C’est au salon de l’Auto de Paris de 1949 que D.B. présentait un coupé de 2 litres qui n’était pas destiné à la compétition, contrairement au Racer 500 qui l’accompagnait.

Equipé du 4 cylindres Citroën de la Traction Avant, cette 11 cv baptisée D.B. 8 soulignait ainsi le 8ème modèle étudié par Deutsch et Bonnet.

Il sera le dernier modèle équipé du moteur Citroën, car la marque de Javel n’avait pas apprécié que ce coupé ne fut pas issu de ses bureaux d’études.

Par mesure de représailles, la marque aux chevrons interdit la production de ce coupé dont elle venait d’apprendre l’existence au cours de ce salon et refusa catégoriquement de fournir des moteurs à ces deux « bricoleurs », allant même jusqu’à interdire à ses concessionnaires et agents de fournir en pièces, D.B., les menaçant de leur retirer leur enseigne !

Deutsch et Bonnet, qui n’avaient peur de rien, terminèrent néanmoins cette voiture dont la carrosserie avait été réalisée chez le carrossier Antem.

D’une ligne agréable et fini avec beaucoup de soin, ce coupé obtint un grand succès au salon d’octobre 1949 au point que de nombreux clients potentiels regrettèrent l’interdiction de sa production imposée par Citroën.

Si Antem en avait assuré la fabrication, il n’était pas l’auteur du dessin de la carrosserie.

Les plans d’étude proviennent des Etablissements Farina à partir des dessins de Michelotti, le jeune et futur célèbre styliste italien.

Né à Turin en 1921, il était rentré chez Farina en 1937 où il a appris son métier et dessiné ses premiers modèles.

En 1949, peu après avoir terminé les formes du Coupé D.B., il quitte Farina pour tenter sa chance comme indépendant.

La voiture présentée au salon était de couleur verte avec un intérieur naturel clair.

Avec cette couleur verte et ses phares proéminents, elle reçu vite le nom de « grenouille » (facile !).

Cette voiture était celle de René Bonnet himself.

Il y a eu deux voitures de réalisées et la 2ème destinée à Charles Deutsch, avait le toit ouvrant dont on voit le dessin ci-dessous et issu du fascicule), mais pas celle de Bonnet.

Et la vraie accompagnée de Mme Deutsch.

La carrosserie, 2 portes est du type monobloc à structure d’acier, mais de nombreux éléments sont en alliages légers.

  • Longueurs hors tout = 4,35 m
  • Largeur hors tout = 1,60 m
  • Hauteur totale = 1,35 m

Le châssis est un caisson en acier  entièrement soudé, allégé par des ouvertures comme il se faisait à cette époque, surbaissé avec un centre de gravité avancé.

La voie avant = 1,32 m

Voie arrière = 1,22 m

Empattement = 2,50 m

Garde au sol = 0,18 m

Rayon de braquage = 5 m

Le moteur est le 4 cylindres bien connu des tractions 11 cv dont la culasse en alliage léger traitée, à sièges de bronze et soupapes en tête. Pistons spéciaux.

L’alimentation se fait par deux carburateurs inversés, avec compensation calibré, avec cette particularité d’une pipe alu pour ces deux carbus destinée aux moteurs 6 cylindres des Tractions avant 15/6.

Allumage par Delco. Il développe 72 cv à 4.500 t/mn et emmène la voiture à 160 km/h et grâce à un Cx de 0,35, pour une consommation moyenne de 11 litres aux 100.

La suspension est à barres de torsions et les roues sont indépendantes, tenues par deux triangles à l’avant et par demi essieu à axe surbaissé à l’arrière.

Les amortisseurs sont hydrauliques et réglables.

La première voiture avait des jantes en alu (accessoire EPAF que l’on retrouve également sur les Tractions).

Elle pouvait aussi être équipée de jantes en magnésium que l’on peut retrouver sur quelques coachs en 1955.

La boite de vitesses est du type électromagnétique Cotal à 4 rapports, commandée par un tout petit levier.

Le freinage quant à lui est bien entendu hydraulique commandé par un système à double pompe Lookheed.

L’intérieur est cossu.

Au tableau de bord, on note la présence d’un compte-tours qui règne en maitre, alimenté par l’allumeur.

Il côtoie un indicateur de vitesses, un mano de température d’huile, un mano de température d’eau et une jauge de niveau d’essence.

Suivent un ampèremètre et une montre.

Des commandes à boutons et une grille de poste de radio, complète ces équipements.

A l’extérieur on note sous les phares des antibrouillards, des feux de position et des indicateurs de direction.

Le coupé exposé au salon de 1949 sera ensuite vendu au coureur ELDE (Pierre Louis Dreyfus : pas l’ancien Président de l’OM et Adidas !) pour un tarif annoncé à 1.500.000 Fr.

On notera que la calandre a été modifiée ainsi que les ouïes latérales.

Elle changera souvent de propriétaires pour finir écrasée au début des années 2000 par l’effondrement d’une charpente d’une vieille grange.

Charly  RAMPAL  d’après les archives D.B. et des informations de Roland Roy et Alain Gaillard