Beaucoup savent l’admiration que je porte à Robert Sobeau, qui est à l’origine des réalisations des carrosseries (TTC) des coach DB que René Bonnet lui avait confié.

Je suis toujours resté passionné par ceux qui ont réalisé une « œuvre d’art » issue de leur travail, de leur génie et de leur savoir faire.

Pendant que la majorité ne peut qu’en parler en des termes plus ou moins élogieux, Robert Sobeau a su acquérir ses lettres de noblesse en pariant sur cette nouvelle matière née au début des années 50 : le STR VP. Autrement dit, le stratifié de verre ou plus prosaïquement : le plastique.

Cette matière nouvelle, aux qualités idéales pour les petits artisans, sera à la base de nombreuses réalisations de carrosseries originales le plus souvent animées par notre mécanique Panhard.

J’avais fait la connaissance de Robert Sobeau il y a bien longtemps, il y a un siècle, une éternité, lors du premier rassemblement à Castel Launay les 1er et 2 juin 1991 et qui allait donner naissance à l’Amicale DB sous l’impulsion de Jean-Pierre Allain, où on voit ci-dessous Robert avec Claude Bonnet dont c’était aussi les retrouvailles.

Je ne reviendrai pas sur la carrière de Robert Sobeau et sur sa vie professionnelle qu’il a consignée dans un ouvrage de 455 pages et qui nous permet de naviguer au gré de ses innombrables réalisations, mais sur un petit courrier que je recevais en ce mois de décembre 2013.

Au-dessus d’une signature tremblotante, conséquence de son vieil âge, quelques lignes sous Word accompagnaient des photos d’un coach jaune que j’avais bien connu du début à la fin de sa restauration : la Ricardette.
Un nom qui lui avait été immédiatement donné à cause de sa couleur jaune, emblème de ce breuvage du pays de Pagnol, dont je suis issu.

Rappelons que cette « Ricardette » avait vraiment existé en 1956 avec des pare-chocs bleus et le 808 comme numéro de châssis..
Elle avait gagné cette année là les Mille Miglia avec Robert Manzon. Sans embrayage à mi-parcours, il avait pu gagner sa catégorie, l’indice de performance et se classer 55ème au général.

Puis, l’année suivante, c’est Jean-Claude Vidilles qui la pilotera encore aux Mille Migla..
Elle sera bi-colore mais sans les pare-chocs et toujours sous la même immatriculation. Il triomphera dans la catégorie GT.

J’avais en effet assisté à l’arrivée de cette épave en février 1988 que lui avait vendu un marchand de voitures en région parisienne bien connu à cette époque pour sa « casse » de voitures anciennes.

L’état de la voiture me fit faire un bond en arrière, mais pour Robert, ce n’était qu’un agréable retour à sa jeunesse, époque bénite où il recevait des morceaux de coach que le père Hampe venait quelque fois récupérer dans la cour de l’usine.

2.000 heures de travail, Robert Sobeau avait relevé le défi et redevenue Ricardette : le semblant coach de départ était méconnaissable !

Tout avait été refait jusqu’à son tableau de bord et sa sellerie faite main :

Toute la restauration vous est décrite dans son livre, avec maints détails à l’appui.

Et aujourd’hui, me voilà devant la réplique au 1/5ème de cette voiture couleur anis, si particulière à mon cœur.

Cette maquette a été commencée le 4 septembre 2013 et terminée le 20 novembre de la même année au bout de 353 heures de travail.

Il faut dire que maintenant tout seul, Robert Sobeau s’est attaché quotidiennement à la réalisation de ce bel ouvrage dans le détail et le réalisme que je lui connais.

Mais jamais, je ne pourrai en parler aussi bien que Robert. Aussi plutôt que de m’égarer dans des phrases de simple admirateur, je vous livre les photos que j’ai eu la primeur de recevoir.

Voici tout d’abord les divers et principaux éléments constitutifs, sous leur forme brute sortis de démoulage.

Puis dans sa phase finale dont le résultat est stupéfiant sous les angles :

Récemment terminée, elle n’a pas tardé à rejoindre ses sœurs dont la 45 qui a fait l’objet d’un article à l’échelle 1, sur ce site dans la rubrique « VOITURES -GT ».

Voilà, on ne peut être qu’admiratif devant tant de talent et devant cette vitrine résumant en partie seulement, cette vie exemplaire au service de l’automobile et aujourd’hui de notre passion.

Respect Monsieur SOBEAU !

Charly RAMPAL