Si les 11 et 12 octobre 2014, les organisateurs des célèbres « Classic Days » ont décidé de reproduire dans le Sud-Ouest, ce qui a fait leur succès dans la Nièvres et plus précisément à Magny-Cours, il ne faut pas oublier pour autant la genèse de ce circuit voulu par la volonté unique d’un homme : Robert Castagnon.

Revenons donc aux sources du passé.

SUR UNE IDEE DE ROBERT CASTAGNON

En 1952, Robert Castagnon, passionné d’automobile et fondu de vitesse, décide de créer l’Association Sportive de l’Armagnac.
Il mettra alors en place de multiples courses et rallyes en Armagnac.

L’organisation de telles courses dans le domaine public est source d’ennuis (sécurité, autorisations) et Robert Castagnon comprend rapidement la nécessité d’un circuit permanent.

Il tente donc de s’attribuer une partie dégagée de l’autodrome, alors sous la houlette de Jean Armagnac (le père de Paul, le pilote DB), pour y construire un circuit.

Le Maire de l’époque s’y oppose farouchement devant cet « audacieux ».

Robert Castagnon va profiter d’une de ses absences pour convoquer les bulldozers et lancer les travaux du circuit sur 1.752 m en 1959.

Il inscrit très rapidement une course pour le mois de septembre 1960…

Le projet étant désormais une réalité, le Maire devient un supporter fidèle (c’est tout l’art de la politique que de retourner sa veste au bon moment !) et va même obtenir quelques aides financières et offre les traverses de chemin de fer pour les toutes premières protections.

Le premier Grand Prix aura finalement lieu les 2 et 3 octobre 1960.

L’INAUGURATION

En ce 2 octobre 1960, l’inauguration de l’autodrome de l’Armagnac méritait un temps plus clément.

Alors que les travaux d’aménagement s’achevaient juste vers 10 heures, la nouvelle piste de l’autodrome put enfin être ouverte aux bolides qui, sans tarder, emplirent de leurs vrombissements rageurs, le ciel du nouveau circuit de Nogaro.

Les essais du matin disputés sous un trop lourd soleil, permirent aux pilotes de prendre un premier contact avec une piste qui s’avéra en tout point excellente.

Il fallut hélas déchanter l’après-midi.
Succédant aux nuages amoncelés quelques instants plus tôt, la pluie fit sa première apparition avec le public qui s’apprêter à se rendre au circuit.

Cinq mille courageux environs se vêtirent en conséquence et malgré un assez long retard la catégorie réservée aux voitures de tourisme prit possession de la piste.

Effectivement, lorsque le président Castagnon donna le départ de la première course qui comprenait 14 voitures de tourisme de 0 à 1.000cc , le très nombreux public qui ceinturaient les enceintes put se rendre compte des nombreuses difficultés du circuit et surtoutde la vue permanente qu’il a de la course.

BELLE LUTTE GELE – ALEXANDROVITCH EN TOURISME

Après un excellent départ du marocain Berthomier sur Auto-Union, Gelé également sur la même voiture, alors en seconde position, attaqua le leader dès le quatrième tour et réussit à le passer. Alexandrovitch sur Gordini en fit de même.
Ces derniers, prenant de l’avance au fil des tours sur les autres concurrents, eurent tôt fait de ne plus être inquiétés.

Seul Menaud sur Panhard, un moment attardé, revint sur les trois hommes de tête.

Mais à mi-course, le trio de tête s’était désintégré.
Gelè continuait à mener la danse devant Alexandrovitch, à 6 secondes et Berthomieux à 25.

Alexandrovitch réussit plusieurs fois à abaisser le record du tour (meilleur temps en 1’22’’) et vint se placer dans le sillage du Tarbais.

On s’attendait à une arrivée au sprint lorsqu’ à 2 tours de la fin, Alexandrovitch lâcha prise et termina à 200m du vainqueur. Explication : n’ayant plus de pression d’huile sur sa Gordini , il préféra assurer la seconde place plutôt que de casser son moteur et d’abandonner.

Menaud et sa Panhard, réussit à passer Berthomier pour la troisième place. Tous les quatre finiront dans le même tour.

MIANI ET ARMAGNAC, VAINQUEURS EN « SPORT »

L’épreuve réservée aux voitures de « sport », disputée également sur 30 tours, débuta par une émotion forte.

Un des nombreux et difficiles virages du circuit fut néfaste à Miani qui ne put contrôler sa Porsche, alors qu’il était en tête.
Après une succession de tête-à-queue, sa voiture s’immobilisa sans mal sur la route. Après avoir perdu 20 secondes, il reprit la piste à la 9ème place, tandis qu’Armagnac sur sa DB-Panhard et Alexandrovitch sur une AC Bristol menait bon train.

C’est alors que Miani gratifia les spectateurs d’une remontée étonnante. Au fil des kilomètres
Il refaisait une forte partie de son retard et, à mi-course, il était dans les roues des deux leaders .

Ce fut un jeu pour le Marseillais de passer de nouveau en tête, tant sa Porsche dégageait une impression de puissance.

Paul Armagnac tentera bien un moment de lui résister, mais ce fut en pure perte et devra se contenter de la première place en catégorie 1.300 cc. Alexandrovitch s’octroya une belle troisième place devant deux Masérati de Lefebvre et Gerbout.

CALES ET BASINI GAGNENT EN « JUNIOR »

Les deux manches réservées aux « Juniors », virent une nette domination de la Stanguellini du Bordelais Cales et de la Raineré du Montalbanais Basini.
La Renault Ferry de Dussaud fut un adversaire valable jusqu’au moment où le Nimois stoppa pour des ennuis de bougies.

Ainsi se termina cette journée de sport automobile qui marquera le début d’étapes importantes dans les belles réalisations de l’Association Sportives de l’Automobile Club de Nogaro.

LE CIRCUIT AUJOURD’HUI

Que de chemin parcouru depuis cette inauguration jusqu’à ce dernier week-end d’octobre 2014 où des plateaux de qualité ont offert à ce public, grand amateur de sport automobile, un spectacle digne des grandes heures de ce circuit portant le nom de notre célèbre pilote DB : Paul Armagnac.

NOGARO EN BLEU

Nos représentants en Racer et MEP, n’ont pas manqué d’y participer avec brio !

Souvenir du départ et d’un tour de circuit :

Charly RAMPAL