Le Mans-Classic, c’est déjà hier, puisque l’édition 2016 a eu lieu du 8 au 10 juillet derniers, avec une journée supplémentaire au menu de cette huitième édition : les voitures étaient en piste dès le vendredi matin.

Tous les deux ans et depuis 2002, Le Mans-Classic est le post-scriptum des célèbres 24 Heures du Mans. Une sorte de conservatoire, mais surtout un Musée vivant plutôt qu’un cimetière de voitures à l’arrêt, même sous des sunlights !

La piste est donc leur véritable écrin pour ces pur-sang où plus de 500 bolides illustrent in vivo l’histoire mancelle de 1923 à 1979.
Sur la piste bien sûr, mais aussi dans l’immense enceinte du Bugatti où plus de 8.000 voitures (oui, huit mille !) amenées par les clubs relatent tout simplement l’histoire de l’automobile.

LM-CLASSIC-2016-AMBIANCE-CLUBS

Et particulièrement sur le stand de l’Amicale DB :

DB-CD-LM-CLASSIC-CLUB

Le Mans Classic est devenu un élément majeur et incontournable des courses pour voitures de compétition historiques et l’année 2016 n’a pas fait exception.

Ce sont en effet 443 voitures qui ont été réparties entre les six plateaux traditionnels de l’épreuve organisée par Peter Auto et l’Automobile Club de l’Ouest sur le circuit des 24 Heures du Mans.

Seul le plateau 1 -voitures de 1923 à 1939- n’a pas le plein des engagés mais il est néanmoins riche de 68 autos qui sont loin d’être les plus laides de l’évènement, les autres plateaux affichant complet avec 75 engagés chacun et une liste de réservistes au cas ou.

Nos représentants de la mécanique Panhard étaient, comme d’habitude, répartis uniquement sur deux plateau : le n°2 et le n°3 en fonction de leur date de sortie.

Plateau 2 (1949-1956)

En franchissant le cap de la Seconde Guerre Mondiale, les voitures ont gagné en vitesse et nous avons retrouvé des constructeurs qui sont toujours à la pointe de l’actualité comme Ferrari, Aston Martin ou Porsche, des marques toutes victorieuses dans la Sarthe, et d’autres qui le redeviendront peut-être comme Jaguar, Maserati ou Lotus.

Mais ces marques mythiques n’étaient pas seules en piste puisque notre intérêt s’est porté sur 7 Panhard : 5 DB, une Callista et une Monopole.

En voici la composition :

PH MAHUL sur la barquette DB LeMans 1957 n° 8 ex-Honoré Durand…

COINTREAU / COUSSEAU / LEMETAYER sur Monopole n°11

MONOPOLE

BLANCHARD / BLANCHARD sur DB HBR4 n° 41

DESPOINTE / BROOKS sur DB-HBR 55 n° 9

STEVENS / GAUTRIN sur DB HBR 1953 n° 62

LM-CLASSIC-2016-DB-N62

TAVANO / BERARD sur CALLISTA n° 58

FOUQUET HATEVILAIN sur DB camionnette de 1958 n° 69

DB-VITRINE

Notons aussi la présence d’un DB-Citroën de 1945 qui ne fait pas l’objet de cet article sur les Panhard et qui connu bien des soucis.

On notera l’absence de la barquette Trouis de nos amis Gayraud qui ne s'étaient pas inscrits dans les temps.

Pour compléter ce plateau : des Cooper, des Healey, des Allard, une Cadillac, des Triumph et bien d’autres.

Les Jaguar ont naturellement occupé la tête, telles les Jaguar D 1955 de Andy Wallace, lui-même ancien vainqueur au Mans ou celle de Gary Pearson et Carlos Monteverde, deux des grands spécialistes des courses historiques.

SAMEDI : PLACE A LA COURSE

C’est sous un beau soleil et une température qui flirtera avec les 30° que le plateau n°2 se présente devant un public nombreux et chaleureux pour leur mise en place pour un départ « type Le Mans » fictif puisque la grille sera reconstituée sur la ligne droite des Hunaudières pour un départ lancé, principe de précaution oblige…

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17h20, le drapeau s’est abaissé devant les 73 voitures. Dès l’envol, les gros cubes ayant pour nom Jaguar Aston Martin, Ferrari et Maserati, prennent le large.

