C’est en 1988 que les 24h Panhard à Dreux organisées par le Fan Club répondaient tous les ans à notre besoin de confrontations sportives en Panhard et sous toutes ses formes, de la vitesse à l’endurance.

Même si tout ne fut pas parfait, les quelques détracteurs préfèrent critiquer que de faire : c’est encore plus le cas aujourd’hui, où les moyens de communication ont trouvé de nouveaux supports à la portée de tous où chacun peut s’exprimer à l’abri de faces à faces musclés.

En cette année 1996 un beau plateau de 12 voitures (autorisation maximale du circuit de Bois Guyon : voir mon article de 1991) prenaient place, le samedi 20 avril sur ce rustique circuit, métamorphosé aujourd’hui en « circuit de l’Ouest parisien », où Margot Lafitte, anime avec talent, son émission automobile sur C+, Eurosport et AB-moteur.

12 voitures qui allaient de la Dyna Z1 à la 24 en passant par le Junior et les PL17 .

Cette année, deux épouvantails faisaient offices de favoris : le Junior rouge, vainqueur de l’an dernier

et la Z1 de l’équipe du Beausset, plus exactement du « Panhard Racing Team » que je venais de créer statutairement avec Michel Norman et JP Evrard, et dont je reste à ce jour le dernier survivant fondateur.

Le pronostic se confirmait après un départ dans les plus pures règles mancelles.

La bataille en performance pure allait bien se circonscrire entre ces deux équipes au volant de voitures très bien préparées et hyper performantes.

Au fil des ans, les équipes prenaient cette épreuve au sérieux puisque des stands bien aménagés et une équipe de mécanos structurée, témoignaient de l’évolution de cette épreuve tout en restant dans le cadre amical voulu par ses responsables.

Chaque équipe évoluant selon ses moyens et ses ambitions, le public pouvait admirer tant les furieux que les sages !

La nuit, une fois encore apporta son lot de surprises et d’abandons.

C’est d’abord la PL17 n°9 qui partit en cabriole dans la grande courbe comme Jean Pagès en avait inauguré la série en 1989 (lire mon article).

Heureusement, plus de peur que de mal, la structure résista et le lifting se limita à un toit en pagode et un nez de pékinois.

Le drame aurait pu être cependant plus sérieux, puisque en bagarre, le Junior et notre Z1 purent l’éviter, chacun choisissant au bon moment de passer dans l’herbe, l’un par la gauche et l’autre par la droite, la PL17 étant resté sur le flanc gauche en travers de la route et sans lumière !!! Très chaud je vous dis…

La course fut bien sûr neutralisée et la piste nettoyée dans une nuit sombre et glaciale : les commissaires réussissant un excellent travail.

Passant le relai à mon ami Michel Norman, celui-ci n’eut de joie que pendant un quart d’heure, puisqu’il devait regagner notre stand à cause d’une importante fuite d’essence : le support de queue de la colonne d’échappement ayant cassé (est-ce mon roulage dans l’herbe ?), était venu percuter et percer la paroi du fragile réservoir refait en alu.

Celui-ci contenant quelques 60 litres heureusement emmagasinés dans la mousse aviation imposée par le VHC.

La vidange durera plus d’une demi-heure durant laquelle, le laps de temps nous permit de cogiter pour trouver une réparation de fortune.

La soudure étant impossible, notre professionnel en mécanique, Gilles Oléru de l’écurie Larousse, décida de prendre le risque de percer de multiples trous pour fixer une plaque étanchéifiée par une semelle de caoutchouc.

La perceuse entourée d’un linge et les extincteurs prêts à intervenir, l’opération se termina par un succès puisque Michel put repartir 2 heures plus tard.

Plus question de victoire ni même de podium d’autant que 2 heures plus tard, il rentrait au stand : pression d’huile à zéro.

Tout diagnostique resta impossible malgré la volonté de Michel et de Gilles : pompe, circuit,.. enfin tout ce qui pouvait être contrôlé sur place, le fut.

Ce moteur était celui ma MEP (châssis n°69, à l’époque) sagement réalisé par le grand Bertrand Hervouet et qui marchait super bien et d’une excellente fiabilité.

Que s’est-il passé ? Nous le saurons quand le docteur Norman l’aura autopsié.

A 10 heures, la mort dans l’âme, la belle Z1 remonta sur son plateau et quitta le circuit après le déjeuner : 800 km restaient à parcourir pour rentrer au bercail près du Castelet !

Pendant ce temps, le Junior de Jean-Paul caracolait en tête d’une épreuve qu’il remportera facilement faute de combattants à son niveau.

Une superbe tranche de sport mécanique en Panhard que nous avons dégusté avec gourmandise pendant bien des années.

Charly RAMPAL

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