Je vous avais raconté à travers un article posté dans la rubrique « LES HOMMES » et daté du 8 juillet 2011, l’histoire de ce carrossier de Turin plus précisément centré sur un coupé à base Panhard Dyna. Dans la même veine, il réalisa en 1951, sur les mêmes bases une barquette de compétition dont la robe a de quoi séduire.

Rappelons que ce carrossier a fondé son entreprise en 1928 à Turin. Mais ce n’est qu’en 1935 qu’il réalisera sa première carrosserie complète.
Sa réputation ne sera reconnue qu’à partir de 1950 où il s’attaque surtout aux Fiat 1100 et 1400, mais aussi à la Lancia Aurelia.

Mais pour nous panhardistes, ce sont ses réalisations sur des châssis de Dyna X qui lui seront livrés en 1951. Ainsi sont nés un coupé, un joli cabriolet 2 + 2 et cette barquette très racée qui n’est pas sans rappeler certaine Ferrari ou une Siata.

Cette voiture fera partie avec deux autres barquettes de l’écurie « Ital-France-Milano » de Gaston Crepaldi dont le parc fait rêver les collectionneurs que nous sommes : Fiat Topolino, Lancia Aurélia, Ferrari, Cisitalia, OSCA 1100 bialbero et les trois barquettes Panhard carrossées par Allemano.

Ce spider sera présenté au Salon de Turin 1952. Il est fréquemment utilisé en compétition.

Ses équipements sont typiquement Allemano avec des roues en alliage léger Borroni,

Elle a donc été construite sur un châssis de type X non raccourci ce qui lui confère une longueur assez inhabituelle pour une barquette.

Un appui-nuque profilé allonge la ligne de la voiture d’autant plus qu’il est loin derrière le siège.

On sent que cette voiture a été faite pour la compétition. Tout ce qui peut être allégé l’a été si on se réfère aux nombreux perçages de nombreux éléments.

Ces équipements sport sont complétés par un court levier de changement de vitesses au plancher dont la commande se fait par câbles.

Le moteur est un 747 cmc équipé de deux carburateurs, directement branchés sur les cylindres.

Mais c’est sa carrosserie qui attire l’œil. Elle est beaucoup plus spectaculaire que fonctionnelle avec sa taille resserrée, ses ailes arrière bulbeuses, ses dérives verticales ouvertes à leur extrémité, le haut dosseret profilé et la trappe de coffre empiétant sur son flanc : une sorte d’exercice de style de tôlier-formeur !

Le tout est arrimé sur un treillis tubulaire.

L’échappement est le classique « Y » Panhard. On aurait pu penser que les gaz ressortaient par l’orifice extrême des dérives, il n'en est rien, mais classiquement sous la voiture,à l'arrière et au milieu comme sur les Dyna X.

L’orifice de remplissage du réservoir d’essence est caché sous le couvercle du coffre : pas très pratique pour la compétition !

Mais la beauté n’a que faire du fonctionnel !

La carrosserie Allemano poursuivit son activité jusqu’en 1965 quand des problèmes de trésorerie l’ont contraint à fermer boutique.

Si Allemano n’a pas été le seul carrossier italien à s’être attaqué aux Panhard, il a eu le mérité d’en présenter une belle variété. Sa production sur base Panhard n’a pas été chiffré, mais on l’estime à une vingtaine d’exemplaires.

Charly RAMPAL