Derrière nos représentants en DB ferment la marche.

Seul Mahul avec la barquette du Mans 57 (ex-Honoré Durand) avait réussi à s’intercaler plus avant.

Hélas, à quelques minutes de l’arrivée de cette première course, un problème de blocage de la pédale de frein coincée dans le tablier en position haute, lui fit prendre l’échappatoire dans les graviers.

Pierre-Henri avait délibérément choisi de s’arrêter dans le bac à sable plutôt que de tenter de passer le virage du tertre rouge sans frein.

Cette erreur stratégique a bien failli lui être fatale car il avait sous estimé sa vitesse (environ 120 kmh) .

La voiture rebondit sur le sable pour décoller, montant à plus de 2m en l’air, manquant de se retourner puis atterrit à 2m des pneus sans aucun autre dommage qu'une poignée à cailloux...

Beaucoup de chance de ne pas l’avoir prise sur la figure !

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Après avoir ramené la voiture au paddock, une réparation de fortune fut faire en agrandissant le passage de la pédale de frein sur le tablier.

Grace à cette intervention, il pourra repartir pour les deux autres courses et fit une brillante démonstration qui l’emmènera à la 25eme place au scratch sur 72 , ce qui est inespéré !
Son meilleur temps fut de 6'23" : tout simplement remarquable.

Quant à l’indice, le statut de « prototype » ne le favorisait pas.... Il terminera quand même à la 10ème place

Suivait à la 33ème place le superbe proto DB-camionnette du fils de notre ami Fouquet-Hatevilain qui fit une course sans histoire.

Notons à la 35ème place la belle prestation du DB n°9 de 1956 suivi à la 40ème position de la rare Monopole 1956 n° 40.

Pour les autres représentants, pas de soucis majeurs, seule la barquette DB n°62 dut s’arrêter pour refixer son capot moteur à grand morceaux de ruban adhésif ! En effet, un des petits tubes charnière qui tiennent le capot avait lâché. Le capot tenu uniquement par les deux sangles supérieures ne s’est pas envolé, mais est venu se rabattre contre le saute-vent et le casque du pilote, sans autre dommage qu’une bonne frayeur.

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Les 2 autres courses se déroulèrent sans incident, sinon un problème aérodynamique sous le capot moteur mis en pression et qui a perturbé l’admission, privant le moteur de toute sa puissance.

Malgré cet inconvénient persistant, la belle barquette n°62 terminera à une honorable 45ème place, sachant que Stevens et Gautrin ne sont que des gentlemen drivers.

Par contre, des soucis mécaniques pour la course de samedi pour les Blanchard sur le DB n°41 : soupape cassée ! D’où l’obligation de changer le moteur avant la course de nuit.

Un moteur solide mais moins performant qui les fera remonter à la 53ème place et ce sera la dernière voiture à mécanique Panhard classée.

La Callista des sympathiques Tavano / Bérard ; équipée d’un 1000 cc, termine à la 48ème place après des courses régulières sans grosses attaques.

Ce plateau n°2 fort de 7 voitures à mécanique Panhard fera honneur dans ses prestations et sa fiabilité, à la prestigieuse Porte d’Ivry dans les épreuves mancelles.

Classement à l’indice de performance des Panhard du plateau N°2 et par ordre croissant :

10ème ; Mahul sur DB barquette n° 8, de 1956

30ème : Tavano / Bérard sur Callista N°58
….
33ème : Cointreau / Cousseau / Lemetayer sur Monopole N°11
….
39ème : Fouquet-Hatevilain / Moreau / Dillemann sur DB-Camionnette N° 69
….
41ème : Stevens / Gautrin sur DB Barquette N°62 de 1953
….
42ème : Despointes / Brooks surDB-HBR de 1956 N°9
….
51ème : Blanchard / Blanchard : DB-HBR 1954 N°41
….

Une vidéo résume l’ensemble des deux courses du samedi et dimanche.

Plateau 3 (1957-1961)

Dans ce plateau, on se rapproche du top niveau, puisque les éditions des 24 Heures de 1957 à 1961 ont souri à Jaguar, Aston Martin et à Ferrari, mais on ne verra malheureusement pas de Jaguar D, d’Aston Martin DBR1 ou de Ferrari 250 TR.

