Depuis 1951, cette compétition avait lieu tous les ans dans le nord de la France. Elle devrait disparaître en 1971.

Tout avait commencé en mai 1951 par une première édition qui portait le nom de Rallye du textile, nom hérité de la Foire Textile Internationale qui se tenait à Lille.

Puis ce rallye fut organisé les années suivantes sous le nom de rallye des routes du nord par le puissant Automobile Club du Nord de la France.

Ce rallye était à la fois une épreuve d’endurance et de régularité où des amateurs éclairés et plutôt aisés s’affrontaient, plutôt que de véritables pilotes.

Au fil des années, le parcours se durcissait et 1.000 km devait être parcourus en moins de 24h.

Peu à peu, on y intégra des courses de côte et de circuit comme en 1956 sur celui de Reims.

Le rallye faisait alors figure de véritable compétition et attira écuries et pilotes professionnels et les amateurs laissèrent progressivement la place aux ténors : Buchet, Storez, plus tard Trautmann, Schlesser, Greder, Bianchi et surtout Bernard Consten qui fut vainqueur en 1958, 1961, 1962 et 1966.

C’est donc en 1958 que Bernard Consten s’illustra dans ce rallye au volant d’une Dyna Panhard.

Rappelons que Bernard Consten était le fils d’un concessionnaire Renault, il débuta très tôt en rallye en 1956, avant de devenir le pilote officiel de différentes marques. Ses victoires ne se comptent plus ainsi que ses titres de champion de France.

Enfin, hommage suprême, il sera élu en 1968 Président de la FFSA, succédant ainsi à Claude Bourillot.

Mais revenons en 1958, pour dire que cette 7ème édition du Rallye des routes du Nord n’a pas déçu.

Le mauvais temps que tous les pilotes espéraient pour faire la différence, a bien sévi durant toute l’épreuve, alors que vingt quatre heure avant et vingt quatre heures après le soleil s’était remis à briller !

Les concurrents eurent à lutter contrer la neige et le verglas. Certains d’entre eux se rappelleront longtemps du tronçon Boulogne – Escalles.

Les premiers partis durent déblayer la route et à coup de pare-chocs démolir les congères qui encombraient le sol !

La première nuit fut terrible. A 175 km du départ, tous les concurrents étaient déjà pénalisés, comme par exemple René Cotton au volant de sa 300 SL qui mit près de cinquante minutes pour parcourir les 28 km de Boulogne – Escalles.

C’est là aussi que la DB Panhard de Louis Cornet versa au fossé. Sans l’aide amicale d’Olivier Ubezzi, sa course aurait été terminée.

Sur le circuit de Reims ce fut la pluie, la boue, des fleuves de boue où s’enfoncèrent de nombreuses voitures.

Les spectateurs remarquèrent la belle tenue, les performances de la Panhard de Consten – Hébert qui devait finalement s’assurer la première place.

Il faut dire que dans ces conditions les qualités de sa monture fut à la hauteur du talent du pilote.

Dans les Ardennes par contre, un temps plus clément n’apportera pas de changement au classement établi à Reims.

A cette occasion, le rallye avec cette épreuve, avait atteint son objectif de figurer en bonne place au calendrier de la prochaine saison de rallies.

C’est un épreuve dure, riche d’enseignements tant en ce qui concerne les voitures que les pilotes.

D’autre part, ce rallye a consacré, cette année, la suprématie des voitures de tourisme et la production française en particulier, poussant les constructeurs à poursuivre leurs efforts.

Classement Général et classement à l’indice :

Charly RAMPAL