Entée dans la parade des nouvelles voitures l’an dernier, Panhard poursuit son effort cette année et présente sa « Dyna 54 » qui s’est imposée au cours des mois écoulés.

Moitié moins lourde que les voitures équivalentes, mais aussi habitable que certaines voitures plus puissantes et parfois plus grandes que celle-ci, la « Dyna 54 » présente à la fois des performances élevées et une grande économie d’emploi.

Si l’on y ajoute des solutions constructives heureuses une recherche aérodynamique des formes de moindre résistance et de meilleure stabilité on constate que cette voiture en alliage léger a marqué une étape importante dans l’évolution de la construction automobile. Ainsi, a un an de distance, la « Dyna 54 » qui a fait appel à des nouveaux moyens de fabrication, et qui réunit un grand nombre de solutions mécaniques originales, reste encore suffisamment en avance pour que ses créateurs ne se voient contraints de présenter quelque chose de nouveau.

La « Dyna 54 » est spacieuse et robuste, luxueuse et économique, confortable et pratique, puissante et simple.

Ces slogans publicitaires inventés à sa naissance se sont révélés exacts à l’usage et ceci est justifié par le nombre sans cesse plus grand de modèles que l’on rencontre sur les routes de ces années cinquante où la Dyna promène ses 6 passagers à 130 km/h pour une consommation moyenne n’excédant pas 7 litres aux 100.

La « Dyna 54 » est présentée à ce Salon parisien avec des améliorations de détails l’intérieur afin d’en accroître le confort.

Elle est dotée en outre d’un déflecteur, d’un phare de recul et d’un lave-glace.

Outre ses déflecteurs, la Dyna 1955 se reconnait à ses nouvelles poignées de portes plus faciles à manipuler, munies à leur extrémité d’un onglet de verrouillage.

Les anciennes poignées peu maniables, se trouvaient notées dans la baguette de ceinture de caisse.

On note que la Dyna conserve son  échappement central avant qu’il ne passe à l’arrière gauche au printemps 1955.

Le moteur et les principaux organes se montrent très accessibles sous l’immense capot. Protégé par une simple grille sur les premiers modèles, le ventilateur se trouve maintenant recouvert par une tôle de protection de grandes dimensions qui coiffe également les nouveaux supports moteur.

Modification également du train avant : sur les premières Dyna Z, le moteur était fixé à sa base sur une traverse, tandis que sa partie supérieure s’appuyait sur deux tampons d » caoutchouc la maintenant en place tout en lui laissant une certaine souplesse.

Sous la Dyna 55, on distingue aisément la disposition de la nouvelle traverse avant du châssis.

Le bras d’amortisseur (1) joue le rôle d’un élément de triangulation et remplace le précédent (montage en pointillés) qui comprenait, d’une part l’amortisseur (2) et d’autre part, un tirant (3) rattaché au châssis vers l’avant.

Avec la « Dyna 54 » Panhard poursuit la production de son modèle sport « Junior » dont les succès en compétition sont le témoignage de ses réelles qualités.

Le Junior est à la portée des jeunes, des sportifs et dans une période où la compétition prend toujours plus d’importance, les panhardistes se félicitent de voir la maison doyenne de l’automobile se pencher sur les problèmes que soulève cette compétition, problèmes qui ont été résolus chez Panhard au point de mettre à la disposition des amateurs des engins avec lesquels ils font constamment briller les couleurs françaises dans les épreuves les plus diverses.

La Junior exposée au Salon de Paris 1954 se distingue du modèle de l’année précédente par ses pare-chocs droits à lame simple munis de butoirs.

Simultanément, la Junior 1955 hérite du volant à deux branches de la nouvelle berline Z.

La production des Junior diminue beaucoup au cours de l’année-modèle 1955.

Avec le Junior, Panhard se targue ainsi de donner les moyens aux sportifs de se défendre victorieusement, mais il leur offre également de rouler en sport avec la sécurité du tourisme et ceci dans des conditions d’économie appréciable.

À la suite des accords d’avril avec Citroën, Panhard doit assembler des fourgonnettes 2 CV et cette activité supplémentaire ne lui permet plus de disperser ses activités.

La fabrication des Citroën mobilise beaucoup d’ateliers ; ceux de la Porte d’Ivry et d’Orléans suffisent à peine, d’autant plus qu’il faut accélérer simultanément la production de la berline Dyna Z entrée maintenant dans sa phase commerciale active.

Le Junior est le premier à pâtir de cette situation.

Au salon de Paris 1954, nous avions vu sur le petit stand de la Sapa, une Junior spéciale avec carrosserie en plastique. Cette voiture baptisée Aurore, dérive du prototype Junior Darrin que je vous ai présenté dans la rubrique « Dérivés ».

Son projet de petite production ayant échoué, la SAPA (Société d’Application des Plastiques Armée) tente de relancer l’affaire avec cette Aurore.

Mais tout tombera à l’eau au cours de l’année 1955, lorsque Panhard commencera à se désintéresser au Junior.

Néanmoins  avec ses formules séduisantes auxquelles Panhard a voulu songer avec l’intention bien arrêtée de mettre à la disposition de toute une clientèle, des voitures susceptibles de lui apporter les plus grandes satisfactions dans tous les domaines : vitesse, confort et économie.

Panhard est ainsi devenu au fil des ans, la maison doyenne de l’automobile, non seulement en France mais encore dans le monde.

Elle dispose à Paris d’usines qui, bien que parmi les plus anciennes répondent aux besoins de la marque, après aménagement et équipements en conséquence.

Ces usines et leurs dépendances Reims, Orléans et Tarbes, couvrent 225.000 mètres carrés.

Elles disposent de près de 2.000 Machines outils dont 40% sont modernes et occupent 5.200 ouvriers.

Pour répondre aux impératifs de l’exportation et aux dispositions prises par divers pays étrangers, Panhard a été obligé de créer des ateliers de montage à Bruxelles, Amsterdam et au Mexique où les productions de la marque, à la suite des succès obtenus en compétition aussi bien par Panhard lui-même que par tous ceux qui ont adopté sa mécanique, tels DB et Monopole, trouvent d’importants débouchés.

La Dyna 54 et le Junior sont les deux produits essentiels de Panhard et la firme a augmenté sa production d’une année à l’autre de 52%, le plus fort pourcentage de toute l’industrie française.

Chaque mois il sort des usines plus de 1.800 voitures à raison de 85 par jour, en attendant la prochaine cadence de 100 et 150.Charly  RAMPAL