Comme chaque année, c’est le GP Historique de Provence au Castelet qui ouvre la saison 1997 de V.H.C. au Castelet.

CASTELET-1997-AFFICHE

Mais, il semble que cette année quelque chose est entrain de changer au royaume des compétitions historiques.

L’époque où l’ASAVE pouvait se gargariser du nombre de semi-remorques alignés dans le paddock est bien révolue.

Côté ambiance, les panhardistes du Sud-Est avaient déserté la place, malgré le célèbre soleil provençal qui inondera un circuit Paul Ricard, dont le breuvage fut consommé sans modération !

Au fil des ans, on s’aperçoit que le paddock se vide d’environ 10% de son effectif, comme si un certain essoufflement était entrain de s’installer.

Les sponsors qui faisaient les beaux jours des frimeurs, n’affichent plus leur arrogance : conjoncture oblige, la danseuse deviendrait-elle de plus en plus exigeante ou bien est-ce le retour aux véritables amateurs ?

MEP ET MONOMILL : LES SURVIVANTES DE LA MECANIQUE PANHARD

Quoiqu’il en soit, le plateau des MEP et DB-Racers, ne souffraient pas de ce phénomène.

Mieux encore, on notait la présence de quelques nouvelles jeunes relèves pas nécessairement à la recherche d’une reconnaissance, mais par la foi d’un père (Honoré Durand) ou bien d’un motivant Gawski (Jérome Vieux).

Par contre, point de Panhard en Tourisme ou Maxi 1000, ce dernier Trophée, que j’avais déjà signalé en 1996, pénalise nos voitures à cause d’un règlement très subjectif qui fait la part belle aux Cooper !

WEEK-END NOIR POUR FOURNIER, RAMPAL ET PHILIPPE

Pourtant, les Philippe étaient là, avec la 24 CT rouge sur laquelle j’ai eu tant de plaisir à piloter.

Pas inscrits, ils souhaitaient simplement et naïvement faire quelques tours pendant les essais libres du vendredi.

Mais dans ce monde impitoyable, ils seront renvoyés dans leurs buts : « point d’argent, point de Suisses » et la porte restera close !

Malgré leur licence, un passé sportif en VEC depuis les années 80, « le milieu » ne les reconnaissait plus !

Côté monoplaces, PM Fournier était prématurément éliminé dès vendredi aux premiers tours de son moteur : un mauvais montage avait endommagé la courroie de distribution du moteur GS de sa MEP X27, avec les conséquences dramatiques qu’on peut imaginer.

Puis ce fut mon tour ou plutôt celui de ma MEP X2, pourtant fraîchement sortie des ateliers de la Seyne chez Michel Norman, durant l’intersaison et dont la préparation avait portée sur : le moteur, une boite longue aimablement prêtée par Jean Favarel, amortisseurs refaits, pompe à essence électrique, radiateur d’huile, le tout soigneusement monté.

L’atelier est une chose, mais le véritable juge de paix reste la piste, et là, les déboires vont commencer.

Tout commencera par une perte rapide de puissance au fil des tours qui se terminera par une catastrophe : le célèbre piston gauche percé après 4 tours aux essais chrono !

La décision fut prise de changer le moteur. Mais la MEP n’est pas un Monomill toute X2 qu’elle soit.

Séquence dramatique dans le gravier du parking, avec les boulons perdus ou récalcitrants, la fatigue, l’entourage qui guette et conseille ajoutant à l’énervement, puis le vent et le froid de la nuit (nous avons fini à 1 heure du matin) qui engourdit les doigts et embrume l’esprit : l’opération ne s’avèrera pas rentable.

En effet, dès les premiers tours du moteur, le joint spi, écrasé par le volant moteur qui ne lui était pas adapté, rendit l’âme et une mare d’huile ne tarda pas à se former sous la voiture : le forfait était inévitable. La déception fut grande !

HONORE : L’AMI FEDERATEUR !

