Ce rallye, né en 1952 a été un des plus grands rallyes de l’Est de la France. Il a connu ses heures de gloire jusqu’en 1984. Aujourd’hui un Rallye historique du même nom essaye de garder en mémoires ces joutes fantastiques des années cinquante à 70.

Panhard et DB ont toujours participé jusqu’en 1966 avec la 24 CT d’Ogier qui a fait un malheur (voir mon article sur la 24CT en Rallye) devant des voitures haut de gamme comme les Cortina Lotus !
Ou bien DB avec Simon – Spillman qui furent 1er en GT 1.000 et 4ème au général.

Mais je ferai un focus sur l’année 1959 qui a vu la victoire de Consten-Hébert sur Alfa Zagato : un fameux équipage qui avait acquis ses lettres de noblesse peu de temps avant sur une… Dyna Z ! Prouvant une fois encore le rôle important qu’a joué la mécanique Panhard pour mettre le pied à l’étrier à des sportifs qui pouvaient débuter dans leur discipline à moindre frais et au volant d’une voiture performante comme le seront plus tard les R8 Gordini ou les NSU TT.

En 1959 donc, le Rallye Lorraine Alsace a vu la victoire de Bernard Consten et Jean Hébert.
Pour Bernard Consten, c’était la 3ème victoire consécutive, pour Jean Hébert, la seconde.
Consten sortait à peine des 24h du Mans et avait piloté pour DB la barquette
n° 45 avec Paul Armagnac. Pour ce rallye, il retrouvait son fidèle Jean.

Pour nous, panhardistes, nos couleurs étaient défendues par : Hazard le nancéen associé à Lobertreau sur une Dyna Z

et Bartholoni / Tassoul sur DB Panhard. Bartholoni avait déjà couru l’année précédent avec Zimmermann et qui avait terminé 2ème en GT 1.000 et qui espérait faire mieux cette année.

Cette victoire, fut marqué par un incident, disons diplomatique, car au moment de la remise des prix, les lauréats étaient absents : les deux « cousins » avaient jugé que les coupes qu’on leur destinait, n’était pas en rapport avec leurs performances dans les diverses épreuves de classements.

Il n’y a pas de format réglementaire pour les coupes et les organisateurs ne leur devaient rien ce n’est que les prix en espèces qu’ils n’ont certainement pas refusé ! Alors ça, c’est pas sérieux !

Le Rallye Lorraine-Alsace, dans sa formule 1959, se décomposait en deux parties : une longue promenade en Allemagne pour aller au Nurburgring où s’est courue la première épreuve de classement, ensuite une nuit dans les Vosges avec des routes difficile découpées en secteurs n’autorisant aucune défaillance.

Cette nuit vosgienne était encadrée de deux courses de côte dans le col de la Charbonnières et dans Sewen.

A l’issue de l’épreuve de 100 km courue sur le Nurburgring , déjà Bernard Consten au volant de son extraordinaire Alfa Zagato à moteur Conrero développant 118 cv, avait pris la tête du classement. On le voit ici prendre la tête au moment du départ :

Auteur du meilleur chrono (46’ 3’’ 1/5) ; il devançait en temps réel José Berha sur Porsche (46’ 7’’ 3) dont le moteur s’obstinait à marcher sur 3 pattes, puiis Nerrière sur une Mercédes 300 SL et Roger Delageneste dont la 403 spéciale avait réussi l’étonnant chrono de 48’ 26’’ 3.

Au classement à l’indice, Hébert-Consten étaient suivis par l’Alpine de Maurice Michy-Dujoncquoy, la Porsche de José Berha, la DB-Panhard de Bartholoni-Tassoul et l’Alfa TI d’Oreiller-Marbaque.

Dans le col de la Charbonnières, Consten et Michy conservaient leur position de leaders tandis que l’on voyait Henri Oreiller prendre une excellente 3ème place devant José Berha et Roger Delageneste qui avait réalisé dans ce col le troisième temps absolu !

On voit ici les 4 animateurs de gauche à droite : Berha, Oreiller, Hébert et Consten :

Puis, dans la nuit, sur des routes pleines d’embûches, de nombreux équipages disparaissaient, comme José Berha victime d’une erreur de navigation de son coéquipier Marx, puis Maurice Michy pour sortie de route, sans trop de bobos.

Puis, au petit jour, ce fut Sewen. Bernard Consten y réalisa le meilleur temps, battant le record établi voici deux ans par Willy Mairesse sur Mercédes 300 SL. Il était suivi, en temps absolu, par Roger Delageneste et Henri Oreiller. Tandis qu’à l’indice Hébert-Consten précédaient Oreiller, de Lageneste et Bartholoni.

La cause était entendue et pourtant un accident ne permit pas à de Lageneste de goûter le fruit de ses beaux efforts. Peu après la course de côte, il dût en effet, jeter sa voiture dans un fossé pour ne pas percuter les deux Jaguar le précédant qui s’étaient embouties à la suite d’une erreur de parcours de Schwindenhammer, premier concurrent parti.
Un bel embouteillage s’en suivit, mais de Lageneste resta sur le carreau !

Au classement général on trouve donc dans l’ordre :

1. Consten – Hébert sur Alfa Zagato
2. Oreiller – Marbaque sur Alfa TI
3. Bartholoni – Tassoul sur DB-Panhard
4. Melle Spiers-Edgar Berney sur Fiat Abarth Zagato
Et… 17ème Hazard – Lobertreau sur leur Dyna Z

Bartholoni remportait la classe 4 et Hazard la classe 1.

Une fois encore nos couleurs ont brillé en fiabilité et en performance.

Charly RAMPAL  (Photos L’Automobile)