Jaguar ne sera représenté que par deux Type E, Aston Martin par des DB4 GT alors que Ferrari aura en piste quelques belles 250GT dont une superbe Breadvan.

Ces trois marques ont laissé la vedette aux Lister, qu’elles soient Costin ou Knobbly, même si Lotus sera également en force.

Gérard Larrousse, vainqueur des 24 Heures du Mans 1973 et 1974 et Président du Club des Pilotes des 24 Heures du Mans, était au volant d’une Porsche 550 Spyder et Marco Werner, triple vainqueur au Mans, pilotera une Maserati T63 Birdcage.

De notre côté, ce plateau avait perdu le CD de Pierre-Henri Mahul (en plateau 2 avec la barquette DB) et le DB-HBR de Charly RAMPAL et Gérard Dantan, conséquence de ma déception de 2014 victime d’une préparation de la voiture bas de gamme, qui nous vit abandonner pour la course du dimanche : plus jamais ça ! La voiture fut terminée de justesse dans une étrange ambiance, constituée de contradiction entre nervosité et soulagement.

Si l’on retrouve avec grand plaisir le CD de Jacky Laguerre et le DB-HBR de Hubert Godefroy, nous notions la participation d’un nouveau binôme au nom illustre, puisqu’il s’agit du petit-fils de Gérard Laureau.

On avait donc sur la grille de départ :

Les LAUREAU sur DB HBR de 1960 n° 9

LAGUERRE / CAGGIANO sur CD Panhard n° 58

GODEFROY / DUPRAT sur DB HBR de 1958 n° 69

DB-N-69-CD-58

Dès le départ, la Lister Jaguar n°55 de Ward et la superbe Masérati birdcage n°47 s’envolent et on sent que la bagarre pour la victoire va se jouer entre ces deux pointures.

Leur passage en virage est impressionnant d’efficacité, toujours en glissades bien maitrisées.

Ce sera finalement la Jaguar qui l’emportera battant au fil des tours le record de la piste.

Nos 3 représentants seront vite distancés par ces joutes d’une autre cylindrée.

N’empêche que leur prestation fut d’un haut niveau et une fois encore Jacky Laguerre fit preuve de son talent et de la vélocité de son CD.

Globalement son escapade mancelle s'est bien passée.

Il a quand même eu son lot d'incidents ou de gags.

- Perte temporaire de la clé de contact au moment des qualifications de jour. Démarrage au fil électrique, puis les bobines qui chauffent pendant la longue pré grille (on n'avait pas débranché la batterie). Refroidissement de la bobine avec un chiffon que Michel Marchand avait imbibé d'eau donnée par un spectateur. Départ dans les temps pour les qualifs.

- Bruit bizarre au retour de son copilote lors de la course de nuit : perte de la plaque de fermeture côté starter sur un des Zénith du CD avec énorme prise d'air. Perte sûrement récente sans conséquence sur le piston.

- Dernière course du dimanche : il y avait une petite fuite à l'échappement gauche malgré la bride bien serrée. Jacky prend le relais de son copilote et après Arnage important bruit qui m'incite à passer au stand. On constate une rupture de la pipe d'échappement au niveau de la collerette d'appui. La sonde lambda montre un mélange beaucoup trop pauvre du côté cassé qui risque de compromettre la fiabilité du moteur en continuant. C'est l'abandon à 2 tours de la fin !!

LM-CLASSIC-CD-ARRET-STAND

En ce qui concerne l'indice, les commissaires l'ont classé, malgré sa demande, en GTS8 et non en GTS3 comme en 2014 et 2012.

Il était donc la seule voiture du plateau en GTS8 ( à cause de l'année de production 1963) avec un coefficient catastrophique de 0,78 au lieu de 0,59.

Donc aucune chance de bien se classer.

Antoine Laureau fait une belle dernière manche après pas mal de galères pour problèmes d'allumage dans les premières courses. Son HBR tout neuf est magnifique.

Les débutants « Laureau » firent donc une course sérieuse et appliquée. Antoine nous raconte sa course en fin d'article

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Quant aux habitués Godefroy / Duprat, ils seront les mieux classés à l’indice de performance : 10ème. avec leur HBR5 en GTS3.

