C’est au cours de l’année 1949 que René Bonnet et Charles Deutsch se sont lancés dans l’étude d’un Racer 500 dès qu’ils ont été convaincus ne plus avoir d’avenir avec Citroën.

Ils se tournent alors vers Panhard dont le moteur de la Dyna X se prête à un avenir qui semble prometteur en compétition : un bicylindre de 610 cc dont la cylindrée pourra être aisément ramenée à 495 cc en diminuant la course de 10mm (65 au départ) et porter sa puissance à 35 ch : le Panhard de série disposant seulement de 24 ch.

Travaillé et équipé de carburateur Dell’orto, il pourrait se mêler avantageusement au mouvement 500 naissant et affronter les voitures britanniques bien implantés dans cette nouvelle discipline qu’ils ont créée.

DEJA DANS LES CARTONS

Dès le printemps 1947, bien sûr, sans savoir qu’ils réaliseraient une Racer 500 deux ans plus tard, Deutsch et Bonnet avaient projeté une DB 10 de course dont la forme annonçait déjà le style du Racer à moteur Panhard.

Cette monoplace, avec ses entrée d’air de part et d’autre de son museau avait déjà un air du futur Racer 500.
C’est Paul Bracq qui en a dessiné la carrosserie, à la demande de Jean Bernardet

SALON DE L’AUTO : OCTOBRE 1949

C’est au Grand Palais de Paris que fut présenté du 6 au 16 Octobre 1949, que DB présente sur un tout petit stand le premier prototype du Racer 500, heureusement surélevé, à côté du Coupé Grand Sport à moteur Citroën.

Ce sera un des clous de l’exposition : on passait dans l’ère moderne de la course.

L’élégance de sa face avant bien plus aplatie que les Racer de seconde génération et que l’on voit courir en VHC, enveloppait le moteur de manière efficace pour un bon refroidissement.

Le châssis est en tôle d’acier pliée, perforée, soudée d’un poids de 25 kg.
La direction à crémaillère est celle de la Dyna X.
La suspension avant se compose d’un ressort supérieur à lames d’origine Panhard, avec triangles inférieurs tubulaires.

Suspension arrière par barre de torsion. Ce sont des barres de torsion parallèles au châssis. Chaque barre est enfermée dans un tube sur lequel est soudé le demi-essieu. Les amortisseurs Houdaille à levier (également d’origine Panhard), sont montés sur une plaque en tôle transversale.


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Freins Panhard d’origine à tambours ajourés.
Empattement = 1950 mm
Voie avant = 1220 mm
Voie arrière = 100 mm
Carrosserie en aluminium composée de 5 parties.
Poids à vide = 250 kg .

L’une des particularités du Racer-500 DB est la commande hydraulique de l’embrayage. Il sera abandonné sur les futures versions au profit d’un câble, comme sur les Panhard.

On voit ici un détail du poste de pilotage montrant la pédale de débrayage accouplée à un palonnier qui actionne deux tiges traversant le tablier : le levier de frein à main est sur la gauche.

On est loin de nos Racer-VHC actuels !

On remarquera également sur les capots au-dessus des cylindres, une excroissance pour habiller les tiges des barres de torsion de rappels des soupapes et des tubes d’échappement très directs qui donnaient à ces monoplaces le son désagréable du moteur Panhard et que la réglementation d’aujourd’hui fixée à 95 Db, prohiberait sans pitié pour la sonorité de l’époque !

Le Racer 500 DB fera partie de la couverture du journal « L’Action-Automobile », consacré à ce salon de 1949.


Mais avant d’en arriver là, l’équipe DB a du mettre les bouchée doubles la semaine précédent le Salon pour terminer la voiture.

Cette équipe était composée :

Des ingénieurs : Georges Boschetti et Mayeux
Des contremaîtres – chefs d’atelier : Jacques Seyer et Vacquant
Du contremaitre – chef tôlier : André Renault que l’on voit ci-dessous au volant du premier Racer (photo dédicacée par René Bonnet).

Du chef mécanicien : Marcel Goulin
Du mécanicien chargé du montage et de la mise au point : Pierre Fougères
Des autres mécaniciens et divers : Georges Goulin, Guy Carreau, R. Cheire, Guy Pexi, Maurice Rance, Pierre Brossaud et Lino Lorenti.

La voiture n’arrivera que la veille de l’ouverture du Salon vers 20h 20.

Le Racer est de couleur bleu avec un siège en cuir marron, un tableau de bord et un volant de couleur ivoire.

En fait une jolie voiture de course si on en juge par les faveurs qu’elle reçu auprès de la gente féminine !

René Bonnet se prêtera aux séances photographiques promotionnelles en charmante compagnie.

C’est en décembre 1949 que commencera la pré-série avec le montage de 3 Racers 500.

Quelques photos des archives DB prisent dans l’atelier même à Champigny et qui montrent les différentes étapes de leur construction.

Au total 15 Racers ont été construits et vendus (ceux de René Bonnet et Charles Deutsch par la suite) : n° 501 à 515.

Charly RAMPAL

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