LA DB ANTEM – TROUIS
C’est en 1950 que débute chez DB l’idée de construire un petit cabriolet sport qui va s’appuyer sur les brillants résultats en compétition de la marque nouvellement équipée de la non moins brillante mécanique Panhard.
Nos deux compères de Champigny sur Marne, aimeraient, en ce début des années cinquante, entamer une carrière commerciale avec des modèles de petite série.
Dans cette perspective, ils ont demandé au carrossier Antem de leur préparer un cabriolet aux lignes agréables qui va figurer au Salon de Paris d’octobre 1950 sur le stand Antem et dont une vingtaine d’exemplaires seront produits en 1951.
Cette petite voiture sera dessinée par Jean Antem, le fils du carrossier.
Elle aura aussitôt le feu vert de DB pour entamer sa réalisation.
Ce nouveau cabriolet DB utilise le moteur 745 cc, la boite et les principaux organes mécaniques de la Dyna 120.
Installés dans un châssis qui comporte une poutre centrale de section carrée associée à des longerons et traverses perforés en tôle pliée. La suspension arrière est originale.
Ses principales dimensions sont les suivantes :
- empattement = 205 cm
- voie = 122 cm
- longueur hors tout = 375 cm
- largeur hors tout = 145 cm
- hauteur avec capote = 110 cm
La carrosserie est entièrement métallique, essentiellement en métal léger.
Le pare-brise est galbé d’une seule pièce. Il est démontable.
Qu’il soit vu de face ou de l’arrière, le cabriolet DB-Antem ne manque pas d’élégance tout en conservant des formes très simples.
Pour les modèles « course le pare-brise est remplacé par une tôle plate équipée de deux saute-vent.
Son poids est de 420 kg et sa vitesse en version « tourisme » est de 140. La version course quant à elle peut atteindre les 170, comme les modèles du Mans.
Au Salon d’Octobre 1951, le cabriolet Antem a le privilège d’être accueilli sur le stand Panhard auprès de Dyna X de série, ce qui a évité à Deutsch et Bonnet de louer leur propre emplacement au Grand Palais.
Même s’il n’a connu qu’un succès très moyen (20 exemplaires), le cabriolet Antem figurera encore au catalogue DB au Salon de Genève 1952.
Il disparaitra du catalogue au Salon de Paris de 1952.
DB TROUIS
C’est donc une barquette Antem, châssis n°762 , que Georges Trouis achète en 1951.
En 1952, il va la re-carrosser en coupé.
Georges Trouis est un garagiste parisien situé rue de la Jonquière dans le 17ème arrondissement. Sa passion pour le sport automobile le pousse tout d’abord à courir sur des voitures anglaises. Puis il courra sur DB de 1951 à 1955.
En Mars 1953, il fait réaliser une barquette sur châssis DB n°775 par son tôlier-formeur Dhoest, une barquette DB très réussie. Dhoest travaille sur place au premier étage que Trouis lui loue, ce qui facilite le suivi des travaux..
Dhoest réalisera plusieurs carrosseries au gré des humeurs de Georges.
La dernière barquette de course étant posée sur un châssis DB n° 800.
Ce châssis avait été commandé chez DB en avril 1954. Georges Trouis fait réaliser par son tôlier-formeur une carrosserie assez réussie.
Mais avant d’être livrée à Trouis, ce châssis a eu une aventure peu commune : DB a tout simplement utilisé ce châssis-moteur pour présenter au Salon de Paris d’octobre 1954 la maquette du coach en polyester.
Après le Salon l’ensemble a été démonté et le châssis livré à Georges Trouis.
Avec ces voitures, Trouis courra en Angleterre, au Portugal, au Maroc au 12h de Casablanca :
Un moment fort pour cette voiture : Le Mans 1955. Trouis l’engage en compagnie de Louis Hery qui se tuera l’année suivante sur cette même piste sur Panhard.
Il terminera 20ème au Général et 14ème à l’indice.
On la voit ci-dessous au moment du départ, en épis devant les stand (c’est la n°59, la troisième à partit du premier plan).
Il participera également 2 fois aux 12h de Reims, où il gagne sa catégorie en 52 et en 53 il finit 15ème au général et 6ème de sa catégorie :
Enfin à Monthléry.
La voiture portant le n° de châssis 775 sera revendue en novembre 1954 avec la carte grise de la 782 – le châssis est alors marqué 775 – 782.
Elle sera revendue en 1954 à Martin – Binachon.
A partir de 1955 elle participera, entre autres, au rallye Lyon-Charbonnières :
En 1958, elle passera aux mains de Michel Blehaut qui la fera courir en course de côte principalement : Planfoy (ci-dessous)
et surtout St Antonin en Provence.
Le 2 juillet 1953, Georges Trouis disputera les 1000 km du Nurburgring à son volant :
Elle sera ensuite vendue à Etienne Perilhou qui aura un accident, mais elle sera conservée en l’état.
En 1974, son épave sera récupérée de la casse par un particulier qui veut rester anonyme.
Aujourd’hui, elle est en complète restauration dans les règles de l’art.
La carrosserie a été refaite a 60% par un tôlier de chez Airbus : du super boulot.
Le châssis est neuf. Les trains roulants sont refaits. La mécanique est complète à 90% .
Elle va donc revivre dans sa nouvelle famille d’accueil du côté d’Albi, par une équipe de pilotes père et fils qui écument les courses de Mep-Monomill : vous voyez qui je veux dire ?
L’objectif est de la remettre sur la piste, poussée par notre infatigable et motivé Honoré Durand : un pur sang doit être sur le terrain, pas dans les salons !
Il se dit même qu’elle pourrait participer au Mans Classic de 2014 !
Bravos les gars, continuez à nous sortir ces pépites…
Charly RAMPAL (Complément photographique sur la DB-TROUIS : Alain Gaillard et Philippe Gayraud)