BREAK 17 : ESSAI-DOSSIER
Le Break Panhard est issu de la PL 17 dont il conserve la ligne générale, les aménagements intérieurs et le moteur réputé.
En effet, le 850 cm’ qui équipe ce Break se caractérise par sa robustesse et son économie.
Cette voiture, dont la vocation utilitaire est certaine, confirme la tendance de l’époque avant les SUV de nos jours, des breaks européens visant à ne jamais perdre de vue qu’un véhicule de travail peut être utilisé pour le tourisme
CONFORT :
A l’avant et à l’arrière, une banquette.
La banquette avant est réglable avant-arrière el la banquette arrière peut se basculer entièrement afin de dégager la partie de la voiture destinée au chargement.
Remarquons que, pratiquement, toute la surface au sol est utilisable en raison de l’absence de tunnels intérieur (traction avant).
La climatisation est normale.
Les quatre glaces des portes sont descendantes et les portes avant possèdent des déflecteurs.
Un regret : l’absence de ventilation au tableau, heureusement compensée en partie par la présence des déflecteurs.
Le chauffage demanderait d’être amélioré, non pas en conception, mais en puissance. En effet, le volume intérieur d’un break est très important beaucoup plus qu’une berline et demande donc un chauffage surpuissant.
Deux possibilités de chauffage habitacle ou pare brise (il fait alors office de dégivreur-désembueur).
Les banquettes ont un contact normal et la position est bonne.
A noter : la disparition des accoudoirs de portières, pourtant bien agréables lorsqu’il s’agit d’effectuer de longs trajets.
Signalons encore :
– 2 pare-soleil orientables (celui du passager dispose d’un miroir et d’un lecteur de cartes).
– Le système d’ouverture intérieur des portières par ergot coulissant.
– Un cendrier pivotant au centre du tableau.
- L’entier capitonnage du pavillon, sur joncs.
- Une très vaste poche à gants (triple) et des poches à cartes aux portes.
ACCESSOIRES DE CONDUITE :
Le tableau de bord et les commandes sont entièrement groupés autour de la colonne de direction.
Chaque manœuvre peut donc s’effectuer avec un mouvement des bras très limité.
Qu’il s’agisse de la commande de l’essuie-glace ou de la mise en service de l’éclairage.
Le frein à main de parc (sur les roues avant), se trouve du côté du passager.
L’essuie-glace mono vitesse nous a paru un peu lent.
Le lave-glace est au tableau, manœuvrable par un bouton.
Le rétroviseur, très large et panoramique permet la vue totale vers l’arrière à partir des montants de portière (côté charnières) de l’arrière.
L’éclairage route est obtenu par commode placé à gauche et pratique de fonctionnement.
L’éclairage intérieur de la voiture existe en trois points (aux portières et au hayon relevable).
Le tableau de bord est sobre et possède un tachymètre en arc de cercle, très lisible.
Un compteur kilométrique, auquel s’ajoute un totalisateur journalier, permet de surveiller la vie de la voiture.
L’avertisseur est manœuvrable par pression sur le commodo.
Il est à deux tons, obtenus en appuyant plus ou moins fort.
Les indicateurs de changement de direction sont également manœuvrables par ce même commodo.
Un rappel sonore — assez désagréable — permet de ne pas oublier de remettre les choses en ordre (le rappel du levier n’est pas automatique).
Complétant le tableau de bord, une jauge d’essence (stable et assez précise) et un véritable ampèremètre.
Côté accessoires de conduite, le Break Panhard apparaît comme très complet et permet — notamment en montagne où ces accessoires sont utilisés au maximum — une conduite à la fois facile et détendue.
NOTES DE CONDUITE :
La position au volant est normale, mais un peu déroutante pour un conducteur qui ne serait pas habitué à un volant droit.
La visibilité est correcte, sauf un angle mort ennuyeux au montant de pare-brise gauche, très épais en raison de la présence non seulement de la portière mais du déflecteur.
L’enclenchement de la première vitesse est quelquefois difficile ; il suffit de faire le mouvement ou de passer en deuxième pour faciliter la manœuvre.
L’embrayage est progressif, certes, mais a une propension à « coller » vivement.
Il faudra donc avoir beaucoup de légèreté dans le pied pour éviter les départs intempestifs.
Le maniement de la boite de vitesses est délicat mais remarquable dans les rapports 3 et 4.
Par contre, la deuxième est parfois difficile à trouver.
Bonne synchronisation de la première vitesse.
La marche arrière demande une manœuvre préalable de déblocage.
La conduite elle-même ne pose guère de problèmes : le groupage des commandes la facilite au maximum.