Classement à l’indice de performance des Panhard du plateau N°3 et par ordre croissant :

10ème : Godefroy / Duprat sur DB-HBR de 1958 N°69 (39ème au général)
...
40ème : Laguerre / Caggiano sur CD-Panhard de 1963 N°58 (43ème au général)
….
52ème : Les Laureau sur DB-HBR de 1960 N°9 (56ème au général)
…. Sur 64 classés

Une compilation de vidéos centrées autour des voitures Panhard, résumera les deux courses de jour.

Exclusivité : Antoine Laureau nous raconte sa première participation à ce Mans-Classic :

" Le coach est sorti de restauration début juin et nous avons du installer le pot d'échappement pour pouvoir commencer à rouler avec. Nous avions parcouru avant le Mans 1300 kms dont une grosse séance de 45 minutes sur le circuit Beltoise à Trappes sous la pluie.
Ces 1300 kms se sont essentiellement déroulés sous la pluie, ce qui nous a permis de découvrir que le coach est une véritable baignoire qui se remplit ;-) On a fait des trous et amélioré le système d'essuie glace et de ventilation.

Le passage sur le circuit nous a confirmé qu'il était nécessaire de revoir le sélecteur de vitesse et de changer les câbles. La particularité de notre coach est d'avoir un sélecteur bidouillé de type Le mans.

Nous avons bcp bossé pour que la voiture soit opérationnel durant le mois de Juin.
Nous sommes passé chez Gérard Dantan (notre voisin) qui nous a gentiment prêté un moteur au cas où.

Nous avons déposé le coach le lundi chez un ami au Mans.

Nous sommes arrivé au circuit le mercredi vers 14h30 pour éviter la foule, les contrôles administratifs et techniques ont été expédié.

Du coup, nous avons pu profiter du mercredi après midi et jeudi pour flâner dans les paddocks en l'absence du public: moment super agréable.

Le jeudi, nous avons posé les autocollants sur la voiture et nous avons eu un grand moment de solitude pour poser les numéros. Heureusement, l'équipe Godefroy/Duprat nous a aidé et après 45 minutes sur un numéro que nous avons essayé de collé, nous avons du le découper. Les 2 autres ont été expédié en 10 minutes ;-)

Le vendredi, nous avons de régler les amortisseurs en position dure (Koni).
Arrive la séance d'essai, et là catastrophe nous avions oublié de mettre le transpondeur.
Je boucle 5 tours pour apprendre le circuit et je passe aux stands pour poser le transpondeur.
Je m'élance de nouveau et soudain le moteur de marche plus: PLOC-PLOC-PLOC, je me mets à l'abris après le virage de la chapelle. La séance se terminant je rentre sans ficelle, la voiture ayant redémarrée sans problème sans temps et donc nous partirons dernier.
Lors de cette séance, il faisait 32 degré.
Nous avons supposé que les bobines avaient chauffée et nous nous sommes dit que à minuit avec une température plus modérée elles tiendraient.

Le samedi matin à minuit, mon père s'élance et arrivé à Mulsanne: PLOC-PLOC-PLOC. Il est en perdition sur jusqu'à Arnage et ça repart. Il s'arrête au stand et me file le volant en pensant avoir fait une bêtise. Je repars et de nouveau le PLOC-PLOC-PLOC et je m'arrête au Tertre Rouge. Je repars et tombe immédiatement en panne. Je me gare dans un sifflet. Je rentre en ficelle suivi d'une dépanneuse.

Suite à ces problèmes, les amicalistes nous disent que les bobines valéo n'ont pas bonne réputation. Nous nous mettons en quête de bobines Ducellier et les amicalistes vont en démonter sur leurs voitures sur le stand de l'Amicale, ainsi que des condensateurs Ducellier.
Nous sommes alors sûr que notre panne vient de là.

