les deux derniers, édités après la retentissante victoire au Rallye de Monte-Carlo en font leur argument massue.

Dans tous les cas, le feuillet conseille l’essai de la voiture.

Certains de ces feuillets existent en plusieurs variantes de couleur : ocre, bleu, vert, rouge pale..

Peu après la victoire de trois PL 17 au Rallye de Monte-Carlo, Panhard a fait imprimer ces deux feuillet, histoire que la bonne nouvelle n’échappe à personne ; dans ces documents, le client potentiel est toujours invité à faire un essai.

Le feuillet à gauche existe en plusieurs teintes.

Mélangeant harmonieusement dessins de Roche et photos, ce catalogue de la gamme 1962 est à la fois l’un des plus originaux et l’un des plus jolis édités pour la PL 17.

Ce dépliant édite des juin 1961 montre tous les modèles de la gamme 1962 via des dessins de Pierre Dumont, sauf les utilitaires, en photos sur le dos.

L’idée de la couverture avait déjà été exploitée pour la Dyna 58 par Alexis Kow.

Six des sept dépliants a deux volets distribues pour les modèles du millésime 1962 (ll manque celui relatif au modèle Tigre).

Contrairement a ce que les photos pourraient laisser croire, ils ont tous le même format : 27 cm de long sur 10,5 cm de large.

Le volet supérieur est, quant à lui, un peu plus étroit : il n’a que 23 cm de long.

Année-modèle 1962

Modèle en pleine maturité, la PL 17 ne change pas pour 1962, hormis quelques teintes et l’apparition de l’équipement Relmax Comme les années précédentes, on retrouve un dépliant et un catalogue pour le même usage : décrire toute la gamme des PL 17 et leurs multiples avantages.

Un peu comme si le service commercial n’avait pas pu se décider entre les deux formules et espérait ainsi ratisser plus large.

Une série de sept dépliants plus modestes complète l’eventail des documents édités pour 1962.

Le dépliant, format carre 20 sur 20 cm, noir et blanc avec quelques touches de couleur bleue, est le premier à être édité, des le mois de juin 1961.

La couverture, qui montre les principaux modèles de la gamme a travers le pare-brise d’un modèle Tigre dont le tableau de bord est au premier plan, reprend l’idée d’A. Kow pour le catalogue Dyna 1958.

A l’intérieur, les quatre berlines et le cabriolet, dessines par Dumont -caricatures devrait-on dire, dans un décor approprié, sont présentes sur une bande chacun avec en regard la photo des équipements propres a chaque modèle.

 Une page est consacrée aux options, et logiquement, une double page vante les avantages du nouvel équipement Relmax, grande nouveauté du millésime.

Les utilitaires sont illustrées au dos par une photo chacun.

Le catalogue, en quadrichromie et de format allonge, est l’un des plus originaux que l’on ait imagine pour les PL 17 : sur la couverture noire, trois silhouettes filantes tracent un drapeau tricolore sur fond de logo PL 17.

En dessous, la forme modernisée des lettres du mot « Panhard » préfigure les monogrammes que l’on retrouvera bientôt sur les nouveaux modèles.

Ce catalogue très « fierté nationale » se feuillette comme un calendrier, et sur la première double page intérieure, la triple victoire du Rallye de Monte-Carlo justifie la mise en valeur de la mécanique, que l’on avait eu tendance a oublier un peu depuis quelques années.

Fait exceptionnel, le lien avec le département militaire de la marque est rappelé ici par le biais du moteur de la PL 17, monte sur les blindes AML (2 moteurs accouples) et EBR (6 moteurs accouples).

Chaque modèle est ensuite décrit par de beaux dessins de C.R. Roche et Gery, sauf les utilitaires montres sur trois photos étonnantes : une fourgonnette tôlée avec glaces bicolore aux couleurs de la R.T. F. (Radio-Télévision Française) ainsi qu’une camionnette bâchée et un pick-up (qui sont manifestement la même voiture) dans une teinte orange <<minium> des plus étonnantes (à l’époque, seuls le bleu et le gris avaient droit de cite).

Quant aux sept petits dépliants allonges, consacrés aux berlines (luxe/grand luxé, Grand Standing, Relmax, Tigre), au cabriolet, et enfin à deux équipements spécifiques (l’autoradio Philips et les ceintures de sécurité Bang), ils reprennent en noir et blanc des dessins extraits du catalogue, le tout agrémenté de quelques touches de bleu et de jaune.

Ils ont été édités en novembre 1961, donc après le Salon.

Combien de clients potentiels vont-ils se laisser conquérir par le sourire enjôleur de la demoiselle du catalogue 1963 ?

He bien, sans doute seront-ils 23.751, toutes nationalités confondues (chiffre des ventes des différents modèles cumules pour le millésime 1963).

Année-modèle 1963

C’est pour le millésime 1963 que la PL 17 va connaitre son évolution la plus marquante, surtout sur le plan esthétique.

