En cette année 1991, Panhard fêtait ses 100 ans !

A cette occasion, les panhardistes s’étaient bougés du bicylindre. Et il faut avouer que les prévisions les plus optimistes ont été largement dépassées si on en croit le nombre de supporters venus à Monthléry pour les célèbres courses de l’Age d’Or sponsorisées cette année par Lanvin !

C’est le vendredi 28 juin que l’anneau de St Eutrope ouvrait ses portes et l’unique route qui vous y conduit était saturée de très bonne heure, malgré un temps maussade et menaçant.

Pour marquer ce centenaire, De Valance, la famille Panhard et tous les clubs s’étaient associés pour réceptionner vers 20 heures par transporteur spécial, les voitures remarquables de la marque Panhard.

Cette flotte prestigieuse avait régalé 8 jours avant les spectateurs des 24 Heures du Mans.

Il y avait l’ancêtre de 1891, le Tonneau X19 de 1913 de Jean Panhard, la Berline séparation chauffeur de Robert Panhard, accompagnée de son cabriolet, la fameuse voitures des Records de 1930, au 8cylindres légendaires, qu’on nous ressort aujourd’hui dans le cadre du « Classic-days ».

le magnifique cabriolet de J.A. Personnaz et la CD n° 53, victorieuse à l’indice de performance des 24 H du Mans 1962, qui paraissait toute petite au milieu de ses aînées, mais tellement plus agréable à pousser !

Ce ne sera que vers 23 heures et à bout de force que nous pûmes rejoindre les bras de Morphée.

SAMEDI 29 JUIN 1991

Miracle, il fait beau ! La grisaille de la veille a cédé place à un magnifique soleil dont les rayons caressaient la croupe des voitures déchargées la veille, afin de sécher la pellicule humide de la rosée de la nuit.

Sur l’anneau, les moteurs font déjà entendre le son aiguë de leurs échappements pas encore contraints par les réglementations stupides de quelques bobos en mal d’écologie : c’est du sport-auto, ou quoi ?.

C’est le « Trophée des Monomill » qui sera le clou du spectacle. De voir du parking, ces frêles monoplaces sur fond d’anneau de vitesse sera un vrai régal.

Ils allaient exprimer toute la fougue de leurs pilotes contraignant certains à des abandons précoces.

La foule, en ce jour d’exception dans la vie lénifiante de Monthléry, était plutôt court-vêtue.
Il fait chaud, les shorts croulent sous les tâches de beurre échappés des sandwiches et ça rote la bière comme ça parle, en plusieurs langues.

Côté pilotes, tout baigne.
L’ambiance est excellente et même Philippe Alliot, venu se ressourcer, ne se prend nullement pour une vedette.

LES COURSES

13 plateaux somptueux sont au programme dont un réservé aux avant-guerre et un autre aux Monomills de plus en plus nombreux.

Au niveau des Tourismes et GTS, 3 Panhard seulement. Jugez plutôt.

Les Philippe bombardés dans le plateau des GTS 1 à 5, c’est-à-dire au milieu des Ferrari 250 GT, Austin Healey 3000, Chevrolet Corvette, Elva, MGB, enfin, rien au-dessous de 2 litres !
Bonjour les rhumes !

De mon côté, ma 24 CT rouge était engagée, seule en dessous des 1300, dans l’habituel plateau des fous furieux en Tourismes.

JP Evrard, échaudé par sa non-qualification de l’an dernier et Bruno Perroton à court de préparation, avaient raisonnablement renoncé.

LES MONOMILL

Enfin un plateau équilibré !

Une majorité de 850 Panhard, quelques asthmatiques moteurs VW en formule Vee, un peu de Citroën GS et vous avez un cocktail varié où les différences de puissances sont minimes : spectacle assuré !

Hélas, dès le samedi APM, leur prestation était terminée ! Aussi les nombreux amateurs venus le dimanche, furent déçus.

D’autant plus que la course fut superbe.

Gawski, meilleur temps aux essais derrière l’intouchable Mallock de Jacques Naveau, cassa au premier tour, laissant le suspense pour la victoire.

C’est le talentueux Christian Farin et son Racer rouge qui remportera l’épreuve avec un tour d’anthologie en 1’52’’32.

Suivront 2 MEP, puis Marpinard sur son DB-Racer blanc qui réalisa une excellente prestation.

Viennent ensuite Gosset sur DB-Racer et l’ami Berton moins à l’aise que l’an dernier.

Serge Mace sur sa MEP X2 abandonnera au 7ème tour avec un meilleur tour en 1’56’’36, qui souligne que les MEP sont moins à l’aise que les DB-Racers.

GTS : TOUJOURS LA POISSE POUR DENISE

Denise Philippe en délicatesse depuis quelques saisons avec la Barboni, avait chaussé le DB Le Mans habituellement drivé par Georges.

Ce dernier, allait nous faire un récital de tête-à-queue pendant les essais, alors que Denise allait encore croisé son chat noir en tombant en panne d’essence.
Que voulez-vous qu’ils fissent contre tant de chevaux ? Leur place sera en fond de grille.

La course sera sans histoire pour Georges qui tira le maximum du bi-cylindre compressé de la Barboni.
Denise, avait toujours avec elle son chat noir et fut retardée par un câble d’accélérateur capricieux l’obligeant de s’arrêter au stand pour permettre à Alain Guénet, en mécano salvateur, de le remette dans le droit chemin.

Mais 5 tours étaient perdus. La famille de Peyrieu terminera 20ème et dernière, juste séparée par une Alfa qui avait perdu ses chevaux de feu pour des bourrins.

TOURIMES : DUR… DUR… POUR LES PETITS.

39 voitures engagées, 32 retenues aux essais, 28 sélectionnés pour la course : le plus gros plateau !

Pas de problèmes, la 24 marche bien et je progresse encore : 2 secondes plus vite que l’an dernier qui me placent en 30ème position devant une Mustang et une Alfa.

Hélas, il me manque… 6 secondes pour être 28ème et sélectionné pour la course. Même Georges avec son talent, sa légère et puissante Barboni, n’aurait pas pu se qualifier.
Je comprends pourquoi il n’y a pas de petites cylindrées en V.E.C.

Dans la formule actuelle où les plateaux sont constitués en fonction de la catégorie et des années de production, les moins de 1.000 cc, conformes au règlement, sont toujours à la merci du nombre admis au départ et toujours sans le moindre espoir de victoire au scratch.

20 minutes d’essai, un engagement perdu, une grosse déception : triste bilan.

Charly RAMPAL

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