Pour courir le Grand Prix de l’A.C.F. (Automobile Club de France) qui eut lieu début juillet 1907 sur le circuit de Dieppe, la maison de la Porte d’Ivry avait préparé trois voitures d’une physionomie nouvelle.

Situé dans la région de Dieppe, comme son nom l’indique, ce circuit à la forme d’un triangle.

Les voitures de cette époque étaient monstrueuses et dangereuses. Au niveau nouveautés réglementaires, la limite du poids est supprimée et la consommation d’essence ne peut dépasser les 30 litres aux 100.

En effet, si la mécanique était classiquement Panhard, le radiateur carré ou presque de la maison avait émigré à l’arrière du moteur, comme sur les Renault avec un long capot pointu à l’avant du châssis.

Le moteur était un imposant quatre cylindres séparés, en acier recouvert d’une chemise d’eau en laiton soudé.

Il était à quatre soupapes latérales de « T » et de 170 mm d’alésage et 170 mm de course : donc carré et de 15,435 litres.

Il développait 120 chevaux, alimenté par un carburateur Krebs, au régime de 1100 t/mn.

La boite de vitesse était à quatre rapports, l’embrayage à disque et transmission par chaines.

La voiture avait des voies de 1,30 m et un empattement de 2,65 m. Elle pesait 1.080 kg.

Elle était munie de roues amovibles Michelin chaussées en 870 x 90 à l’avant et 880 x 120 à l’arrière.

Les pilotes choisis étaient Le Blon, Heath et Dutemple pour une course de 770 km en 10 tours.

Les essais non officiels se faisaient sur route ouverte et les premiers accidents mortels ne tardèrent pas à faire le titre des journaux spécialisés.
Le premier de la liste fut Albert Clément, fils du constructeur Clément-Bayard.
La série noire continuait quelques jours plus tard avec la mort de Pin, un pilote débutant sur Darracq qui percuta une charrette.

Les séances d’essais officielles se limitèrent à très peu de temps en piste.
Comme pour la coupe Gordon-Bennets, les couleurs nationales sont imposées et nos Panhard abordent un bleu de France de bon aloi.

Le départ sera donné au son du canon ( !) le mardi 2 juillet à 6h 01 précise au premier concurrent.
On constate que pour économiser leur carburant, les pilotes mettent leur moteur en marche au dernier moment.

Les accidents de course se poursuivent : la Renault de Richez capote et la Brasie de Bablot heurte le talus pour l’éviter, ce qui leur retarde leur progression.

Côté Panhard et Levassor, Heath cassa son moteur au premier tour.

, Le Blon s’arrêta au troisième tour et Dutemple qui ne roulait pas très vite, ne fit que huit tours sur les dix à parcourir.

Ce sera Nazzaro sur une Fiat qui triomphera largement de Panhard et Levassor et de Mercèdes.

Avec la Targa Florio et le Prix Impérial, Felice Nazzaro remportera les trois courses les plus importantes de cette saison.

Suite à ce bilan guère brillant, Panhard ne participa pas aux épreuves suivantes et les trois voitures à l’usine.

Le modèle de 1908 était revenu au radiateur avant.

Charly RAMPAL

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