Pour les manœuvres de parking, faire attention car la voiture, en raison du déport des roues arrière, manifeste une forte tendance à « abattre ». C’est une habitude à prendre.
SUR LA ROUTE
VITESSE
En solo, le Break Panhard « donne » 140 compteur sur autoroute. Soit 126 chrono.
Sur bonne roule, le 120/125 constitue une bonne vitesse de croisière que les qualités de la voiture permettent de maintenir sans trop de difficulté.
Pour un Break de 5 CV fiscaux seulement, c’est un chiffre honorable.
Avec caravane, les résultats ont, bien entendu varié suivant s’agissait de la pliante ou de la rigide.
Les poids et les « mariages » étaient en effet très différents.
Avec une bagagère de charge utile de 250kg, nous avons pu atteindre 120 km/h.
Avec une rigide plus lourde, le 105.
Les vitesses de croisière normales s’établissent respectivement à 100 et 85.
Ceci nous a permis de réaliser de confortables moyennes.
Un très bon rapport : la troisième, utilisable au-dessus de 100.
La quatrième (surmultipliée) ne sera prise que sur parcours peu accidenté dont les pentes ne dépasseront pas 2 et 3 %.
TENUE DE ROUTE ET SUSPENSION :
En solo : excellente tenue de route.
Meilleure même que celle de la PL 17 Berline.
Aucune réaction anormale dans les courbes et virages pris à vive allure.
Remarquablement stable, le Break n’exige pas des passagers qu’ils se cramponnent lorsque le conducteur a oublié de passer un rapport inférieur avant «entreprendre un virage.
La suspension est dure à l’arrière lorsque le Break n’est pas chargé.
Mais il suffit de quatre occupants avec leurs bagages pour que le confort devienne normal.
Cette suspension absorbe néanmoins toujours sèchement les nids de poule ou les bas-côtés : c’est la contrepartie de la tenue de route.
Avec caravane : la tenue de route demeure inchangée et les caravanes se sont contentées de suivre avec beaucoup de docilité les routes souvent difficiles que nous avons empruntées.
La suspension est très bien adaptée à la traction des caravanes.
Il est inutile de la renforcer, même si la pesée à la flèche est de 50 à 80 kg.
Freinage solo : le freinage du Break Panhard est d’une efficacité correcte (sans être exceptionnel) mais possède une rare qualité d’endurance.
Les tambours sont dotés d’ailettes et permettent l’évacuation très rapide de la chaleur.
En montagne, la récupération s’effectue même de manière satisfaisante lorsqu’il s’agit de freinages prolongés.
Avec caravane : les deux modèles de caravanes essayés possèdent des systèmes de freinage par inertie.
Les chiffres obtenus montrent qu’une partie notable des qualités solo se sont retrouvées ; et 40 km/h, 6,5 et 5,6 m/s/s, soit respectivement, des distances théoriques d’arrêt de 9 mètres et 11 mètres ;
A 60 km/h, 7 m/s/s. soit une distance théorique d’arrêt de 20 mètres ;
A 80 km/h, 6 et 6,5 m/s/s. soit respectivement des distances théoriques d’arrêt de 41 mètres et 38 mètres.
Nota : les premiers chiffres ont été obtenus par sol gras.
CONSOMMATION :
Solo : en adoptant une conduite non pas lente mais attentive, il est possible, sur parcours routier normal, de descendre au-dessous de 7 litres.
Le chiffre moyen oscille entre 7,2 et 7,5 litres.
Avec caravane : !a consommation se trouve, bien entendu, majorée : entre 1/2 litre et 1 1itree aux 100 avec la bagagère, alors que la rigide fera consommer, en parcours moyen, 9 litres, soit environ 2 litres de plus.
CONCLUSION :
Le Break Panhard est une bonne familiale, apte à s’adapter à une caravane de 700 à 750 kg en charge.
Pour certains, ce chiffre paraitra peu élevé compte tenu du poids de la voiture (près d’une tonne) et de son importance.
Ce serait oublier que le moteur ne fait que 850 centimètres cubes.
A l’actif, bien des qualités : tenue de route, sobriété, agrément de conduite, logeabilité et , bien entendu bonne aptitude à la traction.
Au passif, quelques améliorations souhaitables : meilleur fonctionnement de la boite de vitesses, efficacité accrue du freinage (car l’endurance ne suffit pas dans ce domaine).
Au demeurant, ce Break nous a tout de même beaucoup plu.
FICHE TECHNIQUE
BREAK POUR TOUS VOS USAGES
DES BREAK PANHARD 17 PERSONNALISES
MINIATURES 1/43ème
Charly RAMPAL (Photo Perso – Essai de Caravaning)