C’est au Mans 1959 que D.B. présenta une extension de sa production vers le véhicule de loisir et de plaisir : le cabriolet Le Mans.

Cantonné jusque là dans un créneau entièrement voué au sort-automobile, la marque de Champigny fut celle qui apporta le plus de victoires à la mécanique Panhard.

Constructeur à part entière, D.B. propose en ce mois de juin 1959, un cabriolet 4 places, moins typé que le coach et nettement plus confortable.

Ce changement d’orientation et de vocation, avait été dicté par la demande du marché américain, où D.B. s’était forgé une belle réputation  après ses victoires à Sebring principalement.

Un marché, outre-Atlantique, qui avait vendu en 1958, plus de coaches qu’en France !

Des coaches que depuis des années, ont été rapatriés en France et que nombreux amicalistes D.B. possèdent aujourd’hui après de longs travaux de restauration.

Capable d’avaler des kilomètres à une moyenne d’une sportive d’une 2 litres de l’époque, le « Le Mans » possède une rare élégance que Claude Bonnet met ci-dessous un peu plus en valeur :

Mais aussi, un confort parfait, une finition de luxe et une allure racée qui séduira aussi bien le couple sportif que le couple élégant, même si la clientèle bourgeoise, peu au fait de la mécanique, lui préfèrera la Floride, nettement moins chère : 9.500 F contre 18.500 F pour le « Le Mans » !

Mais que voulez-vous, il fallait bien jouer les riches quand on na pas le sou !

Et en plus, il y avait une liste d’options épaisse comme un bottin, qui faisait grimper l’addition à 25.000 F pour qui voulait la totale !

Ce cabriolet, à l’influence californienne, avait donc été présenté publiquement en priorité au Salon de Boston en septembre 1959.

En France, ce fut quelques semaines plus tard que le proto fut mis en valeur au salon de Paris en octobre 1959.

LES SALONS : 1959 PRESENTATION DU PROTOTYPE

C’est donc sous la coupole du Grand Palais à Paris que le DB Le Mans sera officiellement présenté sur le stand D.B. entouré de deux coaches :

Mais ce n’est encore qu’un prototype pas encore homologué, comme je vous l’ai raconté dans un article précédent : sa véritable production ne sera effective qu’au début de 1960 pendant deux ans dans sa configuration initiale, car nous savons qu’ensuite René Bonnet l’équipera d’un moteur Renault Gordini.

Ce prototype se caractérise par des ailerons arrières assez prononcés dans lesquels viennent se loger les feux rouges. 

Pas de pare-choc, mais de simples butoirs qui seront conservés sur le modèle Racing.

La face avant au niveau de sa calandre, n’a pas encore trouvé sa forme définitive.

Côté intérieur, tout n’est pas totalement terminé comme le tableau de bord dans son plus simple appareil :

SALON 1960 : LES VRAIS DEBUTS

Le D.B. Le Mans a obtenu son homologation et à Romorantin, l’équipe DB a travaillé sur un premier hard-top sans custode qui rappelle le dessin de la capote et qui sera monté sur un des deux modèles  présentés au salon des 6 au 16 octobre.

Claude Bonnet prépare la voiture en binôme, en installant ce premier hard-top qui est assez lourd.

La voiture enfin prête dans la cours de l’usine, destination le salon de Paris :

Sur le stand D.B., elle sera accompagnée par un autre modèle découvert et un Coach :

Les dépliants publicitaires sont prêts :

Ce sera la présentation officielle aux dirigeants de cette époque comme  le Shah d’Iran :

Ou le Général de Gaulle venu inaugurer le salon :

Le modèle avec hard-top est mis en avant car sa finition luxueuse attire les visiteurs, comme les enjoliveurs de roues qui cachent les tambours Alfin, pourtant joliment réalisés.

Notons que la présence d’un coach D.B. sur le stand marque la fin de la réalisation de cette berlinette, décidé en septembre 1959, après une foultitude de succès sportifs et 429 exemplaires.

Sa présence se justifie simplement par l’espoir d’épuiser leurs stocks à l’occasion de ce salon : l’activité sera concentrera uniquement sur le « Le Mans ».

 Sa mise en production peut enfin commencer et ce n’est qu’au printemps 1960 que les premiers exemplaires seront livrés.

Accompagné d’un nom de code barbare de D.B type C.G.T.L.M./5 (cabriolet grand tourisme Le Mans 5cv), il peut être livré dans sa version définitive avec un arrière rallongé et un avant raccourci, ainsi qu’un véritable pare-choc et une calandre rectangulaire.

SALON 1961 : ABOUTISSEMENT DE LA GAMME

En cette année 1961, c’est du 5 au 15 octobre que se tiendra le dernier salon pour le DB « Le Mans » à mécanique Panhard.

Entre temps,  D.B. a développé 3 versions du « Le Mans » avec une version d’entrée de gamme appelé « Racing », au prix de 13.900 F et livré en 4 teintes : bleu Lakeland, gris argent métallisé, blanc et rouge.

Il n’a pas de pare-chocs, mais de simples butoirs qu’il reprend du premier prototype de 1959.

Il est accompagné par le modèle Luxe, richement doté avec une foultitude d’options : c’est le plus connu de nos jours.

Enfin, le modèle Grand Luxe, reconnaissable par ses optiques doubles empruntés à la Facelia de chez Facel-Véga, que l’on a appelé  Mégalux, et un  hard-top à custode.

Il se distingue par :

– un tableau de bord gainé sur le dessus

– un volant bois,

– une garniture intérieure en tissu bouclé

– de phares anti-brouillard

– de pare-soleil

– de lève glaces électrique.

D’un montant de 18.500 F, auquel pouvaient s’ajouter le moteur 954 à 2.000 F, le hard-top à 1.700 F et un poste de radio pour 615 F.

A la livraison, chaque modèle sera accompagné par une notice d’entretien et de la feuille des mines qui figure dans mon article sur « Le tour du propriétaire ».

Cette année 1961 sera la dernière collaboration entre D.B. et Panhard.

C’est le 22 juin que D.B. commandera à Panhard les derniers 200 ensembles mécaniques pour ses Le Mans.

René Bonnet aura du mal à honorer les traites émises par Panhard et se ne sera que le 4 janvier 1962 que le règlement des 80 derniers ensembles sera versé à Panhard.

Et le 15 janvier 1962, Paul Panhard apprend par la Presse la signature de René Bonnet avec Renault.

Una autre aventure commence pour René Bonnet et le DB « Le Mans » sera transformé en Missile Renault et le sigle DB sera transformé en René Bonnet.

Charly  RAMPAL    (Documentation et Photos D.B. et PRT)