UN WEEK-END DE FORTE EMOTION : REUNION AMICALE DU PLATEAU MEP / MONOMILLS
C’est à l’initiative d’Honoré Durand et de Gilles Dallois qu’une réunion amicale et sportive des anciens participants au fameux plateau Mep / Monomills a pu se concrétiser.
Avides de se retrouver 3 ans après sa dissolution, les Mep / Monomill emmenés à l’époque par Alain Gawski ont coloré de bleu le circuit du bourbonnais à une portée de fusil de Moulins dans l’Allier.
Fief de Gilles Dallois, ce nouveau circuit venait à point nommé de par sa position centrale et la qualité de sa piste : ce serait là et pas ailleurs.
Le circuit :

Implanté sur l’aérodrome de Moulins-Montbeugny, il permet ainsi un regroupement et une mutualisation des équipements propres aux activités mécaniques de formations et de loisir. Dans le respect de l’environnement et pour la sécurité vis-à-vis des usagers circulant sur la route départementale qui est à proximité. Des travaux restent à terminer comme le mur acoustique et visuel en terre qui devrait entourer le circuit.
Jouxtant le tracé, un parking d’accompagnants et un pour les participants, encadrent un espace d’accueil et une salle de formation.

Le tracé est entièrement sécurisé avec de larges dégagements, aucune glissière ou mur en béton, ainsi toute sortie de piste occasionnelle est sans risque pour les pilotes.
Le circuit propose différents tracés en fonction des attentes de chacun..
Virages rapides et lents, courbes rapides, petites et grandes lignes droites, épingle, chicanes, etc…

Le grand tracé développe 2.300 m de long et 10 m de large. Il est un condensé de difficultés techniques vues sur d’autres circuits.

Une longue ligne droite permet d’atteindre des vitesses élevées avant d’attaquer les portions où il faut se cracher dans les mains. Entièrement dépourvu de constructions encombrantes, une cabine de supervision haut placée permet une totale visibilité de l’ensemble afin de jouer sur les feux tricolores placé aux endroits sensibles du circuit.

Notons l’excellence du revêtement ni trop lisse, ni trop abrasif, permettant une maîtrise de tous les instants.

Les retrouvailles :

Dès le vendredi l’arrivée des participants se succède, tout de suite plongé dans une ambiance amicale qui ne va pas cesser d’augmenter au fil des retrouvailles. Ce ne sont plus des poignées de main, mais des embrassades franches et émouvantes qui cimentent nos amitiés.

Malgré les coups de vieux que l’on doit au fil du temps, nous retrouvons notre âme et notre cœur de compétiteur. Les gestes que l’on croyait perdus reviennent immédiatement : chacun retrouve ses marques, ses manies, son caractère sportif.

Honoré Durand et Gilles Dallois nous accueillent chacun à notre tour, régulant les arrivées.

Côté voitures, il y avait du Panhard et du Citroên.

Honoré avait emmené sa barquette (nono), sa MEP X27 et son Racer. Car cet homme là est un généreux qui a de l’amitié jusqu’au bout des doigts : « tout ça, c’est pour les copains ! ».
Par contre, c’est un caractère entier, il ne faut pas le louper, car alors c’est terminé et pour longtemps. C’est du « ON ou OFF ». Nous sommes quelques uns dans ce cas !

Le seul bémol à notre joie est d’avoir trouvé un Alain Gawski bien fatigué, en proie avec des problèmes névralgiques très douloureux qui lui ont fait perdre sa légendaire bonne humeur et sa façon de taquiner son monde !

Mais quel bonheur de retrouver sa femme Anne Marie derrière le volant de son Racer rouge, un volant qu’elle manie toujours avec une grande dextérité reléguant derrière elle bon nombre de participants !

Quel spectacle de voir le pilotage du fils ainé des Dallois et des Guérau père et fils, poussant jusqu’à l’affolement des chronos peu habitués à travailler dans cette zone extrême : du grand art vous dis-je!

Baignée par le soleil et la chaleur, la journée du samedi fut un régal sur la piste et en dehors.
3 plateaux avaient été constitués pour permettre à chacun de trouver son bonheur.

Très nombreuses, les monoplace étaient scindées en deux plateaux : disons, les « experts » et les débutants.
Puis un plateau de voitures fermées comprenant barquette, coach et la berline Dyna Z1 préparée et conduite de main de maître par notre ami Meunier.

C’est dans celui-ci que Gégé et moi allions user le pneu avant gauche de notre coach !
Si j’avais choisi l’attaque comme à mon habitude, Gégé se fit plutôt gentleman-driver en invitant ces Dames et Damoiselles à partager le deuxième baquet, ce qui ne l’empêcha pas de leur faire apprécier ses têtes à queue en tout bien tout honneur ! Quoique… elles en ressortiront toute mouillées du train arrière, Gégé me jurant avoir gardé les mains sur le volant !
Sacré Gégé ! Il fut néanmoins la vedette de ce week-end, pensez donc, il en a profité pour nous annoncer son anniversaire ce jour là : 78 ans ! Le bougre avait prévu le coup en nous emmenant une caisse de champagne pour marquer l’événement.

C’est ainsi qu’en lever de rideau de la soirée « grillade / aligot », un feu d’artifice de bouchons remplaça avantageusement celui de nos bicylindres.

L’émotion fut à son comble quand Gilles Dallois lui remit un cadeau exceptionnel et inédit : un coffret de 8 soupapes du V8 de Formule 1 Peugeot dans un écrin de mousse ! Les larmes aux yeux, Gégé nous promit de se tenir en forme pour remettre cela l’année prochaine ! Car notre Gégé est éternel !

Je ne vais pas vous raconter nos couillonnades sur la piste : vous les connaissez ! Vous avez pu les lire au gré des comptes-rendus que je vous faisais à l’époque. Mais de cette soirée exceptionnelle que nous avaient concocté Gilles, sa femme, ses enfants et Honoré !

Sous un chapiteau digne des plus grands évènements musicaux, l’amitié prenait place autour des nombreuses tables. Si le cœur du repas était bien entendu centré sur le fameux aligot importé de Laguiole par Honoré, le reste du menu était des plus complets avec une succulente tourte en entrée, des grillades à volonté, du fromage blanc et des tartes en dessert.

Au dehors, les orages se succédaient baignant de son et de lumière ce creuset de bonheur, les Dieux eux-mêmes voulant être de la partie frappant à la toile à grand coup de grêlons !

Le passage à l’aligot eut son moment spectaculaire quand Gégé (toujours lui) fut baptisé maître aligotier par un shampoing de ce succulent mélange de fromage et de purée !

Transformé en blonde sulfureuse, dégoulinant de boucles élastiques, notre Gégé fut une nouvelle fois acclamé par l’assistance. En un instant, cet aligot avait trouvé un autre goût : celui de l’amitié, de la passion, de la beauté de la vie !

C’est sous un déluge que chacun regagna son petit coin pour une nuit réparatrice.

Le dimanche matin aucun son mécanique ne vint troubler une grâce matinée forcée par le mauvais temps. Chacun compris alors que la fête était terminée et qu’il ne serait plus question de brûler de la gomme.

Un par un, nous partîmes. Un dernier repas en commun avait bien été lancé, mais il avait le goût du peu, car déjà chacun avait la tête ailleurs : retrouver son quotidien. Pourtant nos yeux brillaient encore de ce coup de flash qui avait illuminé un trop court instant de notre vie.

Y aura-t-il une suite ? Un nouveau rassemblement annuel ? Tous le souhaitent, mais plus facile à dire qu’à faire !

Charly RAMPAL