Après la main mise de Citroën sur Panhard et un premier trimestre 1956 très difficile au niveau de la collaboration entre les deux marques françaises aux divergences organisationnelles très marquées, l’année va néanmoins bien se terminer avec une activité débordante surtout au niveau de la communication.

Une fois digéré les divergences de vue et le choc des différentes personnalités des deux grandes marques automobiles, la mise en place progressive à des postes clés va redonner du souffle et de l’envie à la marque doyenne.

L’importance grandissante de la presse, du sport et des salons va être la vitrine de la production automobile française.
Mais, il fallait remplir ces « vitrines » par des éléments authentiques et dignes d’intérêt non seulement technique, ce que le sport fournit naturellement, mais aussi attractif par leur côté surprenant et même décalé des divers évènements.

Emmené par un Etienne de Valance au sommet de sa forme, une première manifestation eu lieu en Angleterre le 18 mars pour fêter les 60 ans du Royal Automobile Club.

Comme le raconte Etienne dans son excellent livre, une maquette de la Panhard de1891, propriété du roi Edouard VII, fut offerte à la Reine pour son fils Charles.

Une scène que l’on retrouvera le jeudi 11 avril 1957 (pas en juin 1956), lors de la visite officielle du couple royal britannique en France, une présentation de la voiture de 1891 d’Hippolyte Panhard fut organisée essentiellement pour le Prince Philippe, très intéressé par l’automobile.

C’est la cours d’honneur de l’Elysée qui tiendra lieu de cadre à cet évènement.

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Le véhicule eut bien du mal à démarrer et au moment de repartir…

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Voici ce qui est écrit à la main au dos de cette photo qui fait partie de mes archives rachetées à Panhard et qui témoigne aussi de la date de l’évènement :
« … on proposa de la pousser à la main, mais la Reine refusa « ce serait trop triste de la voir partir ainsi ».
Aussi effectua-t-on une petite réparation et l’ancêtre put se propulser de nouveau par ses propres moyens !

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Etienne retournera dans ces lieux le 1er Mai lors de la réception des forts des halles aux autorités et qui fut l’occasion de présenter tous les modèles de la gamme.

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Puis, le 5 septembre, ce sera la présentation officielle du cabriolet Z1 au restaurant des Ambassadeurs, en avant première du Salon de l’Automobile à Paris.

Cette voiture sera au départ étudiée par le célèbre carrossier Belge Daniel D’ieteren qui a succédé à son père Albert. Visionnaire, il a tout de suite vu que les lignes de la Dyna Z se prêteraient bien à cet exercice de style.

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Avec la bénédiction de Panhard, le carrossier se met au travail et bien aidé par la solide infrastructure de la Dyna Z, la transformation va s’effectuer sans trop de problèmes et avec des moyens artisanaux comme le prouve ces quelques photos.

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Le prototype essayé et testé sur de nombreux kilomètres, sera validé pour faire partie de la gamme Panhard à partir du Salon d’Octobre.

Ce salon sera inauguré par le Président René Coty qui justement s’attardera sur le splendide cabriolet ou plutôt sur la gracieuse personne siégeant à son volant :

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Puis, il s’affichera aux mains de nombreuses vedettes comme ici avec Danielle Delorme qui en assurera la promotion.

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Enfin, côté aventure, ce sera le soutien au projet de trois capitaines de l’Armée française.

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L’idée était de rentrer par la route à la fin de leur mission en Extrême Orient.

Ils achetèrent une Dyna Z12 qui leur sera livrée à Phon-Penh en août.

Ils partiront de Saïgon le 9 octobre et arriveront à Paris le 20 novembre après avoir traversé 22 pays et parcouru 16.000 km.
Pour fêter leur exploit, Etienne de Valance organise une réception aux invalides en liaison avec les services du Général Zeller, gouverneur militaire de Paris : les retombées médiatiques furent à la hauteur de l’évènement.

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Mais aussi, la Dyna Z sera utilisée comme véhicule suiveur des nombreuses courses cyclistes et support publicitaire occasionnel.

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Autre épreuve à caractère publicitaire va mettre en valeur les qualités de sobriété de la mécanique Panhard : les concours d’économie.

Le 26 juillet 1956, le colonel Nasser annonce la nationalisation du canal de Suez dont la conséquence sera immédiate : la première crise du pétrole !

Aussitôt, les pétroliers réagissent en organisant, comme cela se faisait déjà aux Etats-Unis depuis 1935, une épreuve concoctée par Mobil , : le Mobilgas Economy run.

C’est le couple Hébrard, transporteurs dans la région de Bordeaux, qui réalise la première longue série de victoires, en remportant cette première épreuve entre Deauville et St Jean de Luz, parcourant les 2.711 km avec une consommation de 4,589 litres aux 100.

Ils seront dans les années suivantes avec le couple Favier, les portes drapeaux Panhard à ce type d’épreuve très médiatisée, vue la conjoncture.

On les voit ci-dessous au départ de l’épreuve de 1958

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Enfin, au niveau commercial, la fin de l’année sera marquée par l’adoption de la Dyna Z comme Taxis parisiens après plusieurs comparaisons entre les différentes marques.

C’est la société Panhard qui sera retenue et une commande de 1700 taxis sera passée : faible consommation, espace généreux et très grand coffre.

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Une publicité rendra célèbre ce choix pour notre marque :

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Et lors de ma dernière implication au Rétromobile de 2010 pour le DCPL, le taxi DYNA Z en sera la vedette à côté de l’hommage à Alain Gawski.

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Bien entendu les victoires dans les diverses compétitions de l’année 1956 resteront aussi un support publicitaires encore plus valorisant.

Mais cela, je vous l’ai raconté par ailleurs.

Charly RAMPAL (Témoignage écrit d’Etienne de Valance + Photothèque du Panhard Racing Team)