1913 : LA 10 HP ENTRE DANS LA GAMME PANHARD
A la veille de la première guerre mondiale, la gamme Panhard va s’enrichir d’un nouveau modèle, la 10 cv type X19. Ce sera une grande révélation avec un tout nouveau 4 cylindres monobloc à soupapes. Sa mécanique autant que sa carrosserie témoignent et font de cette 10 cv le point de départ d’une nouvelle génération.
La forme du radiateur est en coupe-vent, ce qui est nouveau chez Panhard. Le moteur a des cylindres fondus d’un seul bloc et un vilebrequin à 3 paliers, alors qu’à cette époque ceux de la concurrence en sont encore au 2 paliers. La transmission comprend un embrayage à disques de fibre fonctionnant dans l’huile.
Cette technologie a pour but de supprimer la brutalité de l’embrayage à cône. Elle est complétée par un joint universel élastique en toile et caoutchouc appelé flector.
Son but est de remplacer le joint de cardan. La boite dispose de 4 vitesses comme toutes les Panhard du catalogue 1913.
Avec l’abandon cette année de la 8 cv 2 cylindres, la 10 hp devient le modèle d’entrée de gamme.
Arrêt également des trois 15 HP à soupapes (types X11, X15 et U7), les deux 18 HP à soupapes (types X12 et U6), les 20 HP S/S et 24 cv à chaînes (types U9 et U8).
La gamme Panhard ne compte plus que 7 modèles au lieu de 14.
Reste donc au catalogue à côté de cette X19, la 12 HP type X20, la 15 HP S/S type X17, la 20 HP S/S type X14, la 24 HP type X13, la 28 HP type Y et la 30 HP S/S type X18, vendue en châssis nu, puisqu’elle était carrossée à l’extérieur de l’usine.
Parmi les caisses spéciales réalisées à l’époque sur ce type X18 ou d’autres châssis Panhard, citons le très original torpédo skiff d’Henri Labourdette créé à la fin de 1911 sur un châssis de 20 HP S/S, ce modèle ultra moderne sans portières fut vendu de 1912 à 1914.
Pour exécuter ce chef d’œuvre, le carrossier Labourdette utilisait un cadre en bois à membrures sur lequel il appliquait trois épaisseurs de lames d’acajou croisé, selon le procédé dit du « triple bord ».
Ce Torpédo a été livrée en avril au chevalier De Knyff.
Il a certainement été inspiré dans sa forme par l’esprit sportif du chevalier, lui-même pratiquant l’aviron.
Très léger, mais confortable et offrant au vent la moindre résistance possible, à la manière des canoës de compétition.
Ce modèle, dont le premier châssis était celui d’une 20 HP sport sans soupapes, restera au catalogue de 1914, mais ne sera fabriqué qu’à trois ou quatre exemplaire.
Mais son style va inspirer par la suite nombre de carrossiers.
La nouvelle 10 HP est ainsi livré principalement en torpédo ou « en deux baquets », correspondant à une petite caisse à deux places.
La torpédo sera de loin le modèle le plus répandu et sa carrosserie sera proposée sur presque tous les châssis à l’exception des 30 HP et 35 HP.
Les carrosseries sont réalisées à l’extérieur de l’usine en sous-traitance, dont les principaux artisans ont pour nom : Rhéda, Alin-Liautard, Currus ou Binder.
Panhard va essayer de rationaliser au maximum sa gamme par la généralisation de certain dispositif.
Charly RAMPAL (Archives Panhard)