Non, il ne s’agit pas de la célèbre course hippique qui aurait déménagé dans le Finistère pour se refaire une santé loin de la pollution parisienne, mais d’un rassemblement automobile à forte vocation sportive.

80 voitures de course et de compétition avaient répondu présents à l’invitation de l’ARSA 29.

Organisée de main de maître par Gilbert et Joëlle Ramonet, ce 5ème Grand Prix de l’Arc de Triomphe fait depuis 10 ans (tous les 2 ans), la réputation de la bonne ville de Sizun située au nord des Monts d’Arrée à une portée de fusil de la capitale régionale, Brest.

Ce Grand Prix tire son nom du célèbre monument de l’église Saint-Suliau au cœur même de Sizun.

Dès vendredi après-midi, la municipalité s’activait à grand renfort de barrières et de rouleaux gigantesques de paille pour dessiner le circuit au cœur même de Sizun, transformant la paisible ville de la Bretagne extrême, en un petit Pau historique du plus bel effet.

Avec un esprit collaboratif et soucieux de la réputation de leur ville, commerçant et résidant s’étaient donné la main pour que cette manifestation soit une totale réussite.
Même la météo bretonne tant décriée, fut elle aussi de la partie pour faire mentir, le temps d’un week-end, une réputation trop souvent usurpée !

Du samedi au dimanche soir = 5 séances sportives : 2 les APM de samedi et dimanche et 1 le dimanche matin.

Les concurrents étaient réparties en 6 plateaux : motos + Racers + Monoplaces + Lotus + Tourismes sportives + Alpine et Porsche.

Le plateau des Racers à majorité à moteur Panhard, venait s’ajouter une Lefèvre à moteur BMW,

Une Formule V à moteur Volkswagen,

Et une monoplace sur base de 2cv à carrosserie en bois ! Oui, vous avez bien lu, imaginée par son ébéniste de réalisateur et fort bien réussie dans sa parue jaune vif et que l’on voit ici dans le fond !

Tout commencera le samedi matin avec le « contrôle administratif » où chacun recevra son panier souvenir et son numéro de course.
Pour ma part, je reçu le numéro 1 digne de respect pour le Monomill ex-Pougenq qui affichait ses 61 ans de course !

Petit à petit les voitures se regroupaient par plateau dans la cour d’un collège dont les accès, judicieusement utilisés, permettaient à la fois, la mise en pré-grille, la grille de départ et le retour d’après course sans problème de trafic.

Donnant en plus, un accès libre au public qui pouvait voir, toucher et sentir toutes les voitures engagées.
Je permettais ainsi à quelques motivés de tout âge et des deux sexes, de poser leur séant dans le Monomill et ainsi communier sur les souffrances physiques que j’endurai en course, contrairement au confortable baquet d’une MEP par exemple !

A ce sujet 3 MEP (2 X27 et une X2) participaient à la démonstration dans le plateau très relevé des monoplaces, dont la fille de Ramonet, qui pilotait sa X27 avec une dextérité peu commune :

Toutes les 3 au milieu de F2 et F3 vitaminés dont une superbe Alpine que conduisait en son temps Patrick Dépailler.

Dans le plateau des Tourismes Sportifs, j’eu le grand plaisir à retrouver mon ami Frèche venu avec une 24 B superbement préparée et d’une efficacité remarquable !

Mais aussi un coupé Sport NSU, autre marque de mon cœur et qui marchait super fort au milieu de R8 Gordini, Simca Rallye 2 et 3, BMW 700, Austin, etc… !

Dans le plateau des Racers, essentiellement composé de mécanique Panhard, on retrouvait nos amis du Racer Club de France, dont JP Terpan qui avait fait un déplacement héroïque depuis le Vercors (1100 km). Un exemple pour ceux qui rechignent à enrouler les kilomètres.

Egalement Gaby Billaud que j’avais sollicité et qui répondit présent, accompagné comme, il se doit, de ses fidèles mousquetaires : Serge Mace et Claude Le Foll.

Hélas, seul Gaby était venu avec son Racer, N’empêche que cette attention amicale, avait permis de nous retrouver et d’évoquer nos souvenir d’un VEC passés : amis anciens combattants, bonjour !

