Bernard Boyer s’est forgé un esprit de compétition avec les motos. C’est grâce au Monomill acheté en décembre 1958 qu’il se lança dans le sport automobile avec le succès que l’on connaît.
Mais pour nous panhardistes, il restera la clé de voute du succès du CD-Panhard aux 24h du Mans 1962.

La suite de sa carrière se fera chez MATRA.

En 1994, en déficit d’activité suite à sa mise en retraite bien mérité, il décide de construire un Racer 500 « à l’ancienne », pour garder la main et renouer avec le pilotage dans le cadre du Club du Racer 500 récemment créé par Henri Julien.

Cette voiture lui permettrait de concrétiser ses idées toujours bouillonnantes et pourquoi pas concevoir la voiture idéale pour s’éclater dans un Club des 500 !

Dans cette idée, Bernard souhaitait une voiture petite et légère, facile à piloter, mais aussi à entretenir.

Pour remplir cet objectif, il fallait partir un bloc moteur/boite de moto moderne qui soit puissant et léger sans besoin de le modifier.

C’était à cette époque, les motos japonaises qui répondaient en tout point à ce cahier des charges. Son choix se porta sur un bloc bicylindre Honda du modèle Transalp 600.

Les premiers prototypes apparaissent courant 1985, équipés de moteurs 500 cm³, en « V » à 52° 4 temps refroidi par liquide.

Côté distribution, on note un ACT et 3 soupapes par cylindre.

Il développait 50cv à 8.000 tours / minute.
Le couple maxi est de 5,4 mkg à 6.000 tours.
Deux carburateurs Keihin de 32 l’alimentent.
L’embrayage multidisque est à bain d’huile.
La boite comporte 5 vitesses et la transmission est par chaîne.
C’est un modèle de moto à vocation trail, produit à partir de 1987 . Cette moto est une machine très polyvalente pouvant être employée aussi bien sur les longs itinéraires routiers qu’en tout-chemin.

Le succès de cette machine ne s’est jamais démenti depuis sa sortie ; elle véhicule auprès des motards une image de fiabilité, de longévité,
Avec 50cv et la légèreté de la voiture qui devait avoisiner les 250 kg, cela donnait un joli rapport poids/puissance.

Grand technicien et perfectionniste qu’il était, Bernard souhaitais une répartition de poids aussi égale que possible entre l’avant et l’arrière, malgré la position centrale de l’ensemble mécanique.

Pour cela, il adopta des solutions qui avaient fait leur preuve ailleurs, mais jamais toutes ensembles.

Il fallait avant tout alléger l’arrière. Pour cela, il adopta un seul frein pour les roues arrière et pas de différentiel.

Le contrôle des poussées latérales et le maintient du carrossage se feraient par les seuls arbres de transmission. Ce qui influençait la géométrie des suspensions.

Dans cet objectif de chasse au poids, il devait faire son marché dans les magasins de pièces détachées en choisissant les plus légères ou tout au moins trouver les moins lourdes quitte à les alléger ensuite.

Vacciné à la philosophie MATRA, il optimisa chaque détail dont l’accumulation devait forcement atteindre le niveau de performance qu’il s’était fixé.

Mais tout ne se trouvait pas dans le commerce et Bernard du faire usiner certaines pièces.

Heureusement que ses anciennes connaissances humaines lui vinrent en aide comme ces deux anciens d’AGS et surtout des sous-traitant capables de répondre à ses besoins, comme Mini-Méca situé à Toulon.

Petit à petit tous les éléments rassemblés et montés commençaient à donner une forme concrète à ses idées.

La carrosserie en aluminium fut magnifiquement réalisée par Patrick Barrier

La voiture sera terminée début mai 1996. Bernard l’amena sur le circuit du Luc le 9 mai pour ses premiers essais.

Théoriquement très bien pensé, le Racer 500 Boyer fit une excellente impression à son pilote avec comme point d’orgue un freinage d’une redoutable efficacité : la légèreté de l’ensemble avait été payant !

Seul petit bémol un refroidissement un peu limite que Boyer résolu en déplaçant les deux petits radiateurs latéraux à l’avant de la voiture.

Son souhait aurait été d’en vendre quelques unes, mais la performance a un coût et le choix qu’il avait fait sur certaines pièces avait fait monter l’addition à un sommet qu’aucun candidat pour ce type de voiture n’osera atteindre.

Ce Racer Boyer restera donc unique et c’est Patrick Jamin qui en est devenu l’heureux propriétaire.

Charly RAMPAL (Documentation Bernard BOYER)