Arrive le samedi pour le départ Le mans. Je pars et boucle le tour de formation en dernière position ne voulant pas tirer sur la mécanique et c'est le départ lancé.
Je boucle le premier tour sans problème et PLOC-PLOC-PLOC juste dans les chicanes de ligne d'arrivée. Je me gare à l'abris sur le côté gauche, tente de redémarrer sans succès, les commissaires me poussent en arrière pour mettre l'auto à l'abris.
Vincent arrive à me rejoindre et peu voir la voiture en panne. Nous diagnostiquons alors que la pompe mécanique "BRUNEL" est HS. Elle n'avait que 1380 kms...
Enfin, on se dit que tout nos problèmes viennent de l'alimentation en essence.

Ayant préparé la voiture dans un soucis de fiabilité, nous avions installé une pompe à essence électrique accouplé à un filtre à essence réglable. Nous l'avons mis en fonctionnement en bypassant la pompe manuelle.

Étant serein, mon père va se coucher et je prendrai part seul à la course de nuit.

De gros incidents ont eu lieu en catégorie 5 et 6: rails explosés etc, du coup le départ est décalé d'1 heure: 3h05 à 4h05.

Je me lance dans le tour de chauffe et après la chicane Playstation: PLOC-PLOC-PLOC. Je me gare sur le côté droit ayant aperçu dans la pénombre un sifflet.

Les commissaires de piste me poussent et je descends. J'appelle Vincent et nous commençons à tenter de réparer: vérification de l'alimentation en d'essence: OK, je change une bobine et ça redémarre. Je demande l'autorisation de repartir et je reprends la piste. Entre temps Safety car car au poste 11 une voiture brûlait...

Je repars et arrivé à Arnage: PLOC-PLOC-PLOC. Je sors dans le sifflet derrière le virage où je suis accueilli entre autre par un gendarme. Je recommence ma tentative de réparation et je m'aperçois qu'en déconnectant les bougies du haut cela marche... On suppute un problème de bougie. Je déconnecte la bobine des bougies du haut et le moteur tourne bien. Il ne reste que 4 minutes et on décide d'attendre la ficelle.

Derrière la BMW X6, je suis dépité mais je garde le sourire car malgré nos déboires j'ai passé un bon moment avec les commissaires de pistes. Je sais où est le meilleur café du circuit...

J'arrive au padock et avec vincent on ne sait plus trop quoi penser de nos problèmes. On décide d'essayer de voir d'où pourrait venir le problème. Dans la pénombre, en enlevant la tête d'allumage et en faisant tourner le moteur, on voit des arcs lumineux sur l'allumeur... Pendant 1300kms nous n'avions eu aucun problème avec cet allumeur.
On envoit Eliott chercher l'allumeur "simple" et on le monte à 5h30. Enfin, je rentre au camping-car pour dormir 1h20.

Le dimanche matin, je pars en premier pour donner le relais à mon père au bout de 4 tours (dont le tour de mise en grille). La voiture marche bien et étant prudent compte tenu du peu de roulage, j'efface un à un les concurrents devant moi. Je m'arrête et mon père me dit de continuer. Je termine le dernier tour en 6,57 en ayant amélioré à chaque tour. Nous sommes content nous avons terminé la course et nous nous classons 56 avec 7 tours...

Nous savons maintenant ce qu'il faudra amélioré sur la voiture pour les prochaines éditions, car on a attrapé le Virus du Mans.

J'encourage les passionnés à ce confronter à cette épreuve qui pour nous est mythique.

Enfin, je garderai de supers images de notre week end: la solidarité des amicalistes, mes réparations dans la nuit sur les Hunaudières et à Arnage et avoir terminé la course contrairement à d'autres."

Autre témoignage, celui de la barquette DB n°62 de Stevens / Gautrin, dont c'était également une première pour les pilotes, que nous raconte Reynald Vercoutter, le célèbre et compétent préparateur des moteurs Panhard :

LM-CLASSIC-DB-N62

" Depuis leur participation aux 1000 Miles en mai 2015 (pour laquelle j'avais préparé le moteur), rien n'a été revu sur l'auto. Malgré les rappels réguliers de Jérôme (qui avait lui aussi attrapé "un certain virus"), je ne trouvais jamais le temps et la place pour prendre l'auto et remédier aux divers problèmes que nous avions identifiés, exemple : ils ont bouclé les 1000 Miles sans jamais pouvoir passer la marche arrière !
Si la voiture est très belle d'aspect, nous savions qu'elle avait reçu une restauration type "Musée" donc pas vraiment prête à reprendre le bitume.

