Situé en plein cœur de notre hexagone, plus exactement dans le département de l’Indre, le circuit de La Chatre accueillait, en ce mois de juin, un plateau de Racer majoritairement DB, dans le cadre de démonstrations organisées par Auto-Retro-Sport.

LE CIRCUIT : UN PEU D’HISTOIRE

C’est le 1er juillet 1928 que le comité des fêtes local et l’Automobile Club du Centre, avait lançait « la fête automobile » d’une locomotion qui venait de naitre quelques 30 ans plus tôt.

Le clou du spectacle sera une course disputée sur la D943 entre La Châtre et Châteauroux.

Fondé par un certain Maurice Barret, « la course de la côte d’Ars » allait rapidement acquérir ses lettres de noblesse en s’appuyant sur une belle réputation de « plus fameuse épreuve automobile du centre ».

Ouverte aussi bien aux autos, motos ou side-cars, le trajet s’élançait du carrefour du Lion d’Argent.

Disputée jusqu’en 1954, la course de côte sera délaissée lorsque le projet de construire un véritable circuit automobile aux portes de la ville, sera validé et exécuté.

C’est au lieu-dit Chavy qu’un ruban d’asphalte circulaire de 1,3 km devait accueillir sa première compétition, le 19 juin 1955, mais sa véritable inauguration se fera le 17 juin 1956.

Au fil des ans, le Grand Prix de La Châtre devenait un rendez-vous incontournable pour les pilotes en devenir.

Mais aussi des pilotes de renoms qui viendront user de la gomme au point que le circuit du être agrandi en 1978 portant son développement à 2,325 km.

Une école de pilotage y fut crée sur cette base, mais aussi de nombreuses compétions dont celles inscrites au championnat d’Europe.

Le championnat de France des R8 Gordini et surtout la Formule 3  amera des pilotes de notoriété comme Jacky Stewart, J-P Beltoise, Jacques Lafitte , Henri Pescarolo, Jean Alési, etc…

La liste serait trop longue, mais retenons qu’Alain Prost y remporta l’édition de 1979, inscrite au championnat de France.

Hélas, depuis 1995, l’homologation du circuit ne fut pas renouveler et la moindre compétition d’envergure a été désormais interdite.

Le circuit périclita peu à peu.

Aujourd’hui, il sert de piste d’entrainement pour se faire plaisir entre amis et abrite une école de pilotage.

Des démonstrations de véhicules sportifs historiques permettent à de nombreux clubs de se réunir autour d’une passion commune : le sport-auto.

LE PLATEAU DES RACER

C’est dans ce cadre d’un rassemblement convivial autour des Racers, que le Racer Club de France emmené par l’infatigable Fred Marquet, avait réussi son pari auprès des organisateurs de leurs présenter un plateau complet de 12 voitures, permettant de réserver le circuit pour eux seuls :  12 racers, dont l’écrasante majorité équipés de notre bicylindre.

Voici la liste des pilotes et leurs autos :

Boutevin Philippe DB Monomill

Brun François Emeryson 500 Jap

Colignon Pierre Alexis DB Racer

Demange Yves DB Racer

Heurton Daniel Racer DHR

Labarde Michel DB Racer

Leblanc Joël DB Racer

Ledent Christian DB Racer

Marquet Fred DB Racer

Meunier Jean Louis DB Racer

Morin Patrick DB Racer

Wilson Ian DB Racer

Je ne vous parlerai pas de l’ambiance d’après démonstrations  qui fut toujours au beau fixe, mais de quelques péripéties en compétition.

En effet, les hostilités débutèrent très tôt le samedi matin sur une piste encore bien mouillée qui en fera tomber quelques uns dans le piège de la moindre adhérence.

C’est ainsi que deux de nos Racers s’accrochèrent : Joël Leblanc et Patrick Morin.

Si pour Joël, un peu de polyester restera comme un souvenir, plus ennuyeux fut la déformation du train arrière du Racer de Patrick.

Mais la plus grosse émotion restera pour notre ami Fred Marquet et son superbe Racer hyper performant qui se trouva fort dépourvu devant la rupture brutale de la colonne de direction !

Je crois qu’avec la rupture de frein dont je fus victime à Sizun, celle de la direction qui vous laisse le volant seul dans les mains, est la pire des situations où l’on ne peut s’en remettre qu’à Madame la chance : quand ce n’est pas son jour…

Heureusement que le circuit de La Châtre est relativement sûr par ses dégagements et notre pauvre Fred s’en remis avec quelques surrégimes cardiaques !

Grace au prêt d’un chalumeau, suivi d’une professionnelle soudure de Michel Labarde, cette mésaventure mécanique peu commune, prendra fin !

Un travail d’équipe dont on peut saluer l’infatigable Fredéric Frêche pour le coup de main, et au pilote de Formule Ford Michel Farizon qui lui prêta le chalumeau,

Joël Le blanc de son côté connu encore quelques soucis d’embrayage, qui malgré l’intervention en fin de journée des copains ne pourront pas être résolus.

Le dimanche tout rentrera dans l’ordre pour Fred Marquet et il pourra se battre à arme égale avec Pierre Alexis en mettant la barre largement au-dessus du reste du plateau : il faut dire que leur préparation mécanique est de très haut niveau, ajoutée à un pilotage de talent !

Pour la dernière séance, ayant pris la mesure du circuit et des capacités de leurs montures, le petit groupe des Racers fera une démonstration qui enchantera le nombreux public.

Par contre Ian Wilson y laissera son moteur Panhard qui explosera véritablement : du jamais vu !

Derrière les deux leaders, un trio de gros bras n’amusaient pas le terrain : Christian Ledent, Philippe Boutevin et justement Ian Wilson !

Les autres suivaient à quelques longueurs, n’attendant que le faux pas de ces fou-furieux pour s’engouffrer au pied du podium !

A force d’entrainements, les écarts se resserrent laissant envisager un avenir où les batailles seront à tous les niveaux, pour leur plus grand plaisir !

Bravo les gars, continuez de prolonger la vie de nos Racers et de devenir les dignes héritiers de notre plateau MEP-Monomills d’antan.

Charly  RAMPAL sur les informations et photos de Fred Marquet.