On le sait, dans les années cinquante, à la naissance de la Dyna X, la mécanique Panhard a été détournée de son destin d’origine par de nombreux carrossiers en mal de créativités personnelles, mais aussi des sportifs avec l’avènement des Racer 500.

Mais pas seulement la mécanique, mais aussi châssis et trains roulant, tellement la production de la Porte d’Ivry était d’avant-garde à tous les niveaux.

Dans cet article qui sera évolutif au grès des retrouvailles, j’ai voulu rassembler quelques pépites rares et méconnues même des panhardistes les plus en pointe, pour vous montrer le caractère prolifique et imaginatif des créateurs artisanaux de cette époque, basé sur tout ce qui a fait les qualités de la Dyna X.

Certaines ont survécues, d’autres ont disparue définitivement, quelques unes ont été transformées, mais toutes ont existées avec plus ou moins de bonheur et de goût.

En route pour cette balade basée principalement sur les photos et des noms, puisque côté mécanique, vous connaissez.

LA PAGET

Crée par M. PAGET, ancien élève de l’Ecole Automobile et Aéronautique, il s’est orienté vers le dessin de carrosserie et, pour se perfectionner, il a fait avant de réaliser cette voiture, plusieurs stages chez Facel, chez Franay et chez Rolls qui lui ont laissé un goût évident de la voiture de luxe.


De chaque côté, sous chaque phare, une prise d’air, celle du phare gauche débite dans le filtre à air qui alimentera le moteur . celle de droite débite dans le système de climatisation qui lèche le pare-brise. L’air ainsi admis est aspiré à l’arrière par une prise d’air en dépression.

L’accès a toujours été le critère d’une caisse bien dessinée, et le châssis spécial en tube léger (16 kilos) n’oppose aucune gêne pour monter dans la voiture. Les sièges, très confortables, mais actuellement trop lourds (12 kilos) seront remplacés par d’autres ultra-légers dans la version sport.

La ligne générale n’a rien à envier aux meilleures réalisations italiennes, et les tôliers de chez Chapron ont prouvé en cette occasion que s’ils voulaient s’en donner la peine, les carrossiers français pourraient vivre.

LA PANHARD-MULOT

C’est la plus méconnue.

Elle a été construite dans la région parisienne à Palaiseau par M. Mulot qui avait aussi greffé un moteur de 24CT à l’arrière d’une Vespas 400 que Joël Brunel doit avoir encore.

Construite sur la base d’un cabriolet Dyna X, elle reçoit une carrosserie toute à fait originale.

LA BORE

En 1954, le garagiste Boré à Saint-Lô avait réalisé une carrosserie en aluminium en forme de coupé sur un châssis de Junior X 87.

Son propriétaire de l’époque, M. Lecapitaine, en avait dessiné la carrosserie et avait imaginé, en plus des portières normales, des portillons de toit en Plexiglas, façon papillon, pour faciliter l’entrée dans ce coupé original.

Le tableau de bord est très luxueux et complet, façon américars

Avec au-dessus de la colonne de direction, façon Dyna Z, une rangée d’interrupteurs dont certaines significations m’ont échappées (si quelqu’un savait ?).

LA DARRIN

Sur la base d’un châssis complet de Junior, un importateur de Los-Angelès, Robert Perreau, décida en 1953 de faire carrosser cet ensemble Panhard par Howard Dutch Darrin, styliste américain réputé.

Il était spécialiste de la matière plastique et réalisa cette barquette insolite que je vous avez déjà présentée (à revoir dans cette rubrique des « dérivées »).

JUNIOR A LA SAUCE MEXICAINE

PANHARD PUMA ARGENTINE

Sur la base de Dyna Z, un magnifique coupé qui rappelle la Borgward Isabella.

LA PANHARD MORIN

Carrossier à Parthenay, rue du Bourg-Belais, André Morin, jeune carrossier a habillé une base Dyna Z en 1956 pour le compte d’un garagiste de Vausseroux : M. Fleury.

Rappelons que ce carrossier André Morin domera naissance à la SOVAM.

On voit ci-dessous le véhicule faisant sa publicité lors des fêtes de la Pentecôte.

Hélas, cette voiture sera détruite lors d’un très violent accident.

UNE PANHARD STYLE LOTUS SEVEN

C’est ce qu’à réalisé notre ami Hollandais : Wim Boers.

Réalisé sur base de Dyna X de 1950, il est de toutes les sorties Panhard. Magnifiquement réalisée, cette barquette est unique au monde.

S

ROADSTER BELGE

Je n’en sais pas plus, mais moteur arrière de Dyna X et tambours de Racer DB.

PANHARD X85 ZEBRE

Née de l’imagination d’un artiste décorateur Pierre Pottier et d’un orfèvre Serge Mouille, cette vue de l’esprit a été réalisée sur une base de Dyna X85.

Elle est réalisée en Duralinox riveté et son cockpit est en Plexiglas !

Elle aurait émigré à Tahiti en 1957 où elle serait en état d’épave (sic).

PANHARD DYNA PREVOT

Sur base de Dyna Z, les ateliers Prévot, alors importateurs au Canada, ont fait réaliser cette horrible reproduction de ce qui se faisait aux USA au début des années cinquante !