Lignes plus tendues avec son pavillon allonge formant visière au-dessus de la lunette arrière, nouveaux feux, baguettes nervurées, tambours de freins E.T. A. ailettes.

A l’intérieur, on retient surtout le nouveau compteur de vitesse plus aplati, alors que la planche de bord reste égale à elle-même.

Le moteur est un peu plus puissant : le M6 <de base> développe 50 ch. au lieu de 42 et le Tigre, 60 ch. (au lieu de 50 précédemment).

Variantes en français et en néerlandais d’un petit dépliant de la gamme 1963.

L’accent est mis sur le volume du coffre, considérablement augmente depuis que la roue de secours est allée se loger sous le capot avant.

Ci-dessus, simple mais somptueux feuillet édité pour le lancement du tout nouveau haut de gamme Relmax S, livrable exclusivement en gris métallisé.

Le dernier catalogue édité pour la 17, désormais en fin de carrière.

Ambiance bretonne assurée…

Trois documents publicitaires sont recensés pour mettre en valeur la gamme des modèles 1963.

D’abord un catalogue de 12 pages dont la couverture montre, par un dessin en gros plan, la nouvelle présentation de l’arrière : la visière de lunette, les feux et les baguettes, le tout présenté par une jeune femme souriant au travers de la lunette arrière.

A l’intérieur, les différents modèles sont présentés par d’élégants dessins, mais l’on n’oublie pas de rappeler la récente victoire de la CD aux 24 Heures du Mans, et qui sert d’introduction perfectionnements techniques mis en œuvre pour ce millésime : les moteurs plus puissants, les freins E. T.A. et la boite à quatre vitesses entièrement synchronisée.

La roue de secours a émigré sur un support au-dessus du moteur, dégageant encore plus le plancher du coffre, devenu ainsi gigantesque : une qualité que le catalogue ne manque pas de bien mettre en valeur. C’est toujours C.R. Roche qui exécute les dessins de ce catalogue, qui sont très réussis.

Un petit dépliant à 4 volets, en noir et blanc, intitulé d’ailleurs « à coffre ouvert », met en vedette cet aspect des modèles 1963, en reprenant le dessin des différents modèles et les principales caractéristiques.

Last but not least, la nouvelle Relmax S, qui se distingue par sa teinte gris métallisé et ses sièges moelleux en « gold cordoba », a droit a un somptueux feuillet dessine en couleurs rien que pour elle.

II est vrai qu’elle n’apparait pas sur le catalogue, ni sur le dépliant…

Année-modèle 1964

Cette année, les PL 17 changent d’appellation, pour devenir plus simplement des 17, dans un souci d’harmonisation de la gamme, avec l’apparition des nouvelles 24.

La 17 a droit à un catalogue et à un petit dépliant pour vanter ses charmes, aux cotes desquels il subsiste des documents spécifiques pour le break et les utilitaires, sans oublier la 24 et la CD, et un « digest gamme » qui reprend l’ensemble des modelés.

Pour l’ensemble de ces documents, la couverture pressente des monogrammes sculptes dans une matière indéfinissable, dans des tons plus ou moins bruns, sauf pour la CD qui fait appel au bleu.

Pour la 17, il s’agit d’un catalogue de 18 pages qui mêle photos et dessins de C.R. Roche.

Présentée comme « la voiture des jours heureux », la 17 reste « mécaniquement sans égal », « économique », et « confortable ».

Bref, rien de bien neuf sous le soleil, mais a part une planche de bord réétudiée, un logo PL sur le capot et un nouvel ensemble phares/clignotants.

Le cabriolet a disparu, remplace par le break, mais celui-ci, au contraire des utilitaires illustres en fin de catalogue, n’apparait pas dans ce document.

Année-modèle 1965

Hormis les teintes, pas de changement dans une gamme 17 simplifiée et désormais en fin de carrière ; la couverture donne le ton, avec ses bottes et ses cires jaunes : la 17 va affronter le gros temps.

L’unique catalogue pour l’année ne fait plus que 12 pages, dans une ambiance de bord de mer.

Cette fois, il ne reste que des photos, où le modèle Confort S est particulièrement mis en valeur dans des teintes vert Congo et bleu Hierro métallisé.

Pas d’erreur, nous sommes en Bretagne.

On en trouve tous les ingrédients : les menhirs, le petit port de plaisance et la plage avec le ciel plombé.

Quant à la 17, elle reste confortable, économique et robuste : on rappelle qu’elle a été mise à l’épreuve sur toutes les routes du monde : 80.000 km avec la Caravane IC 16, ou Paris-Istambul a 92 km/h de moyenne. Du palmarès sportif, on ne souffle plus mot.

Conçu pour les modèles 1964, ce catalogue s’inscrit dans une toute une gamme de documents de même style ou l’on retrouve le break, la nouvelle 24, la CD, les utilitaires et un « digest gamme ».

Un petit dépliant « Panhard 17 » doté d’une couverture semblable a aussi été distribué.

Charly RAMPAL   avec l’aide documentaire de Bernard Vermeylen