Avec Alain, fidèle assistant technique de Jérôme, nous nous mettions à la tâche le 04/06/2016. Dépose du moteur, de la boîte, des transmissions, des tambours, des flasques et moyeux AV et AR, des pivots et des triangles dont 1 axe était cassé ! etc. …

Tous les roulements de roues seront remplacés avec une reprise de calage particulière pour ces moyeux spécifiques pour lesquels on ne trouve plus de cales dans le réseau habituel de pièces de rechange.
Les flasques de freins, garnitures, cylindres de roues, flexibles et tambours seront remplacés ! Sans oublier la fabrication de pistons spéciaux pour les cylindres de roues AR (type X84).
Les axes de triangles et axes de ressorts plus longs (pour fixation inférieure des amortisseurs) seront refabriqués.

La fixation - suspension du groupe motopropulseur sera revue.
La boîte sera remplacée par une autre pour laquelle nous avons choisi chaque rapport spécialement pour la piste. Une autre boîte de secours (avec des rapports différents et que nous appellerons " Rallye") sera également préparée dans le même temps et emmenée au cas où ! … Le disque d'embrayage, monté neuf pour les 1000 Miles, sera remplacé car il broutait.

Quant au moteur, celui des 1000 Miles n'a parcouru que 1600 km et semble en pleine forme ! Un contrôle des compressions sera effectué, suivi d'une vidange et d'un réglage des culbus. Ce moteur sera remonté tel quel dans la voiture.

Jérôme avait souhaité disposer d'un moteur de secours identique à celui monté sur l'auto et permutable facilement. Si j'avais bien trouvé, réuni et préparé les organes (goupillage du vilo …), il me restait, courant juin, à assembler ce moteur et à le passer au banc ! Ce fût fait.
Ces 2 moteurs sont en configuration tout à fait standard : 848cc, volant moteur normal, simple allumage par rupteur et bobine, 1 seul carburateur double corps, pompe à huile d'origine, pas de double carter, arbre à cames "S", huile minérale 20W50 !

Seule entorse à l'origine : les embiellages sont goupillés.
Nous n'avons pas eu besoin du moteur de secours, et n'avons même pas refait le niveau d'huile du moteur en place ! Idem pour la boîte que j'avais confiée à l'ami Bertrand par manque de temps.

Nous savions que la voiture était tombée dans un ravin aux 1000 Miles 1955, le châssis porte toujours les traces de cette sortie de route, malgré cela, nous avons d'abord tenté de remonter les trains-roulants conformes à l'origine. Nous nous sommes vite rendu compte qu'il fallait remettre en place les différentes rondelles de calage que nous avions trouvées au démontage. Le centre de contrôle géométrie ne pouvant nous recevoir, c'est à l'ancienne méthode avec l'outillage d'époque que nous "dégrossirons" ces réglages.

Il est certain que ce n'était pas l'idéal pour nos 2 pilotes de prendre le départ dans ces conditions, mais nous n'avions pas le choix car nous étions déjà le mardi 5 juillet 2016 et le lendemain après-midi nous partions pour Le Mans ! La géométrie complète de la voiture sera reprise après.

Nous n'avons pas eu le temps d'essayer et de mettre au point la voiture après remontage !
Nous étions confiants sur la mécanique et le freinage, le but pour cette 1ère, n'était pas le classement mais plutôt terminer en se faisant Plaisir !

Le capot AV qui s'est retourné a été notre seule intervention sur l'auto, vite résolue en allant chercher "outils et matériaux" là où "il y a tout ce qu'il faut" …

C'est donc un Grand moment de bonheur et de plaisir que nous avons vécu durant ces 5 jours, accompagné de Thierry Farges qui nous protégeait de la déshydratation en nous servant, (si besoin …), une bouteille de Mouton Cadet rosé directement du frigo de son ambulance Goélette !

Que du bonheur ! "

Charly RAMPAL sur des informations des différents participants (merci à eux pour leur réactivité) et du visionnage en streaming des courses de samedi et dimanche, comme le montre les vidéo.

Pour agrandir les photos : cliquez dessus, puis revenez au texte en cliquant sur la flèche "retour" ...