Samedi midi, l’odeur attirante des saucisses + frites + oignons à proximité de la ligne de départ, nous attirait à nous mettre en place sur la pré-grille après un briefing bon-enfant de l’organisation (Gilbert Ramonet) et de 2 commissaires de la FFSA, chargés de veiller au bon respect de l’esprit démonstration.

Dans l’ensemble, tout se passera bien pour les Racer, sauf pour mon Monomill qui me fit quelques caprices à chaque séance et celui de Morin (crosse d’échappement cassé à la 4ème séance).

Gaby Billaud, fit une brillante démonstration après avoir progressivement assimilé les difficultés d’un circuit en ville :

LES DEMONSTRATIONS

Chaque séance des 6 plateaux duraient 15 à 20 mn.

Une foule particulièrement dense et motivée jalonnait le circuit, respectant les consignes de sécurité inlassablement répétées au micro.

Les bagarres étaient intenses, comme ici avec Patrick Morin :

Suivi par Gaby Billaud

En Tourisme, Frédéric Frèche faisait la démonstration de son talent au volant de sa 24 B, faisant honneur à la marque doyenne, sous mes encouragements :

Les séances 2 et 3, voyaient mes ennuis commencer avec un câble d’accélérateur débranché et une goupille de commande de tringlerie de boite, cassée :

La 4ème séance me fut fatale à cause d’une violente sortie de route au bout de la ligne droite à fond de 3ème avant une épingle à droite = plus de frein, pédale sans résistance, collée au plancher !

Cause : tuyau de lookheed cassé au niveau du maitre-cylindre.

Braquage à fond à droite sans effet et direction la botte de paille que je tapais ainsi sur le côté avant gauche : le crosse d’échappement amortissant tout le choc bien aidée par la botte de paille que j’ai déplacée de 1m50, et qui connu ainsi une autre destinée que celle des vaches !

Sous la violence du choc, le capot passa par-dessus la botte et arracha toutes ses fixations et la clé du coupe-circuit devant mon saute-vent, sectionnée net à sa base !

Côté physique : positionné verticalement, ma visière heurta le volant et se brisa en plusieurs morceaux, le cou entaillé à gauche et mon genou gauche heurta le châssis, mais amortis par les genouillères de ma combinaison.

Douleur aux cervicales et aux épaules garantie, cette dernière due aux bretelles de la ceinture.
Je m’en sortais bien !

Mon souvenir le plus dur fut de voir arriver le choc dont je savait d’avance qu’il serait rude et sans pouvoir faire quoique ce soit et priant pour ne pas taper les commissaires de piste à ces endroits difficiles.

Drapeau rouge évidemment pour arrêter la course.

Ayant pu sortir seul sans trop de bobos, je rentrai à la ficelle derrière une Jeep jouant le rôle de dépanneuse.

Le Direction de course m’accompagnait ensuite vers le fourgon du SAMU où une doctoresse m’attendait pour examens et résorber ma coupure au cou.

UN TOUR DU CIRCUIT POUR VISIONNER LES POINTS DELICATS ET L’ENDROIT DE MA SORTIE DE ROUTE :

Voilà, plus de peur que de mal à mettre au rang des mauvais souvenirs.

Cet incident regrettable mis à part, ce fut un week-end formidable pour nous et nos voitures tant l’organisation était parfaite sur tous les plans.

Deux repas furent offerts le samedi soir et le dimanche midi, permettant ainsi de nous côtoyer sans aucune différence de niveau social, soudé par une même passion pour le sport mécanique « à l’ancienne » !

Suivra une remise de coupes offertes aux plus méritants, selon des critères de base sélectionnés par les commerçants :

Il est cependant regrettable que les Racer ne soient pas venus plus nombreux, car ce fut vraiment un régal de piloter dans les ruelles de cette sympathique commune sous les applaudissements des spectateurs, en course et lors de la remise des Prix.

Alors, messieurs du Racer Club France, rendez-vous dans 2 ans ? Chiche…

Une petite vidéo pour résumer ce week-end de sport et d’amitiés…

Charly RAMPAL (Photos Charly Rampal et Serge Mace)

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