S’entrainant à Juvisy, Emile Dubonnet prépare une nouvelle course.

Le 24 avril 1910, il décolle à 15h32 de son autodrome de Draveil pour aller survoler Paris !

Par Ablon et Chois-le-Roi, il aborde la capitale entre 50 et 100 m d’altitude, et rencontre un léger vent contraire.

Il suit la Seine, survole le boulevard Morland, les quais de l’Hôtel de Ville, passe la place de la Concorde, remonte les Champs Elysées par la droite, vire au-dessus de l’Arc de Triomphe, descend l’avenue du Bois (aujourd’hui avenue Foch) et atterrit sans accident à 16h33 sur la pelouse de Bagatelle au bois de Boulogne.

Légèrement endommagé après trois tentatives de décollage infructueuses, l’aéroplane ne peut être ramené le soir même sur Draveil.

Dubonnet le fait transporter directement à Issy les Moulineaux où, réparé, il vole le lendemain devant Théodore Roosevelt, président des Etats-Unis, en voyage officiel en France.

Hélas, à l’atterrissage, une rafale de vent saisit le monoplan qui brise son hélice contre le sol..

De ce fait, il ne peut participer, le 7 mai, à la Grande Semaine Lyonnaise d’Aviation pour laquelle il a été inscrit au début avril.

Sa nouvelle hélice étant enfin livrée, Dubonnet reprend ses vols dans les derniers jours de mai.

Le 28, alors qu’il s’entraine intensivement à Draveil pour la Grande Semaine de Paris à Port-Aviation (Juvisy), il décroche brutalement à 10 m de haut et brise complètement le Tellier-Panhard.

Le coup semble fatal, mais on peut lire dans « l’Aérophile » de juin 1910 : « le 8 juin à Juvisy, Dubonnet met au point un nouveau monoplan Tellier ».

Il s’agit donc d’un nouvel appareil dont la construction a, sans doute, été décidée quelques semaines auparavant.

A l’époque, selon la presse spécialisée, cinq autres fuselages sont visibles dans l’atelier de Juvisy.

Ce nouveau monoplan permet au pilote attitré de « l’Ecurie Tellier » de participer aussitôt du 9 au 16 juin, à la grande manifestation de Port-Aviation.

Il s’y distingue en se classant premier du « Prix de la totalisation de vols » avec 262,128 km (autour de la place rectangulaire).

Dubonnet a maintenant Le Tellier-Panhard en mains et participe à de grandes manifestations aéronautiques, comme à Reims.

LE NAUFRAGE

En juillet 1910, Alphonse Tellier ouvre à Etampes une école de pilotage dont le premier élève, Château, reçoit le 21 juillet, le brevet n°135.

Cette création a évidemment pour but de promouvoir le vente des aéroplanes de la maison et l’on peut penser qu’alors, les chantiers Tellier produisent la monoplan type 1909 à l’unité mais de façon continue.

Mais il existe, à l’époque, beaucoup trop de ces écoles, tant en région parisienne qu’en province.

Chez Tellier, se croisent des pilotes dont certains atteindront la notoriété dans le monde de l’aviation.

La formation, assurée par Emile Dubonnet est efficace : le 27 juillet, Château effectue un vol Draveil-Juvisy-Draveil et la 30, le voyage Juvisy-Buc-Juvisy (44 km) avec un monoplan toujours équipé du 35 ch Panhard et Levassor.

Mais hélas, les élèves ne sont pas nombreux et tous n’acquièrent pas d’aéroplanes Tellier, malgré de nombreuses publicités dans les journaux spécialisés.

Le 15 octobre 1910, Tellier présente à la 2ème Exposition Internationale de la Locomotion aérienne, au Grand Palais à Paris,

Salon de l'Aviation au Grand Palais. Paris, octobre 1910.


un monoplan biplace de grande envergure équipé d’un moteur Panhard et Levassor à six cylindres de 60 ch, peut-être destiné à la Russie, et dont Becue termine la mise au point le 29 janvier 1911, au moment où l’entreprise disparait.

Charly RAMPAL (Informations et Documentation Musée de l’Air et de l’Espace)

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