Pendant ce temps, chez mes autres copains des MEP et Racers, la joie n’était pas la même pour tous : Honoré Durand devait changer son moteur dans la nuit de vendredi, Karim son levier de changement de vitesses cassé, Apied son moteur, Gérard Albert son démarreur, les autres des « bricoles » plus ou moins sérieuses.

Mais sous la férule d’Honoré Durand « Père », tout ce petit monde trouva repos et communion autour d’une table dressée à l’aligot et aux produits de la région de Laguiole.

Un bon moment de détente et d’amitiés.

LES JEUNES N’ONT PLUS DE RESPECT

Aux essais, les jeunes poussent firent parler la poudre.

Si Philippe Gayraud n’est plus à présenter, Honoré Durand « Fils » et Jérome Vieux firent une entrée remarquée en compétition.

Jérôme qui avait vendu sa moto pour se payer une saison de DB-Racer, se permettait de battre de près d’une seconde, le Maître de la discipline, Alain Gawski !

Il faut dire qu’Alain était l’auteur de sa mécanique et de celle de Karim, ce qui explique peut-être cela et qui fait taire ses détracteurs sur d’éventuelles différences de préparation pour les versions « clients ».

Pour le reste, la hiérarchie était respectée en plaçant 4 MEP X27 devant le premier DB-Racer, celui de Jérôme Vieux. Ce quatuor étant emmené par Pierre Albert, le spécialistes des monoplaces albigeoises devant Claude Gayraud, Daniel Boyer et Philippe qui avait tenu à respecter la hiérarchie familiale.

Les 2 MEP X2 de votre serviteur et Gérard Albert, fermaient la marche.

CASTELET-1997-ESSAIS

LA COURSE ET LE REVEIL DE GAWSKI

La course fut fantastique avec des bagarres de partout.

Devant, fortes de la puissance de leur moteur GS, les MEP X27 s’envolaient. Mais si la pression des Gayraud fut constante, Pierre Albert restera souverain malgré un poignet foulé lors d’une sortie de piste aux essais.

Derrière les Citroën, Alain Gawski, piqué au vif, ne laissera aucune chance à Jérôme Vieux, retrouvant son image de leader.

En troisième position Karim n’eut pas une course facile avec la formidable remontée d’un Jacques Apied déchainé qui, parti de la dernière place (pas chronométré aux essais) le menaça sur les 5 derniers tours !

Payen fit une course tranquille au milieu du peloton.

Bernard Marpinard, sortira rouge de colère de son Racer, tant il avait été bloqué par une Lotus 20 et une Cooper, plus puissantes et donc plus rapides en ligne droite, mais moins agiles en virage. Il prit pourtant beaucoup de risques en vain.

Moralité : si Alain Gawski commençait par une victoire la saison 97, il aura quelques soucis avec Jérôme Vieux qui a pour lui la fougue de la jeunesse associé à son talent de pilotage.

Mais la deuxième place pour une première course, montre à quel point son sacrifice a été récompensé.

Côté public, oublié nos week-ends d’antan ! 3 ou 4 panhardistes de la région avaient fait le déplacement pour nous encourager. Pas de pizzas cette année : le Sud-est avait déclaré forfait !

Décidément, le déclin avait commencé.

GRAND PRIX HISTORIQUE DU VIGEANT

La seconde épreuve du championnat 1997 a été dominée par la famille Gayraud et les MEP X27.

Et si le fils Gayraud avait rétabli la situation en devançant son père, il n’en sera pas de même pour la famille Durand où le fils confirma ses bonnes prestations de Castelet.

Chez les DB-Racers, Alain Gawski retrouvera Christain Farin et Claude Le Foll pour contester sa victoire, Jérôme suivant un peu plus loin.

La seule MEP X2 en lice terminera dernière aux mains de Gabriel Billaud.

VIGEANT-1997-CLASSEMENT

 

 

Charly RAMPAL