Un cauchemar à vite oublier !

 PANHARD DYNA PATURI

La petite firme de Breda aux Pays-Bas, avait réalisé cette barquette sur châssis Dyna 130.

En forme d’aile d’avion un peu à la manière de l’aérodynamicien Marcel Riffard, ce qui explique ses portes à faux exagérés avant et arrière.

Réalisé en fibre de verre, il possédait un hard-top et pesait 670 km/h et promettant une vitesse de 140 km/h sans s’envoler !

LA REAC

Cette curieuse petite barquette avait été étudié par la Société de Recherches et Etudes Automobiles Cherfiennes (d’où le nom de REAC), à Casablanca par un groupe de sportifs.

Réalisée en polyester sur base de Dyna X, technique nouvelle en France, par M. Marteau dans un atelier de Champigny, elle fut terminée en juillet 1953.

Très légère : coque de 85 kg et poids total de 490 kg, mais sera ensuite encore allégée en diminuant l’épaisseur de la coque qui, au départ, était de 3,5 à 4mm.

Elle est d’abord réalisée en barquette, mais recevra ensuite un hard-top dont les portes s’ouvrent en papillon !

Elle fut présentée au Grand Palais au Salon de 1953 où elle fit sensation.

Sa vitesse de pointe était de 168 km/h avec le moteur 850 Sprint de la Dyna, elle devait être construite et une série de 50 exemplaires devait lancer la production qui resteront sans lendemain.

Néanmoins, elle participera à quelques compétions au Maroc sur les circuits d’Agadir ou de Marrakech en 1954/55.

Ses pilotes étaient Bruckner et Heyder.

Elle disparu de la circulation par la suite !

LE JUNIOR VEVE

Ce coupé élaboré à partir d’un cabriolet Junior livré neuf en 1954 est l’oeuvre de Georges Vève, maître carrossier à Cavaillon. Doté d’un pavillon en dur et d’une vaste lunette arrière, il possède aussi des pare-chocs certainement plus résistants que ceux d’origine qui reçoivent des anti-brouillards qui paraissent, de leur côté, assez exposés.

Notez aussi les ouïes sur les ailes avant et l’insigne du capot très pointu, ce qui est à la mode à cette époque.

Cette voitures a été détruite et non n’en connait pas le numéro de châssis.

La carrosserie est en aluminium.

LA SYRENA SPORT

Joli coupé GT polonais méconnu, la Syrena-Sport avait marquée les esprit dans les années 50.

Présentée à l’état de concepts de voiture de sport polonaise, elle n’a jamais atteint le stade de la production en raison de problèmes économiques.

Un prototype fut néanmoins construit à la fin des années 50 par un groupe d’ingénieurs de la Fabryka Samochodow Osobowych à Varsovie : la FSO.

Coupé 2 portes réalisé en fibre de verre sur un châssis en acier avec panneau de plancher renforcé.

Elle était équipée d’un petit moteur Boxer de 700cc avec quelques accessoires de la Dyna Z.

Aujourd’hui, elle a été restaurée et elle se voit équipée du bicylindre Panhard comme le montre la photo ci-dessous.

L’UTILITAIRE MP PANHARD

Terminons cette saga par non pas le plus beau, mais le plus rustique des dérivées.

Réalisé en Uruguay par la Société nationale Mutio Passadore, cette fourgonnette rurale était déclinée en Break, Pick-up et sorte de « Méhari » buggy appelé Puce.

 Elle reprenait la base de la Dyna Z tant en motorisation que les commandes autour de la direction.

UN DÉRIVÉ INCONNU DÉCOUVERT DANS LES HAUTES PYRÉNÉES

Jacky Laguerre a retrouvé une voiture avec mécanique Panhard lors d’une virée CD dans les Hautes Pyrénées en 2009.
Il m’a envoyé une photo d’époque de la voiture en état et des photos de l’épave en 2009. Il ne sait pas si son propriétaire l’a restauré : si vous avez des informations ?.

En état d’épave, je vous livre quand même le tableau de bord :

Et une vue de l’arrière que l’on peut imaginer :

La voici restaurée. Des photos transmises par David Deroy.. J’espère une suite à cette trouvaille…

LA BARQUETTE CHALMETTE

Cette spéciale a été carrossée à partir d’un châssis nu X86 (481.200) livré à Guérin, concessionnaire PL à Grenoble, le 3 juillet 1952, pour le compte du pilote local Robert Bouchayer.

Elle aurait été carrossée par Chalmette, rue du Drac à Grenoble, un carrossier habitué à travailler l’aluminium.

Par la suite elle aurait appartenu à Alexandre Dussert, puis à un autre pilote du nom de Claudex.

Puis, elle est passée dans les mains d’un certain Bernard, puis de Jean-Pierre Sales, toujours sans quitter le département de l’Isère, en 1961. Il s’en est séparé en 1962 et depuis… mystère.

Elle a démarré sa carrière sportive en barquette et l’a poursuivie en voiture fermée.

En effet, elle a ensuite été recarrossée avec des portes papillon, et a continué à courir, le Lyon-Charbonières 1952 entre autres.

Charly  RAMPAL  (Sources d’époque diverses et variées et de certains  propriétaires Mulot, Royer, Morin, Wim Boers)