LA DYNA Z1-V.H.C.
LA DYNA Z1 – V.H.C.
Voiture hors norme de la gamme Panhard d’après-guerre de par ses performances, ses qualités dynamiques et de sa conception révolutionnaire, elle ne tarda pas à revêtir l’habit de lumière du sport automobile.
Je ne reviendrai pas sur la genèse de cette voiture, je l’ai assez raconté dans mes numéros du Panhard-Magazines et puis les panhardistes la connaissent tellement que ce serait leur faire injure que de reprendre une à une toutes ses qualités.
Bon, je vois qu'il y en a qui ne connaissent pas : un petit rappel en image pour vous faire plaisir et recadrer le sujet.
Pour nous, amateur de sport-automobile et pilotes Panhard en V.E.C., la Dyna Z1 représente une base de tout premier ordre pour tendre vers la performance et mettre le pied à l’étrier à moindre frais.
Par rapport à une 24CT, le rapport poids/puissance plaide en sa faveur. Bien préparée, munie d’un train avant de PL17, des amortisseurs Koni réglables, des pneus XAS adaptés, une barre stabilisatrice et en surbaissant le train arrière, on arrive déjà à améliorer considérablement la tenue de route.
Au niveau freinage de bons tambours E.T.A. des 24 ou des dernières 17 feront l'affaire, sans aller jusqu'au ALFIN de chez DB !
Côté mécanique, pas de soucis, on sait faire ! Le 850, de base bien préparé par nos spécialistes (assez nombreux je dois dire) est un gage d’une meilleure fiabilité. Un peu plus de compression, un équilibrage parfait des masses en mouvement, des soupapes de qualité, des entrées / sorties agrandies (il faut que ça respire là-dedans) , un arbre à cames un peu plus croisé (comme sait le faire notre ami Kiki), les bougies 2HL Golden Lodge (on les trouve chez Alfa), le tout coiffé d’une pipe d’admission à double carburateurs dont les gicleurs ont été bien calculés à la hausse, bien équilibrés et le tour sera joué.
Ajouté à cela un volant allégé, une butée à bille et un embrayage à diaphragme qui servira de liaison avec une boite de vitesses longues de 24CT ou mieux de CD Rallye pour les circuits rapides. Sinon, pour Dreux ou les courses de côte, une boite de camionnette sera la bien venue pour s’extraire des virages serrés.
Je conseillerai aussi un échappement « full » inox avec des crosses en deux partie comme savait si bien le faire le Club Panhard France sous le règne de Grandemange : cela permet une intervention rapide sur les circuits.
L’important réside dans le bon montage de cet assemblage et là, ce n’est pas gagné, car la mécanique Panhard ne supporte pas l’à peu près, comme sa conduite d’ailleurs ! Le meilleur à ce poste est Yves Leguiller surnommé "hibou lugubre" !
Je vous en parle en connaissance de cause, car comme vous avez pu le lire dans ma rubrique « Circuits » , j’ai conduits à de nombreuses occasions sur circuit ce type de voiture : 24h de Dreux (2 fois en Z1 et une fois en 24CT) et les 24h du Paul Ricard.
Deux voitures très différentes dans leur préparation. Pour les 24h de Dreux, course d’endurance entre Panhard, une préparation « light » est bien suffisante, d’autant que le circuit s’apparente à celui pour les karts. Tandis que le Castelet, c’est une autre musique !
Dans le premier cas, c’est Bertrand Hervouet qui avait préparé la voiture, sans problème mécanique, nous n’avons pas terminé car notre ami Pagès l’avait mise sur le toit par une nuit sans lune !
L’autre participation du Castelet avec la Z1 avait été préparée par Michel Norman.
Pour le Castelet et les courses VHC , Michel Norman avait monté un 1.000 cm3 qui marchait fort bien… quand ça marchait : voir la vidéo à Dijon où il me rattrapait sans problème dans les lignes droites ! Mais dans les courbes et les virages : c’est autre chose… jusqu’au « tête à queue » !
Mais question fiabilité : le 1.000 est un peu du cristal qui supporte mal les hauts régimes ! Le vilebrequin doit subir des forces plus importantes, quant au carter, je ne vous en parle même pas !
Maintenant chacun ses goûts, la performance ou la fiabilité : il faut choisir. Moi, je préfère cette dernière, même si ça va moins vite. Au moins, on passe un week-end tranquille, assuré de faire toutes les épreuves et passer plus de temps au volant que les mains dans la m… !
Il faut un peu plus se cracher dans les mains pour tenir le volant et compenser le manque de puissance par un peu plus de qualité de pilotage. Evidemment, si on a les deux, c’est le pied !
Mais la course à la puissance fait aussi parti du jeu, je ne critiquerai jamais ceux qui la recherche : il faut le savoir et ne pas venir se plaindre après.
C’est Jean-Pierre Evrard, un ancien pilote Panhard des années 50 qui remit sur la piste des VHC, une Dyna Z1 en 1988 dans le même plateau des Tourismes que ma 24CT..
Un court extrait sur la piste de Dijon :
Il s’était bien essayé avec une Dyna X, bien préparée, mais une monte pneumatique trop performante (Michelin XAS – FF) donc trop adhérente, firent que la voiture ne supporta pas et se mit sur le toit dès la première attaque trop optimiste d’un virage.
Alors Jean-Pierre pourquoi ce retour en compétition avec cette Dyna Z1 ?
Le comportement de la Dyna Z1 VHC est exemplaire, mais je préfère celui de la 24CT, plus basse et mieux contrôlable. Par contre, sa légèreté et son Cx la rendent très performante.
Aujourd’hui avec sa Dyna Z1 bleue, Meunier affole les chronos. Pour avoir couru avec lui au Bourbonnais et à Angoulème, je peux vous dire qu’il faut y aller pour le battre.
Tout cela pour dire que la Dyna Z1 en VHC n’est pas du tout ridicule, bien au contraire.
Nous en avons vu une en Maxi 1000 aux mains d’Echivart qui marchait fort ! Aujourd’hui, dans cette discipline, la concurrence est rude et les voitures au top de leur préparation. Et puis la crise financière n’arrange pas les choses et courir en Panhard prouve que les moyens ne sont plus en rapport avec les niveaux d’engagement demandés.
Charly RAMPAL